SAO PAULO (AFP) - Reçu comme un héros à son arrivée mercredi au Brésil, le coureur Vanderlei Lima, ceinturé par un fanatique religieux lors du marathon d'Athènes, a dit être heureux de sa médaille de bronze et ne pas avoir de rancoeur envers son agresseur.

"Je n'ai pas de rancoeur. J'ai atteint l'objectif que je m'étais fixé: remporter une médaille. Peu importe qu'elle soit en or, en argent ou en bronze", a dit Lima lors d'une conférence de presse à Sao Paulo, où il a été applaudi.

"Certains se demandent depuis longtemps si l'esprit olympique existe encore. Je crois que j'ai montré qu'il existe, qu'il existera toujours, que la flamme olympique ne s'éteindra jamais", a ajouté le coureur, qui a été ceinturé dimanche par un prêtre irlandais alors qu'il comptait près de 30 secondes d'avance en tête du marathon après 35 kilomètres de course.

Lima a raconté qu'il était "très concentré" sur la course au moment de l'attaque et qu'il avait eu peur que son agresseur ait un "objet coupant".

Il a souligné qu'il n'avait pas la moindre intention de répondre à l'Irlandais Cornelius Horan qui, selon la presse, a exprimé le désir de lui écrire pour lui présenter des excuses. "Je pense que nous n'aurons plus aucun contact", a plaisanté le Brésilien.

Par ailleurs, il a qualifié par de "malheureuse" la déclaration du champion olympique, l'Italien Stefano Baldino, selon laquelle il aurait gagné même si Lima n'avait pas été agressé.

"Dans le coeur de tout le peuple grec, j'ai été le vainqueur du marathon. Dieu m'a mis à l'épreuve", a dit Lima, qui a pleuré en rappelant les difficultés rencontrées par les athlètes en général. Il a appelé les entreprises à "parrainer le sport".

La chaîne de supermarchés "Pao de Açucar" et la Bourse de Sao Paulo qui parrainent le coureur ont décidé de lui remettre les 200.000 reales (66.000 dollars) qu'elles avaient promis de lui verser en cas de médaille d'or.