MONTRÉAL – « Je ne pourrais pas être plus heureux. C’était mon premier Championnat du monde à vie. » Alex Boisvert-Lacroix s’est imposé au 500 m en remportant le bronze, dimanche, aux Championnats du monde par distance individuelle de patinage de vitesse sur longue piste, à Kolomna, en Russie.

Au programme, les patineurs avaient deux 500 m à parcourir dans la même journée, un élément qui ne dérangeait en rien le Québécois. « J’avais déjà vécu ça aux Championnats canadiens, alors ça ne me stressait pas. J’ai fait des 500 m et des 1000 m le même jour toute l’année et j’étais capable d’avoir de bons résultats. Je suis très en forme et s’il y avait de quoi, c’était même un avantage pour moi. »

À la première course, le Sherbrookois a réalisé un temps de 35,08 s, bon pour le dixième rang. Même s’il a exécuté un bon départ et premier virage, Alex Boisvert-Lacroix a fait dix pas au lieu de 12 dans son droit, ce qui lui a fait perdre de précieux centièmes de seconde.

« J’ai perdu toute ma vitesse à attendre l’entrée du virage. La première course a été moyenne. J’étais dixième, mais je savais que c’était très serré. Vu que j’étais un peu plus loin du podium, je n’y pensais même pas. Je voulais juste revenir dans la “game” et avoir un bon classement au cumulatif », a fait savoir le patineur de 28 ans.

Deux heures plus tard, Boisvert-Lacroix était de retour en piste pour le deuxième départ de cette épreuve. Le Québécois a connu une course du tonnerre en réalisant le second meilleur chrono, 34,70 s. « Ma course était quasi parfaite. J’avais le couteau entre les dents, rien à perdre et tout à gagner! »

Surprise totale

Avec cette performance, il a cumulé un temps de 69,788 s lui assurant ainsi la médaille de bronze. Le Sherbrookois a conclu la compétition à 762 millièmes de seconde de retard sur le patineur le plus rapide. Absorbé dans ses pensées, Boisvert-Lacroix a pris du temps à réaliser ce qu’il venait d’accomplir.

« J’étais complètement déconnecté parce que je ne regardais pas les temps des autres. Je n’avais aucune idée. Tellement, que lorsque c’était officiel que j’avais gagné une médaille, je ne le savais même pas encore. Je ne savais même pas combien de paires il restait. C’est William Dutton qui m’a dit : “Dude, you just won a medal!” On a célébré, on capotait. Ma première réaction a été de trouver mon entraîneur du regard et de célébrer avec lui parce qu’on a fait tout le travail ensemble. »

Bien qu’il ait toujours affirmé qu’il visait un top-8 sur cette distance, Alex Boisvert-Lacroix demeurait conscient qu’il avait des chances de monter sur le podium, lui qui a remporté quelques médailles cette saison au 500 m sur le circuit de la Coupe du monde.

« Ça m’a enlevé un peu de pression de dire que je ne visais pas le podium directement. Je pense qu’il y a beaucoup de personnes qui s’attendaient à ce que je monte sur le podium. Je me sentais bien en fin de semaine et tout était possible. Finalement, ce que j’ai souhaité le plus s’est réalisé, c’est vraiment super. »

Une chaude lutte était à prévoir entre le Canada et la Russie. D’ailleurs, ce pays a réalisé un doublé sur cette distance alors que Pavel Kulizhnikov a remporté l’or avec un temps cumulatif de 69,026 s. Il a terminé deuxième du premier 500 m avec 34,60 s et en tête du second départ avec 34,42 s.

Son coéquipier Ruslan Mursashov a pour sa part mis la main sur la médaille d’argent avec un temps cumulatif de 69,680 s (+0,654 millièmes de seconde). Ce dernier a connu deux performances complètement différentes alors qu’il a fini premier en début d’après-midi avec 34,60 s et 12e au second 500 m avec 35,08 s.

D’autres Canadiens étaient également en action. William Dutton a terminé huitième (+0,937 millièmes de seconde) et Gilmore Junior, 19e (+1,789 seconde).

Enjeux importants

Alex Boisvert-Lacroix n’aura pas le temps de souffler les prochaines semaines ni de se reposer. Le patineur a un horaire chargé alors qu’il reviendra lundi à Montréal et repartira samedi prochain pour la Corée du Sud. Il participera aux Championnats du monde sprint, un cumulatif du 500 m et du 1000 m qu’il fera pendant deux journées consécutives.

« Je vais avoir à peine le temps de me remettre du décalage horaire de la Russie que je vais en Asie. Ce sera un gros changement. Je le prends comme une expérience parce que je ne suis pas nécessairement un spécialiste du 1000 m. Je me débrouille bien cette année, mais je ne cache pas que ma priorité c’était les Championnats du monde par distance individuelle sur 500 m. La Corée, c’est un bonus et ça va me donner une belle expérience d’y aller à deux ans des Jeux [olympiques]. »

Après la semaine en Corée du Sud, le Québécois sera de retour à Montréal pour quatre jours avant de repartir pour la Coupe du monde finale aux Pays-Bas. « Il y a de gros enjeux pour moi là-bas parce que je suis deuxième au classement cumulatif de la Coupe du monde et j’aimerais défendre mon titre et rester dans les trois premiers. »

Entre-temps, avec toutes ces compétitions, Alex Boisvert-Lacroix continue de concilier sa vie étudiante, lui qui suit actuellement quatre cours à l’Université du Québec à Montréal en éducation physique. « Je me débrouille bien. J’ai beaucoup de travaux qui m’attendent, mais mes enseignants me permettent de refaire mes examens plus tard quand je reviens de mes compétitions. On s’ajuste, ce n’est pas facile, mais c’est vraiment important pour moi de concilier sport et études. »

L'or pour Ivanie Blondin

L'Ontarienne Ivanie Blondin a gagné la médaille d'or à l'épreuve du départ groupé des Championnats du monde.

Ivanie Blondin, championne du monde

La course a été marquée par de nombreuses chutes. Elle a franchi la ligne d'arrivée en premier devant la Sud-coréenne Bo-reum Kim et la Japonaise Miho Takagi.

L'autre Canadienne inscrite, Heather MacLean, a chuté au 5e tour, et a été classée 23e.