TALLINN (AFP) - Montréal, qui a battu Lausanne par 17 voix contre 15 au quatrième tour du vote, accueillera l'Agence mondiale antidopage (AMA), a décidé le Conseil de fondation de l'AMA réuni mardi à Tallinn. Après quatre tours de vote, la ville de Montréal a obtenu la majorité des voix", a annoncé le président de l'AMA, le Canadien Richard Pound.

Lausanne (Suisse), siège du Comité international olympique (CIO) où l'AMA est installée à titre provisoire depuis sa création en novembre 1999, Vienne, Bonn (Allemagne) et Stockholm étaient également candidates.

Lausanne, Montréal et Vienne avaient été distinguées par le comité d'évaluation de l'AMA comme ayant présenté les meilleurs dossiers. La ville suisse a aussi reçu l'appui des fédérations sportives alors que la métropole canadienne est défendue par Richard Pound.

La principale opposition à ces deux villes est venue de la France -très sensibilisée à la lutte contre le dopage depuis le scandale du Tour de France cycliste 1998- qui a vigoureusement plaidé en faveur du choix d'une ville de l'Union européenne (UE) en raison, selon elle, de l'engagement des pays membres dans la lutte antidopage ainsi que de "leur capacité à garantir à l'AMA un fonctionnement indépendant et transparent."

Passeport médical

L'AMA, qui regroupe des représentants des pouvoirs sportifs et des Etats, s'est donnée pour mission première d'harmoniser au niveau planétaire les procédures et réglementations de lutte contre le dopage dans le sport de compétition.

Elle est financée depuis sa création intégralement par le CIO mais, à compter de 2002, son budget, arrêté à 20 millions d'euros (28.22 millions de dollars canadiens), doit être alimenté à parts égales par le CIO et les représentants des Etats membres.

L'Europe y sera mise à contribution pour 47,5%, les Amériques pour 29%, l'Asie pour 20%, l'Océanie pour 2,5% et l'Afrique pour 0,5%.

Un peu plus tôt dans la matinée, l'AMA et l'UE ont signé un accord sur la mise en place d'un passeport regroupant les données médicales des athlètes (tension sanguine, informations sur les entraînements, blessures et résultats des contrôles antidopage, etc...), grâce notamment à une subvention de 2 millions d'euros (2.82 millions de dollars canadiens) de l'Union européenne.

"Nous sommes très contents d'avoir cette activité supplémentaire. Le gros de la contribution (de l'UE) ira au programme éducatif, ce qui correspond parfaitement avec nos propres plans dans ce domaine", a commenté M. Pound après avoir paraphé l'accord avec Viviane Reding, commissaire européenne chargée de l'Education, la Culture et le Sport.