PARIS (AFP) - La France, organisatrice des prochains Championnats du monde d'athlétisme en 2003, a proposé mardi d'engager "dès que possible" une concertation avec la Fédération internationale (IAAF) en vue d'harmoniser les modalités de la lutte contre le dopage lors de cette compétition.

Dans une lettre adressée à Lamine Diack, président de l'IAAF, la ministre française de la Jeunesse et des Sports, Marie-George Buffet, a souligné la nécessité d'éviter que se reproduisent des incidents "qui portent préjudice à la crédibilité de la lutte antidopage".

Une allusion implicite au cas de l'athlète russe Olga Yegorova, championne du monde du 5000 m lors des Mondiaux 2001 qui viennent de se terminer à Edmonton (Canada), contrôlée positive à l'érythropoïétine (EPO) le 6 juillet lors de la réunion de Paris-Saint-Denis mais blanchie par l'IAAF pour vice de procédure.

"J'espère que rapidement l'Agence mondiale antidopage (AMA) sera en mesure d'harmoniser les procédures afin d'éviter que ne se reproduisent des incidents juridiques qui portent préjudice à la crédibilité de la lutte antidopage", écrit la ministre.

"Dès à présent, et sans attendre que l'AMA ait apporté à ses statuts les modifications lui permettant de jouer ce rôle, (...) mon ministère souhaite pouvoir engager (...) un travail avec l'IAAF afin que les modalités de la lutte contre le dopage qui seront arrêtées lors des championnats du monde 2003 permettent, dans le respect du règlement de l'IAAF et de la législation française (...), la plus grande efficacité en la matière", a ajouté Mme Buffet.

Double test

"Mon souhait est que nous puissions disposer assez tôt d'un protocole dans lequel l'ensemble de ces modalités seront clarifiées", a-t-elle souligné.

La législation française reconnaît comme valide le test de dépistage de l'EPO à partir d'une analyse d'urine mis au point par le laboratoire national de Châtenay-Malabry.
C'est cette méthode qui avait été utilisée pour déclarer Yegorova positive à l'issue du meeting de Paris-Saint-Denis.

Le règlement de l'IAAF, qui s'aligne sur celui du Comité international olympique (CIO), ne reconnaît lui de validité qu'à un double test fondé à la fois sur une analyse d'urine par la méthode française et sur une analyse du sang, conformément à une méthode mise au point par un laboratoire australien.

C'est l'absence de ce contrôle sanguin qui, dans le cas de Yegorova, avait conduit l'IAAF à juger que la procédure réglementaire n'avait pas été respectée.

Paris, qui était candidate à l'organisation des jeux Olympiques 2008, avait déjà posé ce problème au CIO. Avant d'attribuer finalement les JO à Pékin, l'organisme suprême du sport mondial avait solennellement demandé à la capitale française de s'engager, en cas de succès, à respecter intégralement le code antidopage du CIO, et lui seul.