Habituellement, lorsque je me déplace au départ d‘une compétition de course à pied, c‘est pour y prendre part. Mais pas cette fois. Pas pour le marathon Oasis de Montréal 2012. Et cela m‘a permis de vivre une journée pleine d‘émotions et de belles surprises.

Dès 6h30, le dimanche 23 septembre, je suis sur le pont Jacques-Cartier en compagnie de ma sœur, Valérie, qui participe au demi-marathon de Montréal. À ce moment là, le pont est pratiquement désert si ce n‘est des quelques travailleurs qui mettent la dernière touche à l‘installation des enclos de départ. Nous sommes peut-être un peu tôt!

Un vent froid souffle! Il fait à peine dix degrés. Les conditions idéales pour courir, mais pas pour attendre le départ prévu à 8h30. J‘en profite pour piquer un brin de jasette avec l‘éditeur de l‘excellent magazine québécois de course à pied KMag, Pierre Hamel.



Valérie est un petit peu nerveuse. Excellente coureuse (42 min au 10km) elle en est à son premier demi-marathon en dix ans. Elle s‘est soumise à un entraînement sérieux, réservant même les services d‘une professionnelle pour lui préparer un exigeant plan d‘entraînement.

Pourtant, des doutes l‘assaillent. Une situation que je reconnais dans les yeux de tellement de coureurs lors des minutes tout juste avant les départs. Le sommeil à parfois été difficile à trouver pour eux la nuit précédente et de voir des milliers de coureurs réunis les sortent de leur zone habituelle de confort. Le moment de vérité s‘en vient et on se demande si on a bien fait nos devoirs de préparations.

Le départ est prévu à 8h30 mais sera finalement repoussé d‘une dizaine de minutes puisque trop de coureurs continuent d‘affluer vers les 18 enclos de départs. Il y aura 18 départs donnés à des intervalles d‘une minute. Les coureurs les plus rapides se retrouvent dans le premier enclos alors que les plus lents, souvent les marcheurs, sont dans le dernier. Ainsi, on évite bien des bousculades. Après tout, 3100 marathoniens et 8200 demi-marathoniens sont sur le pont. Tellement de monde qu‘on sent le pont Jacques-Cartier bouger sous nos pieds.

Ma sœur est dans le troisième. Celui qui regroupe les coureurs projetant terminer le demi-marathon en 1h45 approximativement. Dès que le départ est donné, je quitte le pont pour tenter de la voir à certains points du parcours. Tâche difficile. C’est finalement au Parc La Fontaine que je me dirige pour être assuré de ne pas la rater.



En arrivant au parc La Fontaine, je remarque tout de suite la tente de Team In Training , de la Société de leucémie et lymphome du Canada. Ils offrent le plus vaste programme d’entraînement d’endurance à vocation caritative au monde. Cet argent va directement à la lutte contre les cancers du sang. J’ai la chance d’être le porte-parole québécois de cet organisme depuis 3 ans. Les responsables sont là pour présenter leurs prochaines destinations sur la planète et pour féliciter les 70 participants TNT qui auront couru pour sauver des vies en portant le chandail mauve. Ils auront amassé 192 000$.



De belles histoires s’écrivent lorsque les coureurs terminent leurs courses. Que ce soit au 5km, 10km, 21,1km ou 42,2km. Entre autre, j’ai la chance de voir les jumelles Patricia et Sylviane Puntous, deux légendes de la course à pied au Québec et qui ont l’habitude de terminer leurs courses avec le même chrono. Cette fois ne fera pas exception puisqu’elles enregistrent un temps de 1h31 (21,1km). Pas mal pour deux dames de 51 ans!



Je croise également le journaliste de La Presse, Marc Cassivi. Il vient de terminer en 1h34 son 21,1km mais ne semble pas parfaitement satisfait. Il m’apprend qu’il souhaitait descendre sous les 1h30. Son prochain objectif : courir le marathon de Paris en moins de 3h30.



Je vois enfin ma sœur franchir le fil d’arrivée, sourire aux lèvres, en 1h42. Objectif atteint dans son cas. Elle est la 118e femme sur plus de 4500 inscrites. Je suis tellement fier. Difficile pour elle de retenir quelques larmes. Après les doutes, c’est la joie de la réussite.

Le marathon Oasis de Montréal innovait cette année avec plus d’une vingtaine de groupes musicaux disséminés tout le long du parcours. Cela marquait son entrée dans la série Rock’n’Roll marathon. En tout, plus de 27 mille coureurs auront eu le plaisir de franchir le fil d’arrivée au parc La Fontaine. Parmi eux, mes collègues à RDS; Patrick Leduc (3h17 au marathon), Jean-Luc Legendre (2h09 au demi-marathon), Philippe Lehoux (1h34 au demi-marathon) et Éric Leblanc (44min au 10km).

Mais ce dont je me souviendrai longtemps, c’est du beau sourire de Valérie. Comme des milliers d‘autres coureurs euphoriques, elle pouvait dire mission accomplie. Ma sœur venait de vivre une journée dont elle se souviendra longtemps. Une journée Rock’n’Roll parfaite. Un événement Rock’n’Roll parfait.