Le travail avant les médailles pour Sébastien Cros
MONTRÉAL - L'entraîneur-chef de l'équipe canadienne Sébastien Cros a tiré un bilan positif de la première Coupe du monde de patinage de vitesse courte piste, ce week-end, à l'aréna Maurice-Richard, même si les représentants de l'unifolié ont eu une moins bonne récolte qu'à pareille date l'an dernier.
Les patineurs canadiens ont ramené cinq médailles, dont deux au relais, et les gros canons de l'équipe nationale ont été plutôt tranquilles, si l'on exclut l'argent de Steven Dubois dans le deuxième 1000 mètres du week-end.
Mais pour Cros, il vaut mieux regarder le travail effectué que les breloques récoltées en ce début de saison.
« Individuellement, les résultats étaient un peu décevants, mais au niveau du contenu des courses, dans l'ensemble, ç'a quand même été pas si mal », a-t-il expliqué après les courses de dimanche.
Vrai qu'en distances individuelles, Félix Roussel et William Dandjinou ont réussi leurs meilleures performances à vie sur 500 m et 1000 m. Mais chez les dames, les Courtney Sarault, Florence Brunelle et autres n'ont pas été en mesure de grimper sur le podium, malgré l'absence des trois meilleures patineuses au monde: Suzanne Schulting, Kim Boutin et Min-jeong Choi.
« La petite erreur, le petit détail à gauche et à droite, ont fait en sorte qu'au niveau individuel on aurait pu faire un petit peu mieux, a indiqué Cros. Nous allons travailler là-dessus et tenter de faire mieux le week-end prochain. »
Les meilleurs résultats féminins ont été les quatrièmes places de Sarault (1000 m) et Rikki Doak (500 m).
« Ça démontre la profondeur qu'on a chez les gars en tout cas. Chez les filles on en manque un petit peu, mais ça va venir. C'est sûr qu'ils (Roussel et Dandjinou) sont vraiment dans toute la panoplie qu'un athlète courte piste peut avoir: physique, tactique et technique. Ils ont l'audace; ils essaient des choses. C'est intéressant. On l'a vu avec William, qui était deuxième à la fin. Il aurait pu rester là, mais il a essayé de gagner. C'est bon d'avoir des athlètes qui tentent des choses comme ça. »
Les équipes de relais ont toutefois de quoi réjouir l'entraîneur en ce début de saison. Dames et messieurs ont remporté l'or, avec de nouvelles combinaisons et surtout, de nouveaux patineurs en fond de grille, alors que toute la pression est sur eux.
Blais a occupé ce rôle chez les dames. Elle avait tenté l'expérience l'an dernier, avec moins de succès.
« La personne qui finit au relais, ce n'est vraiment pas facile. Il faut avoir plein de qualités et tu tiens un peu la responsabilité de l'équipe. On l'avait essayée l'an dernier et elle n'était pas suffisamment prête. On l'a remise cette année et elle a bien terminé les trois relais. On va continuer », a résumé Cros.
« Ça ne veut pas dire que les équipes et les ordres ne changeront pas: on veut développer un bassin plus large d'athlètes qui peut prendre toutes les positions dans le relais. L'idée, c'est de les habituer de travailler de différentes façons ensemble pour qu'en compétitions, il n'y ait pas de surprise », a-t-il ajouté.
La bonne nouvelle, malgré ces résultats en demi-teinte, c'est que l'équipe canadienne ne ruminera pas longtemps: une deuxième Coupe du monde sera présentée dès vendredi au même endroit.
« Nous allons nous asseoir et visionner les courses afin de voir quels aspects on doit travailler, a dit Cros. Espérons que ce sera corrigé la semaine prochaine. Mais il n'y a pas tant de trucs à changer.
« Il y a les résultats, et il y a ce qu'on voit, a-t-il poursuivi. Quand ce qu'on voit est quand même bon, on peut s'attendre à ce que les résultats viennent par la suite. Quand ce qu'on voit n'est pas bon, même quand on a de bons résultats, alors on comprend qu'il manque quelque chose. Là, tout ce qu'on a travaillé à l'entraînement, on voit que c'est proche, qu'il manque un peu d'affinage.
« Et c'est la première (Coupe du monde). Ils ne sont pas là pour être au sommet. On est quand même dans un état d'esprit où toutes les compétitions qu'on fait, on veut être bons. (?) Et je constate que certains de nos athlètes ne sont pas encore à 100 pour cent (de leur potentiel) », a conclu Cros.