WHISTLER, C.B. - Gary Allan, le président de Canada Alpin, refuse de presser le bouton de panique même si ses skieurs et skieuses n'ont toujours pas accédé au podium aux Jeux olympiques d'hiver d



WHISTLER, C.B. - Gary Allan, le président de Canada Alpin, refuse de presser le bouton de panique même si ses skieurs et skieuses n'ont toujours pas accédé au podium aux Jeux olympiques d'hiver de Vancouver.

La déception est grande au sein de l'équipe canadienne, a-t-il reconnu, mais pas question de tout chambarder parce que l'objectif avoué de trois médailles à ces Jeux semble maintenant une mission impossible.

On misait beaucoup sur l'équipe de vitesse en cette première semaine des Jeux pour atteindre le but visé, du moins en partie. Mais celle-ci n'a produit que trois résultats parmi les 10 premiers - des cinquièmes places d'Erik Guay en descente et en super-G, et la sixième place de Britt Janyk dans la descente féminine.

Les épreuves techniques commenceront mardi et le seul espoir de médaille qu'il reste est Michael Janyk, lors du slalom de samedi prochain, bien que Julien Cousineau pourrait surprendre dans cette discipline.

Allan a indiqué qu'il pourrait y avoir une "refonte" du personnel d'entraîneurs après les Jeux, mais rien d'important, et rien qui aurait à voir avec les maigres résultats obtenus jusqu'ici aux Jeux.

"Nous sommes plutôt fiers de nos résutats en Coupe du monde, a-t-il dit en point de presse, dimanche en fin de journée. L'équipe que nous avons en place a produit 34 podiums en Coupe du monde et trois médailles en championnats du monde, dont le champion du monde actuel en descente, John Kucera. Le programme progresse bien.

"Nous avons un jeune personnel qui a un bel avenir, a ajouté Allan. Plusieurs de nos entraîneurs habitent l'Europe, ils ont de jeunes familles. Ils se sont engagés envers nous jusqu'aux Jeux. Nous ne savons pas encore ce qu'ils prévoient faire au-delà de ça, mais c'est un des dossiers sur lesquels nous travaillons en ce moment."

Rien de différent

Selon Allan, il n'y a rien que Canada Alpin aurait pu faire pour changer le cours actuel des choses.

"Au chapitre des services que nous avons fournis à nos athlètes, je n'aurais rien changé, a-t-il affirmé. Je ne veux pas pointer les médias du doigt, mais peut-être qu'on a trop monté nos athlètes en épingle, au point où les attentes sont devenues irréalistes.

"C'est merveilleux que nos athlètes deviennent des figures connues. Mais en même temps, ça crée des attentes. Certains sont en mesure de relever le défi et d'autres ont de la difficulté à le faire, a dit Allan. Ils se sont peut-être laissé déranger."

Allan a reconnu que ce sont les dirigeants de Canada Alpin, et non les médias, qui ont décidé de se donner un objectif de trois médailles. C'est là une de plus que ne prévoyait le Comité olympique canadien dans le cadre de ses efforts pour terminer au premier rang du classement des médailles par pays.

Et c'est Canada Alpin qui a décidé de maintenir son objectif malgré les blessures subies cet hiver par Kucera, Kelly VanderBeek, François Bourque et Jean-Philippe Roy, tous des espoirs de médaille.

"Evidemment, nos chances de réaliser l'objectif ont diminué après toutes ces blessures. Mais il faut y aller avec ce qu'on a, a souligné Allan. Tu ne dois pas lancer un message négatif aux athlètes en réduisant les attentes.

"Evidemment, qu'Erik Guay se soit retrouvé à quelques centièmes de seconde d'un podium, c'est frustrant. Manuel (Osborne-Paradis) a tout donné, mais il a peut-être essayé un peu trop."

La pression d'être chez soi

Allan a par ailleurs reconnu que la pression de disputer les Jeux au Canada a peut-être eu raison de ses athlètes.

"Tu as beau essayer de les guider du mieux que tu peux... Jusqu'au moment de se retrouver sur place, tu ne sais jamais comment les athlètes vont réagir, a-t-il souligné. On pouvait voir, au portillon de départ, qu'il y avait beaucoup de stress chez certains athlètes.

"Ce n'est pas la première fois que l'équipe locale s'est retrouvée avec moins de médailles que prévu aux Jeux olympiques. C'est arrivé à Salt Lake City. On l'a vu avec les Italiens (à Turin) aussi."

Selon Allan, tenter d'atténuer la pression n'aurait pas été une bonne solution.

"La pression est une chose merveilleuse dans le monde du sport. C'est ce qui mène à des performances exceptionnelles", a-t-il dit.

"La seule façon d'apprendre à composer avec la pression, c'est d'y être confronté. Nous n'avons pas encore, dans notre équipe, un Bode Miller ou un Aksel Lund Svindal, qui ont des tas victoires en Coupe du monde. Nos gars sont relativement jeunes par rapport aux autres concurrents, mais donnons leur quatre autres années de compétition et ils y gagneront au chapitre de l'expérience."

En l'absence de Kucera, Osborne-Paradis, auteur de deux victoires en Coupe du monde cette saison, était considéré comme le chef de file du Canada en ski alpin. Il a terminé 17e en descente et chuté dans le super-G. Robbie Dixon, qui courait chez lui à Whistler, n'a complété aucune des deux courses en tentant de skier au-dessus de ses moyens.

Guay était considéré comme un négligé étant donné qu'il a été gêné par des maux de dos en début de saison et avait du retard à rattraper.

Au sein de l'équipe féminine de vitesse, on comptait sur Emily Brydon, de Fernie, en Colombie-Britannique, et Britt Janyk, de Whistler.