Félix Pigeon a dû s'exiler pour poursuivre son rêve

L'histoire de Félix Pigeon est particulière. Le patineur de 21 ans est passé d'espoir canadien de premier plan à représentant de la Pologne en patinage de vitesse courte piste.

En 2021, le natif de St-Pie croyait devoir faire une croix sur son rêve lorsqu'il a été retranché de l'équipe canadienne, mais un appel inattendu est venu tout changer.

« Quand on patine dans un pays avec un énorme bassin, c'est sûr qu'à un certain moment, ça va vraiment couper, est-ce que je pense que j'aurais pu continuer? Clairement, mais le but n'est pas que ce soit juste ou injuste, c'est juste qu'il y a un moment où tu dois performer et si tu n'es pas au niveau, tant pis. »

« Je pensais que j'allais prendre ma retraite du patinage, puis trois jours avant que la Pologne commence sa saison, c'est là que le coach m'a dit : "viens t'en". J'ai décidé de partir, puis à la base, j'allais juste m'entraîner pour l'été pour garder un certain niveau, puis j'allais essayer de revenir me qualifier en début de saison ici, mais au final, j'ai décidé de rester là-bas. »

On ne change toutefois pas de pays comme on change de lame de patin. Félix Pigeon a été privé de toute compétition pendant un an avant de pouvoir représenter la Pologne sur le circuit de la Coupe du monde, dont les deux premières épreuves de la saison se déroulent chez lui, au Québec.

« J'ai essayé de ne pas trop y penser, mais d'un côté c'est le fun parce que la pression d'être local n'est pas là, et d'un autre côté, je peux avoir ma famille, mes amis qui peuvent venir m'encourager. En même temps, compétitionner contre mes anciens coéquipiers, ça me gêne pas. »

Félix Pigeon a terminé, sans gêne, devant le Canadien Pascal Dion en finale B de la deuxième épreuve du 1000 m, dimanche dernier, en plus de participer à la finale A du relais mixte.

« Je pense en tout et partout que c'était assez bien, considérant que c'était ma première Coupe du monde. Honnêtement, je n'avais pas d'attente en arrivant ici, je m'étais dit, je vais juste essayer d'apprendre (…) Je ne pense pas que je vais être un nom à négliger dans les prochaines Coupes du monde. »