TORONTO - Quand elle ne divertit pas les foules sur la patinoire, Joannie Rochette puise ses sensations fortes d'une nouvelle passion plutôt extrême.

« J'ai commencé à faire du parachutisme l'automne dernier, j'ai reçu mon certificat solo et j'ai vraiment eu la piqûre », a confié la patineuse qui a effectué environ 30 sauts, dont certains pouvant atteindre 14 000 pieds.

Lors d'un récent arrêt de la troupe de 'Stars on Ice' à Montréal, Rochette a indiqué que certains des patineurs souhaitaient l'accompagner pour un saut en tandem, dont son compatriote et triple champion du monde Patrick Chan.

« Ce ne sont pas seulement les fous qui se lancent en bas d'un avion, a-t-elle rappelé. C'est un véritable sport - et je trouve qu'il y a beaucoup de ressemblances avec le patinage artistique.

« Tu pratiques ta petite routine sans arrêt jusqu'à ce que tu la maîtrises parfaitement et que tu puisses effectuer toutes les manoeuvres. »

La jeune femme originaire de l'Île-Dupas a réalisé de nombreux exploits pendant sa carrière de patineuse, étant notamment sacrée six fois championne canadienne et ayant décroché une médaille d'argent aux Championnats du monde de 2009.

Puis, dans un moment d'anthologie aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010, Rochette a obtenu le bronze quelques jours seulement après le décès de sa mère à la suite d'un infarctus. Elle avait ensuite été nommée la porteuse du drapeau canadien lors de la cérémonie de fermeture des Jeux olympiques de Vancouver, avant de rentrer à la maison pour faire son deuil.

Depuis ce temps-là, Rochette n'a jamais plus participé à une compétition internationale. Son entraîneuse, Manon Perron, est à la retraite depuis les Jeux de Vancouver.

Rochette aurait voulu participer à la compétition par équipes aux Jeux de Sotchi en 2014. Les règlements forçant les athlètes à participer aux épreuves individuelles ainsi que les points exigés pour obtenir une qualification olympique l'ont cependant empêchée d'y accéder. Rochette s'est donc retrouvée derrière le micro, à la description des compétitions diffusées sur les ondes de Radio-Canada.

« J'ai toujours été en forme. En fait, cette année-là, j'avais complété un long programme qui répondait aux normes olympiques afin d'être prête si jamais je décidais d'effectuer un retour à la compétition », s'est-elle souvenue.

« J'ai toujours adoré m'entraîner. J'aime savoir qu'un entraîneur m'observe près de la rampe, qu'il me pousse à la limite. Et ça me manque, honnêtement, parce que (maintenant) je saute sur la patinoire et que j'ai mon propre horaire. »

Rochette, aujourd'hui âgée de 29 ans, a ajouté qu'un retour à la compétition était « peut-être utopique ». Mais puisque la plupart des patineuses accrochent leurs patins à la mi-vingtaine, elle a confié que ce serait 'cool' qu'une femme puisse affronter les meilleures de la discipline à un âge si avancé.

« Je participe encore à des compétitions pour le plaisir », a rappelé Rochette, qui s'est inscrite à des épreuves ouvertes à tous.

« De nos jours, peu de femmes qui participent à des spectacles veulent le faire, parce que c'est assez difficile de conserver un niveau technique suffisant, d'effectuer toutes les manoeuvres que nous faisions aux Jeux olympiques.

« Mais heureusement, avec 'Stars on Ice', nous patinons toujours avec des amateurs, et j'essaie constamment d'avoir des sauts et un niveau technique qui soient irréprochables. »