Voici pour vous quelques petites anecdotes récoltées au fil de notre couverture des Jeux du Canada.

Record des Jeux…

Nouveau record d'établi aux Jeux du Canada. Ayant rendez-vous avec le caméraman avec qui je travaille à 8h00am, le téléphone me réveille à 8h08…Quand j'ai réussi à émerger du sommeil profond dans lequel j'étais enfoncée et identifié le bruit insolite qui me sortait de mes rêves, la course folle a commencé. Douze minutes plus tard je sortais de ma chambre douchée, coiffée, maquillée et bien sûr habillée. Un nouveau record vous dis-je. Il a cependant fallu que je refasse faire ma clé en revenant à l'hôtel le soir…J'étais partie un peu vite le matin !

Singing in the rain…

Pour la première fois, une journée moche cette semaine à London. Un vrai temps londonien sombre et boudeur avec une pluie qui tombe nonchalamment sur un sol avide tout de même de la recevoir.

Mais voilà que nous sommes sorties casser la croûte, quelques compagnes de travail soit Marie-Eve, Nathalie, Marie et moi, quatre collègues affamées et ayant besoin de prendre l'air. Munies d'un grand parapluie pour se mettre à l'abri, le plaisir de marcher sous la pluie nous a rapidement envahies. Et devant moi une petite flaque d'eau en bordure du trottoir…La tentation est trop forte, je claque le pied dedans et arrose mes deux compagnes qui m'encadrent, Marie-Eve ayant eu la sagesse de nous précéder. Mais lorsqu'il y a une averse, ce ne sont pas les flaques d'eau qui manquent…A la suivante, la réplique vient de la gauche, et sur la prochaine, de la droite. A la troisième je répond à mon tour, puis dans la plus grosse nous sautons toutes les trois à pieds joints, avec un synchronisme digne des plus belles compétitions de nage qui en font l'éloge.

Et dès lors, pas une flaque n'a échappé à notre enthousiasme. Sous le regard étonné des londoniens qui se retournaient, nous riions aux éclats, nous baignant de plus belle et réussissant tout de même à asperger Marie-Eve qui imprudemment s'était rapprochée pour croquer de cette scène un souvenir impérissable. Et nous sommes rentrées au bureau, trempées jusqu'aux os, mais en sifflotant tout l'après-midi : « I'm singing in the rain…»

Promenade sur la Tamise

Oui ici à London, Ontario, il y a aussi la «Thames River», la Tamise quoi. Bordée d'un très beau parc traversé d'une piste cyclable, c'est un endroit très fréquenté par les cyclistes bien sûr, mais aussi par les joggeurs et les amateurs de patin à roues alignées…dont je fais partie. Bénéficiant de quelques heures de libre, j'en ai profité pour chausser mes patins et aller y faire un tour.

A cause de la sécheresse, le niveau d'eau est très bas, mais cela n'empêche pas les multiples variétés de canards et d'oies sauvages qui habitent la ville de venir s'y baigner. Les sentiers sont très jolis, enfoncés sous les arbres qui dispensent leur ombre fraîche aux sportifs qui peinent sous le soleil intense. La piste longe la rivière, s'échappe dans un champ pour ensuite se retrouver dans un quartier résidentiel aux superbes maisons à l'architecture anglaise.

Portée par mon enthousiasme, j'ai abordé une descente avec un peu trop de confiance et au moment d'appliquer les freins, j'ai perdu l'équilibre. Tomber en patins à roues alignées, c'est y laisser un peu sa peau…au sens premier de l'expression. Lorsque je me suis relevée bravement, et précipitamment dois-je le reconnaître, j'avais une belle écorchure au coude, un bleu en devenir sur le tibia…mais une blessure bien plus grave à l'orgueil…il y avait des témoins !

Surprenante Olga

J'ai passé la première semaine des Jeux à couvrir essentiellement le tournoi de basketball. Je vous ai d'ailleurs parlé de cette équipe du Québec qui est allée chercher la médaille d'or, de son engagement sur le terrain et de la forte personnalité des joueurs qui la composent.
L'équipe avait un autre atout qui n'apparaissait pas sur la feuille de match, un atout de taille qui a certainement aidé à faire la différence : Olga Hrycak.

Olga est l'entraîneur des Blues de Dawson dans la ligue collégiale AAA. Elle était aussi notre analyste pour la durée du tournoi. Mais c'est avant tout une femme étonnante aux connaissances très poussées en basketball. Sa réputation dans le monde du basketball en fait l'une des personnes les plus respectées de ce sport. Toute la semaine elle a compilé des notes, des statistiques dans le but d'aider Nevio Marzinotto, l'entraîneur de l'équipe du Québec lui-même très apprécié, dans sa quête de la médaille d'or.

Mais outre ses connaissances techniques, Olga est avant tout un véritable leader moral auprès des joueurs. Ses cinq joueurs qui provenaient des rangs des Blues de Dawson venaient la consulter régulièrement, cherchant un conseil, un encouragement qui les remettrait sur le bon chemin. Les autres, elle les connaissait aussi et était aussi généreuse dans son attitude avec eux qu'avec «ses» joueurs. Et il fallait les voir quêter son approbation, chercher son réconfort. Lorsque le match pour la médaille d'or s'est terminé, Keder Hyppolite a sauté d'un seul bond par-dessus la table des média pour lui atterrir dans les bras et y sangloter sa joie et sa fierté. C'est à Olga qu'il a voulu offrir ses premiers instants de délire.

C'était touchant de voir ces grands bonhommes prêter une telle attention et un tel respect à cette femme qui fait moins de 5'4'' (je le sais c'est ce que je mesure…). A la blague elle me disait que dans son gym pour leur parler, elle montait sur un banc ou les mettait à genoux devant elle ! Mais à genoux devant elle, ils y sont déjà, non pas en témoignage d'une bête soumission, mais plutôt pour l'immense respect qu'elle impose et pour son cœur si grand qu'il peut facilement y loger douze gars de plus de six pieds