On ne pourra jamais reprocher à Pierre Lafontaine de ne pas mettre les bouchées-doubles pour faire connaître son sport et ses athlètes. Ayant baigné dans la culture de la natation australienne pendant quelques années, il a eu suffisamment de temps pour réaliser à quel point le sport est «big» là-bas.

La natation ne supplantera probablement jamais le hockey comme sport numéro un dans le coeur des Canadiens. Et je ne pense pas que M. Lafontaine ait la prétention de vouloir cela. Ce qui ne veut pas dire qu‘il faille abandonner pour autant et ne pas travailler d‘arrache-pied pour faire la promotion du sport et augmenter la visiblité des nageurs canadiens. Les sélections nationales olympiques de natation qui se mettent en branle aujourd‘hui à la piscine du centre sportif du parc olympique en sont une illustration parfaite.

Et même dès aujourd‘hui, on peut d‘ores et déjà dire que M. Lafontaine a remporté son pari.

L‘événement, qui sert à déterminer la composition de l‘équipe qui représentera le pays à Londres dans quatre mois, le grand manitou de Natation Canada le prépare depuis… deux ans.

Deux années au cours desquelles il a attaché plusieurs ficelles afin que l‘événement soit vu « coast to coast ».

Il y a quelques semaines, Natation Canada a annoncé un partenariat historique avec le Comité olympique canadien, qui n‘avait jamais été associé à l‘événement. Grosse nouvelle.

Autre première historique: la diffusion télévisée. Au cours des six prochains jours, toutes les finales A (dans lesquelles concourent les meilleurs nageurs) seront retransmises à Sportsnet. C‘est donc six heures et demie de natation en direct à heure de grande écoute d‘un océan à l‘autre. Une vitrine incroyable pour le sport. Jamais Natation Canada n‘avait réussi à négocier une telle entente avec un diffuseur. Rien à comparer avec la diffusion des sélections nationales à l‘aube des Jeux de Beijing.

Deux nouvelles séparées qui sont, en fait, intimement reliées. Si le COC et Natation Canada ne signent pas une entente ensemble, notamment afin que les deux parties puissent travailler avec les commanditaires majeurs du COC, jamais Natation Canada ne peut approcher le réseau privé pour établir ce partenariat historique de diffusion (le COC ne s‘associe généralement pas à ces événements parce qu‘il gère uniquement les dossiers reliés aux Jeux olympiques, alors que les sélections nationale sont un événement relevant de la fédération, sans lien « direct » avec les Jeux olympiques). Sans cet accord entre Natation Canada et le COC, on ne parle probablement même pas de six jours de diffusion en direct à heure de grande écoute à Sportsnet.

Tout le monde voulait que cela fonctionne, tout le monde a travaillé ensemble pour que cela fonctionne et cela a fonctionné. L‘union fait la force, comme dirait l‘autre. Mais si l‘événement de cette semaine a lieu sous cette mouture, c‘est en grande partie en raison de Pierre Lafontaine, qui espère que les sélections nationales olympiques soient aussi «big» dans quatre ans.