MONTREAL, (AFP) - Une conférence sur le dopage chez les jeunes sportifs canadiens, la première du genre au monde selon les organisateurs, s'est ouverte vendredi à Montréal avec l'objectif de définir les moyens de sensibiliser les jeunes et de prévenir le phénomène.

Cette conférence est organisée par le Forum mondial sur l'activité physique et le sport, que préside Dick Pound, membre du CIO et président de l'Agence mondiale anti-dopage (AMA), en collaboration avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Montréal est candidate pour obtenir le siège de l'AMA, une décision qui devrait être annoncée en juillet.

"Il est essentiel de viser les jeunes, la prochaine génération susceptible d'utiliser des drogues", a souligné M. Pound en ouverture de la conférence, estimant nécessaire "un changement d'attitude", comme c'est le cas pour la ceinture de sécurité et l'alcool au volant.

"Le dopage est un fléau qui peut détruire ce que la pratique du sport permet de construire, c'est à dire un corps sain", a souligné pour sa part Gilles Baril, secrétaire aux sports du Québec, tandis que son homologue au gouvernement fédéral Denis Coderre indiquait que depuis l'affaire Ben Johnson aux Jeux de Séoul en 1988, "on a pris conscience au Canada que la performance à tout prix n'avait pas sa place dans la pratique du sport".

"Le petit secret sale"

La GRC a mentionné à cette occasion les résultats d'une enquête menée l'an dernier auprès de quelque 2000 jeunes de 12 à 18 ans participant aux programmes sports-études des écoles, incluant tous les niveaux de pratique du sport. Cette enquête a permis de constater que le dopage faisait partie des mentalités, puisque 40% des jeunes sportifs -même s'ils ne se dopaient pas- consommaient du chocolat, du café ou des produits à base de cola dans l'idée que ces produits allaient améliorer leurs performances.

Christiane Ayotte, responsable à Montréal de l'un des huit laboratoires au monde reconnus par le CIO pour le contrôle du dopage, a souligné aussi les dommages à long terme que pouvait causer le dopage, "le petit secret sale du sport".

Rappelant l'affaire du cycliste français Richard Virenque, Christiane Ayotte a indiqué que le dopage "ne commence pas quand on participe au Tour de France", ajoutant qu'il était "une conséquence de l'ignorance".

La responsable a jugé "indispensable de renverser la tendance auprès des jeunes". "C'est plus facile de faire de la prévention que de limiter les dégâts auprès de l'élite", a-t-elle souligné.

La conférence, à laquelle participent plusieurs centaines de personnes, notamment des professionnels de la santé, des sportifs, des entraîneurs et des spécialistes en politique du sport, s'achèvera dimanche.