Natation : Francis est reconnaissant
Amateurs mardi, 15 mai 2012. 21:33 samedi, 14 déc. 2024. 12:51
Charles Francis n'a pas toujours pris la natation au sérieux. Il s'estime donc choyé d'avoir croisé sur son chemin des gens bienveillants, qui l'ont laissé aller à son rythme, parce qu'il aurait sans doute décroché du sport avant de réaliser tout son potentiel.
Avec le recul, à quelques semaines de participer aux Jeux olympiques de Londres, le jeune nageur peut davantage mesurer l'influence positive qu'ont exercée sur lui des entraîneurs comme Nathalie Leduc, qui l'a accueilli au Club de natation de Cowansville vers l'âge de 12 ans, et Simon Marcil.
« J'ai eu la chance d'avoir des entraîneurs ouverts d'esprit, qui me poussaient mais pas trop, parce qu'ils respectaient mes limites, explique-t-il. Ç'a vraiment été l'aspect le plus important dans mon cheminement. »
Quand Charles Francis a renoué avec la natation au début de l'adolescence, il voulait avant tout se remettre en forme ou, à tout le moins, ajouter un peu de muscle à sa charpente de cinq pieds 11 pouces, lui qui pesait 120 livres mouillé!
Ses entraîneurs ont rapidement décelé son potentiel, comme ils ont vite saisi qu'ils courraient à leur perte s'ils s'avisaient de presser le citron. C'est que le jeune Charles avait d'autres centres d'intérêt que la natation.
« J'avais le goût de faire d'autres choses, jouer au basketball à l'école, faire du vélo, du ski alpin en famille ou du théâtre, relate-t-il. J'aimais nager et je voyais bien que j'étais bon, mais je ne voulais pas me brûler. Il y avait un exemple flagrant à Cowansville d'un super nageur, Robert Hamel, qui avait fait des excès avant de disparaître de la carte. »
On ne lui a pas mis de bâtons dans les roues, et Francis a apprivoisé le succès au fil des entraînements et des compétitions. Peu de temps après son retour dans la piscine, il participait déjà aux Jeux du Québec.
« La motivation a augmenté avec les bons résultats, souligne-t-il. Et, plus le temps passait, la motivation venait avant les résultats. C'est à compter de ce moment que c'est devenu plus sérieux. »
Il était prêt à passer aux choses sérieuses après son secondaire à l'école Massé-Vanier, en s'expatriant à Montréal, à tout juste 17 ans. Il a véritablement compris ce que ça représentait en débarquant au Club de natation des piscines du Parc olympique (CNPPO). Il ne cache pas être tombé des nues au premier contact de l'entraîneur Benoît Lebrun.
« J'avoue que Benoît m'a quelque peu rentré dedans et que mon arrivée à Montréal a été difficile, se rappelle-t-il. Le déracinement, cette nouvelle vie en appartement avec ma soeur aînée, c'était un changement draconien. Benoît a été dur, mais il le fallait. Il l'a été de façon intelligente, et je crois m'être bien tiré d'affaire. J'ai trouvé super motivant de m'entraîner avec des gars de mon calibre. Ça m'a permis de progresser rapidement au Québec et sur la scène canadienne. »
Aux essais olympiques de 2008, à 19 ans, il rate sa qualification pour Pékin par quatre dixièmes de seconde au 200 mètres dos. Il surmonte aisément la déception, plus motivé que jamais à réessayer dans quatre ans.
Afin de se donner de meilleures chances de réussite, il prend la décision de délaisser les études. Depuis bientôt trois ans, il en récolte les dividendes.
« Je ne suis tellement pas le même athlète ou la même personne qu'il y a quatre ans, affirme celui qui se passionne pour la restauration et la sommellerie. J'étais un 'ti-cul' en 2008, j'étais un peu perdu, je ne savais pas ce que je faisais. J'estimais avoir une tête sur les épaules, mais je pense en avoir une plus solide. J'ai acquis beaucoup de maturité. »
« Mamanager » Diane
La personne qui a joué un rôle crucial depuis le début de sa carrière et qui lui permet de se consacrer à son sport à temps plein, c'est sa mère Diane Francis.
« Je ne sais pas où je serais sans Diane, dit fiston. Je l'appelle ma 'mamanager'. C'est ma mère et ma 'manager'. Elle s'occupe de tout - de dénicher des commanditaires et d'organiser des levées de fond - pour que j'aie à ne me soucier de rien. Elle fait énormément de choses pour moi et ma petite soeur Dominique, qui nage aussi. Les entreprises et les gens des Cantons de l'Est répondent merveilleusement à ses demandes, et je leur en suis très reconnaissant. »
Elle-même ancienne nageuse, Diane Francis a eu l'insigne honneur d'étrenner la piscine du bassin olympique avant les Jeux olympiques de 1976, en compagnie des membres de l'équipe de natation de Cowansville.
Francis porte le nom de sa mère, mais ne lui demandez-pas pourquoi, il n'en a pas la moindre idée. Son père s'appelle Gerry Williams. Il est le troisième d'une famille de quatre enfants. Marie et Justin sont plus âgés que lui.
Sous les 54 secondes
À Londres, Charles Francis prendra part à l'épreuve du 100 mètres dos. Il visera d'améliorer son meilleur chrono de 54,19 secondes et de passer sous la barre des 54 secondes. Un record canadien, avec ça?
« Ce serait génial », dit-il, en précisant que c'est possible même si le record (53,63) a été établi à l'époque des maillots faits de polyuréthane, en 2009.
Sur le plan personnel, le Cowansvillois qui va célébrer son 24e anniversaire de naissance quelques jours après la cérémonie de clôture, le 17 août, est convaincu qu'il va apprécier pleinement l'expérience.
« J'ai jamais entendu personne dire qu'il avait détesté participer aux Jeux olympiques et qu'il ne veut plus revivre ça », lance-t-il à la blague.
Avec le recul, à quelques semaines de participer aux Jeux olympiques de Londres, le jeune nageur peut davantage mesurer l'influence positive qu'ont exercée sur lui des entraîneurs comme Nathalie Leduc, qui l'a accueilli au Club de natation de Cowansville vers l'âge de 12 ans, et Simon Marcil.
« J'ai eu la chance d'avoir des entraîneurs ouverts d'esprit, qui me poussaient mais pas trop, parce qu'ils respectaient mes limites, explique-t-il. Ç'a vraiment été l'aspect le plus important dans mon cheminement. »
Quand Charles Francis a renoué avec la natation au début de l'adolescence, il voulait avant tout se remettre en forme ou, à tout le moins, ajouter un peu de muscle à sa charpente de cinq pieds 11 pouces, lui qui pesait 120 livres mouillé!
Ses entraîneurs ont rapidement décelé son potentiel, comme ils ont vite saisi qu'ils courraient à leur perte s'ils s'avisaient de presser le citron. C'est que le jeune Charles avait d'autres centres d'intérêt que la natation.
« J'avais le goût de faire d'autres choses, jouer au basketball à l'école, faire du vélo, du ski alpin en famille ou du théâtre, relate-t-il. J'aimais nager et je voyais bien que j'étais bon, mais je ne voulais pas me brûler. Il y avait un exemple flagrant à Cowansville d'un super nageur, Robert Hamel, qui avait fait des excès avant de disparaître de la carte. »
On ne lui a pas mis de bâtons dans les roues, et Francis a apprivoisé le succès au fil des entraînements et des compétitions. Peu de temps après son retour dans la piscine, il participait déjà aux Jeux du Québec.
« La motivation a augmenté avec les bons résultats, souligne-t-il. Et, plus le temps passait, la motivation venait avant les résultats. C'est à compter de ce moment que c'est devenu plus sérieux. »
Il était prêt à passer aux choses sérieuses après son secondaire à l'école Massé-Vanier, en s'expatriant à Montréal, à tout juste 17 ans. Il a véritablement compris ce que ça représentait en débarquant au Club de natation des piscines du Parc olympique (CNPPO). Il ne cache pas être tombé des nues au premier contact de l'entraîneur Benoît Lebrun.
« J'avoue que Benoît m'a quelque peu rentré dedans et que mon arrivée à Montréal a été difficile, se rappelle-t-il. Le déracinement, cette nouvelle vie en appartement avec ma soeur aînée, c'était un changement draconien. Benoît a été dur, mais il le fallait. Il l'a été de façon intelligente, et je crois m'être bien tiré d'affaire. J'ai trouvé super motivant de m'entraîner avec des gars de mon calibre. Ça m'a permis de progresser rapidement au Québec et sur la scène canadienne. »
Aux essais olympiques de 2008, à 19 ans, il rate sa qualification pour Pékin par quatre dixièmes de seconde au 200 mètres dos. Il surmonte aisément la déception, plus motivé que jamais à réessayer dans quatre ans.
Afin de se donner de meilleures chances de réussite, il prend la décision de délaisser les études. Depuis bientôt trois ans, il en récolte les dividendes.
« Je ne suis tellement pas le même athlète ou la même personne qu'il y a quatre ans, affirme celui qui se passionne pour la restauration et la sommellerie. J'étais un 'ti-cul' en 2008, j'étais un peu perdu, je ne savais pas ce que je faisais. J'estimais avoir une tête sur les épaules, mais je pense en avoir une plus solide. J'ai acquis beaucoup de maturité. »
« Mamanager » Diane
La personne qui a joué un rôle crucial depuis le début de sa carrière et qui lui permet de se consacrer à son sport à temps plein, c'est sa mère Diane Francis.
« Je ne sais pas où je serais sans Diane, dit fiston. Je l'appelle ma 'mamanager'. C'est ma mère et ma 'manager'. Elle s'occupe de tout - de dénicher des commanditaires et d'organiser des levées de fond - pour que j'aie à ne me soucier de rien. Elle fait énormément de choses pour moi et ma petite soeur Dominique, qui nage aussi. Les entreprises et les gens des Cantons de l'Est répondent merveilleusement à ses demandes, et je leur en suis très reconnaissant. »
Elle-même ancienne nageuse, Diane Francis a eu l'insigne honneur d'étrenner la piscine du bassin olympique avant les Jeux olympiques de 1976, en compagnie des membres de l'équipe de natation de Cowansville.
Francis porte le nom de sa mère, mais ne lui demandez-pas pourquoi, il n'en a pas la moindre idée. Son père s'appelle Gerry Williams. Il est le troisième d'une famille de quatre enfants. Marie et Justin sont plus âgés que lui.
Sous les 54 secondes
À Londres, Charles Francis prendra part à l'épreuve du 100 mètres dos. Il visera d'améliorer son meilleur chrono de 54,19 secondes et de passer sous la barre des 54 secondes. Un record canadien, avec ça?
« Ce serait génial », dit-il, en précisant que c'est possible même si le record (53,63) a été établi à l'époque des maillots faits de polyuréthane, en 2009.
Sur le plan personnel, le Cowansvillois qui va célébrer son 24e anniversaire de naissance quelques jours après la cérémonie de clôture, le 17 août, est convaincu qu'il va apprécier pleinement l'expérience.
« J'ai jamais entendu personne dire qu'il avait détesté participer aux Jeux olympiques et qu'il ne veut plus revivre ça », lance-t-il à la blague.