La réputation de Montréal n’est plus à refaire en ce qui a trait les événements internationaux de patinage de vitesse courte piste. La preuve : l’Union internationale de patinage a insisté à ce que les tout premiers Championnats des quatre continents voient le jour dans la métropole en janvier prochain.

 « Nous profitons d’une très belle renommée au niveau organisationnel grâce à une structure forte et expérimentée », a raconté le directeur des événements et des infrastructures à la Fédération de patinage de vitesse du Québec, Stéphane Bronsard.

 « Sans faire une exigence par écrit », l’Union internationale tenait à conserver sa zone de confort qu’est devenue Montréal pour la création de cette nouvelle compétition d’envergure. Le choix semblait être logique et idéal puisque Patinage de vitesse Canada et la fédération provinciale avaient déjà prouvé par le passé qu’ils possédaient les capacités requises pour un tel mandat.

D’autant plus que ce ne sera pas la première fois que la ville jouera un rôle central dans l’évolution de cette discipline. Avant l’ajout du relais mixte au programme olympique et dans le circuit des Coupes du monde, l’épreuve a été testée à Montréal afin d’en assurer le bon fonctionnement. « C’est sécurisant pour eux d’atterrir à Montréal (pour les Championnats des quatre continents). Ils savent que s’il y a un changement à la dernière minute, nous ne serons pas nerveux et nous allons être capables de répondre aux exigences », a ajouté M. Bronsard.

Sans surprise, un tel rassemblement demande beaucoup d’organisation, où tout près de 200 bénévoles travaillent d’arrache-pied afin que ce soit un succès. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux n’en seront pas à leur premier rodéo à l’aréna Maurice-Richard, du 10 au 12 janvier. « Nous organisons des événements depuis 1987 à Montréal et c’est drôle à dire, il y a des gens qui étaient là à l’époque et qui ne sont toujours pas loin encore aujourd’hui! »

La Mecque du courte piste

Cette confiance démontre que Montréal occupe désormais une place de premier plan dans l’univers du patinage de vitesse courte piste. Seulement en 2019, la ville aux 100 clochers a accueilli les Championnats du monde juniors, les Championnats canadiens ainsi que le deuxième arrêt du circuit de la Coupe du monde 2019-2020. Elle sera également l’hôte des Championnats du monde de 2022 qui suivront les Jeux olympiques, comme ce fut le cas en 2014 et en 2018, où Charles Hamelin avait été couronné.

« Ceux après les Jeux olympiques sont toujours les plus gros. À ce moment, tout le monde a entendu parler du sport aux Jeux, tout le monde demeure sur l’adrénaline et veut gagner les Championnats du monde. Nous sommes très fiers de pouvoir recevoir l’événement à nouveau », a déclaré Stéphane Bronsard.

L’arrivée de l’élite mondiale apporte son lot de retombées positives, mais c’est d’abord et avant tout le principal outil promotionnel du patinage de vitesse courte piste. La communauté fait parler d’elle, attire bon nombre de partisans, en plus d’être un exemple pour les initiés, qui jouissent d’une rare occasion de voir les meilleurs au monde en action.

« Les jeunes et leurs parents viennent voir c’est quoi du ‘‘vrai’’ courte piste. Ils peuvent constater la vitesse et toute la technique que ça prend », a ajouté M. Bronsard en soulignant les succès des Québécois sur la scène internationale comme autre facteur important. « Comme tous les grands sports professionnels, ce sont des modèles inspirants qui nous incitent souvent à commencer à le pratiquer ou à s’y intéresser. Le grand public vient voir nos vedettes, des athlètes du coin, et c’est là qu’il réalise que ça devient atteignable. »

Les meilleurs patineurs de vitesse courte piste du monde, outre les Européens, se donneront donc rendez-vous au début de l’année 2020. La formation canadienne sera composée de Kim Boutin, Alyson Charles, Claudia Gagnon, Camille De Serres-Rainville et Courtney Sarault. Du côté masculin, Steven Dubois, Cédrik Blais, Pascal Dion, Charles Hamelin et William Dandjinou patineront devant leurs partisans.