GUADALAJARA, Mexique - Julie Sauvé a pris un pris un pari fort risqué, il y a quelques années, quand elle a décidé qu'il était temps que le Canada sorte des sentiers battus de la nage synchronisée. On le sait, les juges n'évoluent pas aussi vite que les performances. Elle a toutefois remporté plus que sa mise, cette semaine, aux Jeux panaméricains.

Elle a d'abord réussi à mener les nageuses canadiennes à une double qualification olympique en vue des JO de 2012, grâce à la conquête de la médaille d'or en équipe et en duo à Guadalajara. C'était l'objectif de base qui était visé. Plus encore, elle a finalement réussi à convaincre les juges, à force de prestations époustouflantes et inédites de ses nageuses, que le Canada méritait des notes à la mesure des puissances mondiales comme la Russie et l'Espagne.

C'est ainsi qu'une journée après avoir devancé les États-Unis par près de 10 points en duo, l'équipe canadienne a remporté l'épreuve par équipes par une marge encore plus importante, vendredi, aux Jeux panam.

Les Canadiennes ont dépassé la marque des 95 points (95,513) dans le programme libre, pour un total de 190,388 qui leur a permis de devancer aisément les Américaines (179,588) et les Brésiliennes (176,425). Malgré une performance qui a charmé la foule - partisane, il est vrai - les Mexicaines (175,838) ont dû se contenter de la quatrième place.

L'équipe canadienne jouissait d'une telle avance — cinq points — après le programme technique que Marie-Pier Boudreau-Gagnon a agi comme réserviste, vendredi. Ce sont donc Élise Marcotte, Stéphanie Durocher, Jo-Annie Fortin, Chloé Isaac, Stéphanie Leclair, Tracy Little, Karine Thomas et Valérie Welsh qui ont permis de confirmer que Sauvé avait pris le bon pari.

«On a eu un long parcours, a déclaré Boudreau-Gagnon, vendredi, en parlant du cheminement des Canadiennes depuis le début du cycle olympique actuel. On y a cru et on s'est battues pour l'avoir. Ça aide aussi d'avoir une entraîneure qui a confiance en nous. Et je pense qu'on était prêtes à faire les efforts nécessaires pour aller chercher ces deux médailles d'or.»

«La différence avec les autres pays, c'est le lien qui nous unit, a affirmé Welsh. On est comme des sœurs, on se connaît par cœur, on se fait confiance. C'est le cas dès qu'on saute dans l'eau. On est l'équipe à regarder présentement, personne ne peut nous arrêter.»

«On nage avec passion, avec notre cœur, et c'est ça que Julie nous montre à tous les jours», a noté Marcotte.

«Les meilleurs pays regardent derrière maintenant. Ils voient qu'on s'en vient et ça les stresse, a affirmé Sauvé. On veut avancer, alors on offre des chorégraphies qui sortent de l'ordinaire, qui ne ressemblent à personne. On est uniques.»

«Maintenant, les autres pays se disent, 'mais qu'est-ce qu'elles vont sortir encore!'», a lancé Marcotte.

«On a des personnalités différentes et c'est ça qui est gagnant dans notre équipe, a déclaré Boudreau-Gagnon. On apporte toutes quelque chose de spécial à l'équipe. On crée les programmes ensemble, les entraîneures et les athlètes. On n'a pas de chorégraphes, c'est vraiment nous, ce sont nos idées qui ressortent, et on s'inspire d'un peu partout, de plein de choses…»

«C'est fait avec notre cœur, nos idées, nos niaiseries, et ça finit par donner quelque chose d'incroyable et de jamais vu», a ajouté Marcotte.

Du nouveau aux JO

Cette approche innovatrice a donné la routine «Metallica» en duo et celle des «cowboys et indiens» en équipe, et permis au Canada de remonter la pente au sein de la hiérarchie de la nage synchronisée ces deux dernières années. Aux JO, toutefois, Sauvé et ses nageuses iront de l'avant avec de toutes nouvelles routines. Celles-ci repousseront encore plus les limites de la synchro.

«Elles vont être tellement bonnes que les gens vont se demander 'comment ça se fait qu'on n'y avait pas pensé avant'», a lancé Sauvé.

Le concept est déjà arrêté et les Canadiennes ont déjà commencé à répéter certains éléments, mais Sauvé entend garder le secret — et la surprise — jusqu'aux Jeux. Comme le feront les Russes.

«Je peux vous dire que nous n'avez encore rien vu, a indiqué Sauvé. C'est quelque chose qui va plaire aux juges mais aussi au public. C'est quelque chose qui a été conçu en fonction des gens de Londres.»

Maintenant que la réputation du Canada est établie auprès des juges, cela ne représentera pas un risque aussi grand qu'il y a quelques années.

«Notre combo aux derniers championnats du monde, c'était la première fois qu'on le présentait et on a eu le bronze, a noté Marcotte. Les juges, la foule, tout le monde a adoré.»

Sauvé va-t-elle gagner sa mise olympique? Une chose est sûre : vaut mieux ne pas parier contre elle.

Superbe journée canadienne en squash

L'équipe canadienne masculine de squash composée du Montréalais Shawn DeLierre, de l'Ontarien Shahier Razik et de l'Albertain Andrew Schnell s'est inclinée en grande finale, vendredi, aux Jeux panaméricains de Guadalajara, au Mexique.

Opposé au Mexique, le trio canadien s'est incliné 2-1 et repartira avec une médaille d'argent.

« C'était une forte équipe, qui est plus habituée que nous à jouer en altitude », a souligné le Québécois de la formation, qui note deux bonnes différences à jouer à environ à 1500 m au-dessus du niveau de la mer. « La vitesse de la balle est plus rapide et nous respirons différemment. Ça prend donc un peu plus de temps pour récupérer. Mon expérience en altitude m'aidera pour mes prochains tournois autour du monde. »

Premier membre de l'unifolié en action, DeLierre, médaillé de bronze plus tôt cette semaine en simple, s'est incliné face à Cesar Salazar, vice-champion panaméricain en simple. Après avoir remporté la première manche 11-9, il a baissé pavillon 6-11, 6-11 et 12-14 dans les trois suivantes. « Ç'a été serré, c'est passé très proche en dernière manche, mais je me suis finalement incliné 12-14 », a-t-il raconté.

Shahier Razik a ensuite gardé le Canada en vie en l'emportant 8-11, 11-9, 11-8 et 11-3 face à Arturo Salazar. Dans le match décisif, Andrew Schnell a été battu par Eric Galvez, qui s'est imposé en trois manches de 11-5, 11-1 et 11-3.

« C'était un bon duel et je suis content pour la médaille d'argent. C'est un beau travail d'équipe. Il fallait rester concentré. J'ai pris chaque point et chaque match à la fois », a souligné DeLierre.

En vertu de leur premier rang du groupe B après la ronde préliminaire, les Canadiens avaient obtenu un laissez-passer en première ronde du tableau éliminatoire. En demi-finale, DeLierre, Razik et Schnell avaient ensuite vaincu les Américains 2-0 pour accéder à la finale.

DeLierre sera de retour au pays dès samedi. Il passera quelques jours à la maison avant de repartir pour Rotterdam, aux Pays-Bas, afin de participer à l'Open mondial de la Professional Squash Association (PSA) qui se déroulera du 28 octobre au 6 novembre.

Le Canada s'est assuré la médaille d'or dans l'épreuve de squash féminin par équipes grâce à une victoire de 2-0 face à la Colombie.

L'Ontarienne Samantha Cornett a remporté le premier match 3-1 aux dépens de Cataline Palaez.

Miranda Ranieri a scellé la victoire en disposant de Silvia Angulo 3-1.

La Torontoise Stephanie Edmison n'a finalement pas eu besoin de disputer le match décisif.

Vincent Gagnon a mis la main sur la médaille de bronze en simple.

Après avoir battu en quart de finale le Dominicain Luis A. Perez 15-7 et 15-9, le Montréalais a été stoppé en demi-finale par le Mexicain Gilberto D. Mejia, qui l'a éliminé en trois manches de 15-11, 14-15 et 11-5. Gagnon s'est donc vu octroyer l'une des deux médailles de bronze remises à cette épreuve aux Jeux panaméricains.

Rappelons que le Québécois avait battu le Costaricain Felipe Camacho en huitièmes de finale. Il avait d'abord obtenu un laissez-passer en première ronde du tableau éliminatoire.

En basketball féminin, Justine Colley a dirigé l'attaque du Canada avec 14 points dans une défaite de 78-53 face au Brésil en ronde préliminaire.

Finalement, l'équipe féminine de tir à l'arc s'est inclinée 3-2 face à Cuba en quarts de finale.