Pierre de Coubertin ou l'art du dévouement
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 19:27 samedi, 2 juil. 2011. 06:21Grande journée aujourd’hui à l’Académie alors que deux conférences ont été consacrées à l’homme responsable de la résurrection des Jeux olympiques, le baron Pierre de Coubertin.
L’homme me passionnait avant, justement en raison du fait qu’il a réussi à faire revivre une institution morte depuis près de 1500 ans. Mais à la suite des conférences de messieurs Jean Durry, auteur et historien du sport, et Norbert Müller, président du comité international Pierre de Coubertin, je dois avouer bien humblement que je ne connaissais pratiquement rien du personnage. L’homme me passionnait. Maintenant, je l’admire au plus haut point.
Parce qu’il n’a pas que fait que faire renaître les Jeux olympiques. Si ses accomplissements s’arrêtaient là…
Les Jeux olympiques furent la mission de sa vie, certes. Mais les JO étaient une fin pour ce grand visionnaire. D’abord et avant tout, il était un grand homme qui voulait amener l’éducation physique à l’école. Pour lui, le sport devait passer par l’éducation et la pédagogie. Et il a consacré sa vie à cette mission, à ce pèlerinage.
Les chiffres sont là pour le prouver : Pierre de Coubertin a publié 34 livres, 50 brochures et 1150 exposés sur le sujet. En tout et pour tout, ces écrits font près de 16 000 pages.
En 1925, il renonce même à son poste de président du CIO pour se consacrer uniquement aux objectifs pédagogiques qu’il s’était fixés. Je pense que c‘est ça qu‘on appelle le dévouement.
La même année, il fonde l’Union pédagogique internationale. En 1928, il « récidive » avec le Bureau international de pédagogie sportive.
En 1918, il écrit: « Cette pédagogie olympique, il ne saurait suffire qu’on lui donne tout les quatre ans aux Jeux olympiques l’occasion d’être glorifiée devant l’univers. Il faut encore qu’elle ait ses usines permanentes. »
Selon les historiens, il s’agit de sa première vision de l’Académie internationale olympique. Mort en 1938, de Coubertin ne verra jamais ce rêve se réaliser, notamment en raison des deux Guerres mondiales. L’Académie internationale olympique voit le jour en 1961. Mais même 50 ans après sa création, l’AIO correspond à merveille à la vision qu’avait eue le baron.
Parlant de vision, voici ce qu’il déclarait lors de la cérémonie d’inauguration de sa stèle à Olympie : « Dans le monde moderne, plein de possibilités puissantes et que menacent en même temps de périlleuses déchéances, l’Olympisme peut constituer une école de noblesse et de pureté morale autant que d’endurance et d’énergie physique. Mais ce sera à la condition que vous éleviez sans cesse contre conception de l’honneur et du désintéressement sportifs à la hauteur de votre élan musculaire. L’avenir dépend de vous. »
Comme s’il avait pressenti les problématiques potentielles de notre modernité que son projet pourrait rencontrer. Oui, il se tourne peut-être parfois dans sa tombe en pensant aux scandales qui frappent périodiquement les Jeux olympiques. Mais le rêve éducatif et pédagogique de cet éducateur olympique par excellence, lui, est toujours bien vivant.