En terminant deuxième aux Championnats canadiens de patinage artistique samedi dernier, à London, Cynthia Phaneuf s'est qualifiée pour les Jeux olympiques.

Coups durs à répétition

Lorsqu'à l'a



En terminant deuxième aux Championnats canadiens de patinage artistique samedi dernier, à London, Cynthia Phaneuf s'est qualifiée pour les Jeux olympiques.

Coups durs à répétition

Lorsqu'à l'aube de ses 16 ans, Cynthia Phaneuf devient championne canadienne, c'est la gloire instantanée. Les médias s'arrachent la jeune femme. Elle sera de toutes les tribunes, radio, télévision, journaux. Elle est belle, souriante, pétillante. Ce titre remporté en 2004 sera son premier et son dernier à ce jour.

Un an après son couronnement, on ne reconnaît plus l'athlète de Contrecoeur. Elle ne fait pas que vieillir, elle grandit. À l'instar d'Alexandre Despatie, Cynthia perd ses repères dans cette poussée de croissance qui fera d'elle une « grande » patineuse à 1 m 67. Suivront les blessures : genou, fractures de stress à la cheville et à la hanche. Phaneuf sera à l'écart de la compétition pendant la saison 2005-2006. Elle rate les essais olympiques pour Turin et sombre dans l'oubli, à tout le moins dans les pages sportives.

« Même quand les choses allaient mal, j'avais toujours le sentiment que les choses n'étaient pas finies et que quelque chose de bon s'en venait », rappelle l'athlète qui a eu 22 ans le 16 janvier dernier.

Loin de la scène médiatique, Cynthia reprend l'entraînement avec ses entraîneuses et complices de toujours Annie Barabé et Sophie Richard. Elle profite aussi amplement du soutien de ses parents et amis. « Savoir que mes proches croyaient en moi, cela a fait une différence. »

Son retour à la compétition s'est effectué en 2007, aux Championnats canadiens. Elle y terminera au quatrième rang. En 2008, elle grimpe d'un échelon. L'an passé, elle monte sur la deuxième marche du podium et effectue un retour aux Championnats du monde où elle prend le 15e rang.

Jamais pendant cette sombre période a-t-elle laissé son rêve lui échapper. « Il faut savoir se faire confiance et croire en ses rêves. Le mien était les Jeux olympiques et je n'ai pas lâché jusqu'à la fin, même dans les moments les plus durs. Je suis contente que tout n'ait pas été rose, car j'ai beaucoup appris, même si je ne m'en rends pas toujours compte. »

Soulagement

Son billet olympique en poche, Cynthia Phaneuf respire un peu mieux. « Je savoure vraiment ce qui m'arrive. C'est un sentiment d'accomplissement et je suis très sereine. »

Évidemment, les Jeux apporteront leur lot de tension, mais rien qui se compare à la préparation. « Le plus dur, c'était la qualification. C'est ce qui était le plus stressant et maintenant que c'est fait, j'ai seulement à m'entraîner sans me poser la question à savoir si j'irai ou non aux Jeux. Ça sera super stressant là-bas, mais l'entraînement préparatoire sera plus facile qu'avant les Championnats canadiens. »

« C'est une chance de pouvoir patiner devant nos supporteurs. Il n'y a pas un athlète qui ne veut pas participer aux Jeux dans son propre pays. C'est le scénario parfait et c'est une chance que j'ai. »

Les premiers Jeux : un dangereux buffet à volonté

Cynthia Phaneuf en sera à sa première expérience olympique. Parfois, les athlètes sont impressionnés par le gigantisme des Jeux. Le village olympique ne dort pas, car il y a toujours quelque chose à faire, à manger, à voir.

« Nous avons déjà eu une réunion avec la fédération nationale à ce sujet et Jeffrey Buttle est venu discuter avec nous. Il nous a donné un exemple de patineurs qui avaient pris du poids avant leur compétition à cause de la facilité d'accès de la nourriture. »

Elle veut essayer de garder le même rythme qu'à la maison. « Mais, il faut aussi savoir profiter de l'expérience des Olympiques. C'est comme lorsque je vais en compétition à l'étranger : je ne peux pas rester tout le temps dans ma chambre d'hôtel. »

Surtout pour une fille qui aime le plein air et particulièrement la randonnée pédestre. « C'est une passion qui remonte à mon enfance, lorsque j'allais me promener dans les sentiers du Mont Saint-Hilaire en compagnie de mon grand-père. C'est un peu quétaine n'est-ce pas ? » lance-t-elle dans un rire gêné. Pas le moindrement!

À Vancouver, Cynthia vise une place parmi les dix premières.