Marathon de Montréal: bonheur et tragédie
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 23:35 mardi, 27 sept. 2011. 12:51S‘il y en a encore parmi vous qui doutent de la popularité de la course à pied au Québec, levez la main. Où étiez-vous le dimanche matin 25 septembre 2011? Avez-vous entendu parler du Marathon de Montréal? Pas moins de 24 000 coureurs ont pris le départ d‘une des épreuves au programme, dont 2 600 seulement pour le marathon (42,2 km). C‘est absolument incroyable et cela dénote un véritable phénomène de société. Les québécois, autant les hommes que les femmes, ont de plus en plus conscience de l‘importance d‘être en forme.
Malheureusement, la 21e édition du Marathon de Montréal a été marqué par le décès d‘un jeune participant du demi-marathon alors qu‘il se trouvait en fin de parcours. Une terrible tragédie. Lorsque cela se produit, c‘est toute la communauté des coureurs qui est en deuil. Cela nous rappelle à quelle point le marathon est une épreuve difficile et éprouvante physiquement. Mes pensées accompagnent la famille et les amis de ce coureur. Je me permet également d‘avoir une petite pensée pour le directeur général du Marathon des Deux-Rives, Denis Therrien. Il y a quelques années, le marathon de la région de Québec avait également été assombri par la mort d‘un coureur.
Parlant de monsieur Therrien, il a certainement regardé avec une petite pointe d‘ironie la course montréalaise. Alors qu‘il avait eu une décision difficile à prendre en raison des conditions cataclysmiques qui régnaient sur Québec le 28 août 2011, son homologue de Montréal, Bernard Arsenault, a bénéficié d‘une superbe matinée d‘automne, malgré la température un peu chaude, pour la tenue de son événement. Voilà un gros élément de stress en moins à gérer.
Lorsque je regarde les résultats d‘un marathon, j‘ai toujours un choc. Le gagnant de cette année, le Kényan Luka Kipkemoi Chelimo a parcouru les 42,2 km en 2 heures, 13 minutes et 44 secondes (record de l‘épreuve). Avez-vous seulement une idée de ce que cela représente? Cet homme a gardé une vitesse moyenne de 18,9 km/h. Chez les femmes, l‘Éthiopienne Serkalem Abraha a couru à la vitesse moyenne de 16,5 km/h (2 heures, 33 minutes et 20 secondes). À titre informatif, le dernier marathon de Boston a été remporté en 2 heures, 3 minutes et 2 secondes (20,6 km/h).
Je n‘ai pas la prétention de dire que je suis un grand coureur, mais je me considère comme un gars en forme. Pourtant, si je m‘étais positionné sur le parcours du Marathon de Montréal au, disons, 37e kilomètres pour y attendre monsieur Chelimo, j‘aurais eu toute les peines du monde à le suivre sur plus d‘un demi kilomètre. Le coeur me serait fort probablement sorti de la poitrine au bout de 2 ou 3 minutes. Et n‘allez pas croire que j‘aurais pu faire mieux avec madame Abraha. Elle m‘aurait rapidement semé!
J‘ai longtemps cru que tous ces coureurs d‘élites qui sillonnent la planète pour participer aux marathons les plus prestigieux étaient des extra-terrestres. Pourtant non! Il s‘agit d‘hommes et de femmes comme nous tous qui ont décidé de se dédier corps et âmes à la course à pied. Cela requiert bien sur des aptitudes physiques particulières, mais également une détermination entière.
L‘aptitude physique, nous ne l‘avons peut être pas tous. Pas besoin de courir longtemps pour constater s‘il y a en nous un futur champion olympique d‘athlétisme. Mais la détermination, mes amis, ça c‘est à la portée de tous. Inutile de posséder une mécanique parfaite pour devenir un coureur respectable et, surtout, se mettre en forme. Ce que ça prend, c‘est de la persévérance et un peu d‘acharnement! Ne jamais lâcher.
Le résultat de cet acharnement j‘ai pu le constater sur le visage de milliers de coureurs le 25 septembre 2011, à Montréal. Ils n‘étaient pas toujours les premiers à franchir le fil d‘arrivée, mais ils terminaient. Fiers d‘eux. Conscients qu‘ils venaient de réaliser quelque chose d‘un peu fou et d‘extraordinaire à la fois. Une grande image du bonheur.
Bravo à vous tous.