Comme j’expliquais dans un billet précédent, nous sommes 200 participants de plus de 100 pays à prendre part à la session d’été de l’Académie internationale olympique.

Ce qui me fascine le plus depuis une semaine est de constater à quel point ces 200 délégués sont passionnés de sport (quoi que, techniquement, le contraire m’aurait grandement surpris). On se lève à 6h00 le matin pour aller courir, on déjeune et on parle de sport, on assiste à une conférence traitant des actions d’un comité national olympique pour faire la promotion de l’éducation olympique dans un pays, on débat de question d’Olympisme lors d’ateliers en petits groupes, on dîne et on parle de sport, on participe à des tournois de basketball, football, volleyball, tennis et tennis de table, on lit les dossiers des villes candidates à l’obtention des JO à la bibliothèque… et, le soir venu, quoi de mieux que de décompresser en échangeant en tête-à-tête avec un autre participant autour d’une bonne bière en parlant… de la situation du sport dans notre pays.

Bref, je suis comme un enfant à World Disney.

- Salut, toi, monsieur Andrew Smith de l’Australie, tu as un physique d’un athlète, tu pratiques un sport en particulier?

- Oui, je pratique le hockey sur gazon, je suis membre de l’équipe nationale et j’ai remporté la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Beijing.

- Et, toi, madame, Maria Cruz Garcia, tu es une athlète de haut niveau?

Oui, j’ai terminé quatrième pour l’équipe américaine de patinage de vitesse courte piste à Turin en 2006. J’ai 25 ans, j’ai quitté l’équipe nationale de courte piste, je songe à revenir à la compétition en longue piste, mais j’hésite. Le sport est très demandant et je traverse une période d’intense remise en question, je peine à trouver le chemin à suivre, la transition entre mon ancienne vie d’athlète et ma nouvelle vie d’exathlète est très difficile…

Et toi? J’ai remporté le bronze en aviron à Beijing en 2008.

Et toi? J’ai représenté l’Italie au tir à Beijing en 2008.

Et toi? J’ai représenté Hong Kong en tennis de table à Beijing en 2008.

Chaque rencontre est une nouvelle surprise, une nouvelle histoire fascinante, un nouveau destin inédit, un nouvel exemple de solidarité entre les pays pour promouvoir la pratique du sport. Mais aussi, malheureusement le récit déchirant et insoutenable de gens vivant dans des pays où les athlètes sont traités comme des indésirables par les dirigeants des comités nationaux olympiques.

L’occasion idéale pour passer de la Finlande, à l’Uruguay, au Mali, à l’Iran en quelques heures pour comprendre des réalités qui nous sont inconnues, pour créer des liens qu’il aurait été impossible de nouer dans un cadre différent.

Déjà une semaine s’est envolée. À la vitesse de l’éclair. Mon petit doigt me dit que la seconde passera encore plus vite. Plus que quelques jours pour faire le plein de nouvelles connaissances, de nouvelles histoires et de nouvelles amitiés.