CALGARY - Ivanie Blondin se retrouve à un bon endroit et elle veut y rester.

Avec l'aide de quelques amis à quatre pattes, la dévastation ressentie par la patineuse de vitesse lors des Jeux olympiques d'hiver de 2018 a diminué petit à petit.

Le meilleur début de sa carrière en Coupe du monde cette saison valide ses efforts. Âgée de 29 ans, la patineuse d'Ottawa a amassé 10 médailles, dont six d'or.

Blondin a remporté l'or dans cinq courses de suite deux au départ groupé et une au 1500 m, au 3000 m et au 5000 m, à Nur-Sultan, au Kazakhstan, et à Nagano, au Japon, plus tôt en décembre.

La dernière Canadienne à avoir eu ce genre de succès sur plusieurs distances était Cindy Klassen, de 2003 à 2007.

« L'an dernier, j'ai éprouvé beaucoup de difficultés après les Jeux et en raison de ma dépression, a dit Blondin dans une entrevue avec la Presse canadienne. Grâce à ce que j'ai vécu, je suis une athlète plus forte physiquement et mentalement cette saison. D'avoir une différente mentalité, d'avoir ma tête sur mes épaules et d'avoir été en mesure de commencer les courses avec l'esprit sain, ça m'a donné cette augmentation de confiance que j'avais besoin pour avoir de bons résultats. »

Blondin a chuté lors des demi-finales du départ groupé, sa course de prédilection, lors des Jeux de Pyeongchang, en Corée du Sud.

Championne du monde dans cette discipline, au cours de laquelle les patineuses s'élancent de la même ligne de départ et en même temps afin d'effectuer 16 tours, Blondin visait la médaille d'or olympique.

Elle était aussi une aspirante pour une médaille aux épreuves de 3000 m et de 5000 m à Pyeongchang. Blondin a respectivement conclu ces événements au cinquième et au sixième échelon.

« Avant d'arriver à Pyeongchang, j'étais une menace pour l'obtention d'une médaille dans plusieurs distances, a indiqué Blondin. Je suis retournée à la maison et j'étais dévastée. J'avais l'impression d'avoir échoué. Ça m'a entraîné une dépression sévère et j'ai dû prendre des médicaments pour traiter cette dépression ainsi que des migraines, de l'insomnie et de l'anxiété à propos de tout. »

Blondin a obtenu une médaille d'argent au départ groupé aux Championnats du monde, en février, mais elle n'avait pas sa forme habituelle la saison dernière.

« Je n'avais pas la capacité mentale pour me présenter dans les distances individuelles et être sûre de moi et de mes performances », a-t-elle ajouté.

L'athlète d'Ottawa a consulté son médecin, qui lui a fait suivre un programme de médication de six mois ainsi qu'un spécialiste de la performance sportive.

Mais Blondin, qui a toujours eu une affinité avec les êtres à fourrure et à plumes, a déclaré que de garder des animaux en attente d'une adoption s'est avéré un baume pour sa santé mentale.

En plus de son propre perroquet Gizmo et de son Saint-Pyrénées Brook, les chiens Lilly et Moose sont aussi passés à son domicile à Calgary, depuis l'été 2018.

« J'aidais ces animaux, mais je me guérissais aussi en même temps, a affirmé Blondin. Je remplissais la maison d'animaux et ça m'aidait à me sentir mieux. »

À sa deuxième saison avec l'entraîneur néerlandais Remmelt Eldering, l'ajout d'hommes au groupe d'entraînement de Blondin à l'ovale olympique, cet automne, a donné un second souffle à son travail.

Blondin, Isabelle Weidemann, d'Ottawa, et Valérie Maltais, de Saguenay, ont gagné une médaille d'or, une d'argent et une autre de bronze lors de l'épreuve de poursuite en équipe depuis le début de la saison.

« J'ai toujours vraiment aimé m'entraîner avec des hommes, a mentionné Blondin. Plus jeune, je m'entraînais toujours avec des garçons. L'an dernier, une de mes plus grandes difficultés a été d'être placée avec un groupe d'entraînement composé uniquement de femmes. Cette année, j'ai accepté de retourner dans ce groupe d'entraînement, mais ils ont ajouté des hommes, ce qui fait en sorte que nous devons aller un peu plus vite. Je crois que ç'a fait une grosse différence. »

La deuxième moitié de la saison de Blondin comprend une course de la Coupe du monde à Calgary, les 6 et 7 février, ainsi que les Championnats du monde de distances individuelles, du 12 au 15 février, à Salt Lake City.

« Je veux simplement continuer sur cette lancée. C'est une question de confiance. Si tu crois que tu peux réussir, il y a de meilleures chances d'atteindre tes objectifs », a conclu Blondin.