Montréal (Sportcom) - Après six ans de préparation, le rêve olympique de Marie-Pier Beaudet sera au bout de ses doigts dès vendredi, à Toronto.

En effet, l'archer de Lévis va affronter l'Ontarienne Rachael Savage dans l'épreuve finale de sélection individuelle de tir à l'arc, qui aura lieu sur les terrains du Crescent School. Au terme d'une longue compétition de trois jours, seule la gagnante représentera le Canada aux Jeux olympiques d'Athènes. Du côté masculin, l'épreuve se déroulera en même temps et va opposer les Ontariens Rober Rusnov et Jonathan Ohayon.

Âgée de 17 ans, Beaudet a déjà affronté sa rivale trois fois depuis l'an dernier. En 2003, elle a obtenu de meilleurs pointages que Savage lors d'une compétition en Colombie, et aux Championnats canadiens. Il y a deux semaines, Beaudet a préparé le terrain pour cette confrontation ultime, en défaisant Savage dans une épreuve de type double élimination à la Classique Ontario Spring, sur le même terrain où cette sélection olympique sera à l'enjeu.

« Pour avoir tiré contre elle dans le passé, je la connais bien. Si Savage a un point faible, c'est qu'elle n'est pas régulière, de dire Beaudet. Elle peut avoir des hauts une journée et des bas dans une autre. »

Endurance physique

Dans cette épreuve de sélection, le premier archer à marquer 10 points au terme des trois jours sera déclarée gagnante. Vendredi, Beaudet et Savage vont tirer 72 flèches à la distance olympique de 70 mètres, sur une cible concentrique de 122 cm de diamètre. L'archer qui obtiendra le plus haut pointage va marquer trois points; l'autre en récoltera deux.

Samedi, six matchs consistant à tirer 18 flèches par match à 70 mètres, à raison de trois flèches par volée (six volées par match) sont au programme. Pour chaque duel, l'archer qui a le meilleur résultat gagne le match, ce qui lui donne un point au classement. Selon cette formule, où le meilleur pointage possible sera de 9 points après deux jours, il y aura assurément au moins un match dimanche.

En vue de cette ultime journée, les duels (neuf au maximum) consistent à tirer 12 flèches par match à 70 mètres, à raison de trois flèches par volée, (quatre volées par match). Pour chaque affrontement, l'archer qui a le plus haut pointage gagne le match, ce qui lui donne un point au classement.

« Je ne sais pas à quoi m'attendre, mais je peux dire que ce sera une épreuve d'endurance physique pendant trois jours. La température ne sera pas vraiment belle samedi et dimanche. Dans ces conditions, cela rendra ce terrain venteux et il faudra avoir une bonne technique de tir pour compenser », d'analyser Beaudet.

Tout l'avenir devant elle

La dernière Québécoise à se rendre aux Jeux olympiques en tir à l'arc fut Lucille Lemay, il y a 20 ans, à Los Angeles. Si Beaudet réussit à gagner son billet pour Athènes, ce sera une consécration qui remonte plus loin qu'à ses débuts sportifs.

« J'ai vu les Jeux d'Atlanta de 1996 à la télévision et c'est à partir de là que je voulais aller à une épreuve olympique en tir à l'arc. J'aurais une petite fierté personnelle si j'étais la première Québécoise de ma discipline à se rendre aux Jeux depuis 1984 », a souligné celle qui est entraînée par son père, Denis.

Dans l'éventualité où elle ne représenterait pas le Canada aux Jeux olympiques dès cette année, Beaudet estime avoir tout l'avenir devant elle pour atteindre ses objectifs.

« C'est sûr que ça va me faire de la peine si ça n'arrive pas, mais pas au point d'abandonner. Il y aura les Jeux de 2008 et de 2012. Une carrière d'archer est longue et comme le niveau de maturité optimal de ce sport se situe entre 25 et 30 ans, je suis en avance dans mon cheminement », a-t-elle conclu.