BUDAPEST, Hongrie – L'Américaine Katie Ledecky a décroché la seizième couronne mondiale de sa carrière grâce à sa victoire sur le 400 m nage libre des Championnats du monde de natation, samedi à Budapest.

En l'absence de sa grande rivale, l'Australienne Ariarne Titmus, qui l'a dépossédée de son record du monde sur la distance il y a un mois, la fusée américaine s'est imposée en 3 min 58.15.

Elle devance la Canadienne de 15 ans Summer McIntosh (3:59.39) et une autre Américaine, Leah Smith (4:02.08). 

McIntosh était la plus jeune membre de l'équipe canadienne aux Jeux olympiques de Tokyo l'été dernier. À 14 ans, elle a terminé en quatrième place au 400 m et aussi en quatrième place au relais féminin.

Ledecky avait régné sur le 400 m nage libre lors des Mondiaux 2013, 2015 et 2017 avant d'être détrônée en 2019 par Titmus, qui l'a également privée de l'or olympique à Tokyo l'été dernier.

La nageuse de 25 ans peut viser le triplé en individuel dans la Duna Arena de la capitale hongroise: elle part également favorite pour remporter le 800 m et le 1500 m.

Au relais 4 x 100 mètres, l'Australie, qui était favorite, est devenue samedi championne du monde devant le Canada et les Etats-Unis, grâce à ses nageuses Mollie O'Callaghan, Madison Wilson, Meg Harris et Shayna Jack.

Avec un chrono de 3:30.95, les Australiennes ont devancé d'une grosse seconde leurs rivales canadiennes (3:32.15) et d'une seconde et demie les Américaines (3:32.58).

Le Français Léon Marchand fait sa loi

Le jeune Français Léon Marchand, 20 ans, est devenu champion du monde sur 400 m 4 nages samedi à Budapest, en signant la deuxième meilleure performance mondiale de tous les temps et en battant de plus de quatre secondes son record de France.

Marchand s'est imposé au terme d'une course parfaite en 4 min 4 sec et 28/100, nouveau record d'Europe et deuxième meilleure performance mondiale derrière le record du monde de Michael Phelps, qui tient toujours: 4:03.84 aux Jeux de Pékin en 2008. Un chrono monstrueux.

Au premier jour des Mondiaux, le Français devance les deux Américains Carson Foster, 20 ans comme lui, et le « vétéran»  Chase Kalisz, 28 ans, champion olympique à Tokyo l'été dernier. 

Au relais, 4 x 100 mètres les États-Unis de Caeleb Dressel ont conservé samedi leur titre de champions du monde, devant les Australiens et les Italiens, mais sans battre le record du monde.

Avec un chrono de 3:09.34, les Américains (Dressel, Held, Ress et Curry) ont devancé d'une seconde et demie les Australiens (3:10.80), qui ont terminé avec une courte longueur d'avance sur les Italiens (3:10.95).

C'est le 14e titre mondial pour Dressel, l'une des grandes vedettes actuelles de la natation américaine. À Budapest, il est également favori pour défendre ses titres sur 50 m, 100 m nage libre, ainsi que sur 50 m et 100 m papillon.

Direction la finale pour Mary-Sophie Harvey

 Mary-Sophie Harvey visait une demi-finale et, dans ses rêves les plus fous, une finale en ouverture des Championnats du monde. Dans une course très relevée en demi-finale du 200 m quatre nages, Harvey a réussi à tirer son épingle du jeu en terminant au deuxième rang de sa vague pour s’assurer une place en grande finale.

La nageuse de Trois-Rivières était aux avant-postes de la course pendant les 50 premiers mètres avant de perdre cette avance au profit de l’Américaine Leah Hayes. La lutte s’est poursuivie jusqu’à la toute fin de la course, où Hayes s’est finalement imposée.

« Je savais que la course allait être très difficile et je voulais absolument me retrouver en finale. Je ne voulais pas penser au chrono pour pouvoir me concentrer sur mes mouvements et ç’a fonctionné. C’est l’heure du repos maintenant et je serai prête pour la finale », a mentionné Harvey après sa journée de travail.

La finale du 200 m quatre nages sera disputée dimanche.

En lever de rideau des mondiaux, Mary-Sophie Harvey sautait dans la piscine au sein de la quatrième vague de la journée. La Québécoise s’est classée au deuxième rang de son groupe, accusant un retard de 0,69 seconde sur la gagnante de sa vague Alex Walsh. L’Américaine a d’ailleurs terminé au premier rang des qualifications. Harvey a quant à elle pris la quatrième place.

« J’ai été agréablement surprise par mon temps ce matin. J’ai encore de la difficulté à bien comprendre ce qui s’est passé en qualification. Je n’ai pas vu la course passer, mais heureusement, ç’a été positif. »

Une journée chargée pour Katerine Savard

Un peu plus tard, l’équipe canadienne a récolté une médaille d’argent au relais 4x100 m libre. Bien qu’elle ait cédé sa place en grande finale, la Québécoise Katerine Savard a eu son mot à dire lors des qualifications.

La nageuse de 29 ans a été la dernière relayeuse de la formation canadienne en début de journée. Elle en a profité pour établir un record personnel de 54,05 s et assurer à son pays une place en finale, terminant au premier rang de sa vague. Rebecca Smith et Savard ont ensuite été remplacées par Margaret MacNeil et Penny Oleksiak pour la finale. Kayla Sanchez et Taylor Ruck étaient les deux autres nageuses canadiennes.

« Je suis contente d’avoir pu aider l’équipe à se qualifier pour la finale. J’ai eu beaucoup de plaisir et en plus, mon temps était tout simplement exceptionnel. Go Canada ! » a déclaré Savard.

La Québécoise était également en action au 100 m papillon où son chemin s’est arrêté lors des demi-finales. Elle a franchi la distance en 57,98 s et s’est classée au sixième rang de sa vague. Cette course a été âprement disputée alors que seulement 7 centièmes de seconde ont séparé la troisième de la sixième place.

« J’ai réalisé de bons temps de manière générale. Je suis un peu déçue d’avoir raté la finale par 0,07 seconde. De manière générale, je suis heureuse avec mes performances. Je ne pourrai jamais me plaindre d’un temps avoisinant les 57 secondes », a commenté Savard.

L’Américaine Torri Huske a été la plus rapide lors des demi-finales, complétant la distance en 56,29 s.

Savard a accédé aux demi-finales après s’être classée au 10e rang des qualifications, arrêtant le chronomètre à 58,22 s.

Également en action samedi, James Dergousoff a vu son parcours prendre fin en qualification au 100 m brasse à la suite d’une disqualification.

Un top-10 pour Audrey Lamothe

Les Championnats du monde de la FINA actuels sont synonymes de premières pour la nageuse artistique Audrey Lamothe. La Montréalaise de 17 ans, qui a fait le saut chez les seniors cette année, s’est classée 10e du solo technique samedi, sous le soleil de Budapest, en Hongrie.

Seule représentante canadienne du jour, Lamothe a récolté 83,0909 points à sa première participation à une finale des mondiaux seniors, mais aussi sa première compétition d’envergure présentée à l’extérieur.

« C’est vraiment une expérience incroyable ! C’est très beau, mais ça ajoute quelques défis avec le soleil et la lumière. On espère ne pas avoir de pluie également », a-t-elle remarqué en entrevue avec Sportcom.

« Je m’étais donné comme objectif de participer aux finales et ç’a été mission accomplie. Je voulais avoir du plaisir et prendre de l’expérience. Je suis tellement contente de finir dans le top-10 ! C’est vraiment un bel exploit. »

La Japonaise Yukiko Inui (92,8662) a décoché la médaille d’or en devançant l’Ukrainienne Marta Fiedina (91,9555 points) et Evangelia Platanioti (89,5110), de la Grèce.

L’athlète de 17 ans s’était également classée au 10e rang lors des qualifications disputées vendredi en vertu de son pointage de 83,1821. Lamothe était d’ailleurs la deuxième plus jeune participante de la finale samedi.

« C’est une fierté pour moi d’avoir obtenu un aussi bon classement à seulement 17 ans alors que la majorité de mes adversaires en finale étaient âgées de 25 ans et plus », a souligné Lamothe.

Dès la fin de sa prestation en finale, Lamothe était de retour dans la piscine d’entraînement pour parfaire son travail avec ses coéquipières, alors que l’épreuve technique par équipe sera disputée dimanche.

« On veut connaître une bonne performance. On a beaucoup travaillé notre routine dans le dernier mois et je suis confiante que le travail effectué va payer lorsqu’on sera en action demain (dimanche) », a-t-elle conclu.