Un vent de fraicheur au quotidien
Plongeon lundi, 10 avr. 2017. 14:52 mercredi, 11 déc. 2024. 05:31Plusieurs nouveaux visages se sont joints à la solide équipe de vétérans qui s’entraîne à l’Institut national du sport du Québec depuis déjà de nombreuses années. Mia Vallée, Olivia Chamandy et Alexandre Corriveau ont notamment fait la transition dans le « monde des grands » cette saison.
Avant de faire le grand saut, Alexandre Corriveau était basé au Complexe sportif Claude-Robillard. Il allait à l’école le matin et s’entraînait l’après-midi. Son horaire est le même depuis qu’il est avec l’équipe nationale au quotidien, mais le déroulement de ses après-midi a beaucoup changé.
« Au Stade olympique, c’est différent. L’ambiance n’est pas la même. Tu plonges pour l’équipe, pour toi aussi, mais c’est vraiment un travail d’équipe. Si ça ne va pas bien, tout le monde est là pour te soutenir. C’est un peu différent de l’année passée à Claude-Robillard », explique le jeune athlète qui aura 17 ans en juillet prochain.
Outre l’adaptation à son nouvel entraîneur, Cesar Anderson, le plongeur a dû développer de nouvelles méthodes de travail à son arrivée à l’Institut national du sport du Québec.
« Rendu là, tu plonges avec des seniors. Tout le monde est majeur, donc tu dois faire preuve de beaucoup plus d’autonomie. C’est surtout ça, la différence. Au début, je pensais qu’ils allaient être toujours là derrière moi à me dire quoi faire, mais non. J’ai commencé à me débrouiller de plus en plus tout seul et à prendre les choses en main », confie Corriveau, qui a fait ses débuts sur la scène internationale en 2016.
À Gatineau le week-end dernier, c’était la première fois qu’il disputait une compétition internationale au sein de l’équipe canadienne depuis qu’il a fait du Stade olympique son lieu d’entraînement à temps plein. Poignées de mains, fous rires, sa relation avec ses coéquipiers est complètement différente de l’année dernière, à sa première participation au Grand Prix disputé en sol québécois.
« C’est sûr que l’année passée je parlais quand même aux vétérans, mais beaucoup moins et pas de la même façon. J’étais vraiment le petit nouveau. Maintenant que je les vois chaque jour, la relation est différente. Le sport, ce n’est pas juste physique. C’est beaucoup mentalement. Si je ne vais pas bien, je peux aller les voir et ils vont me donner plein de conseils. Ils vont être contents de m’aider », indique-t-il.
Pour les plongeurs expérimentés, ces nouveaux visages amènent un vent de fraîcheur.
« Je suis très content de voir de la relève au 10 mètres. Alexandre est devenu un de mes bons amis. Nous nous entendons bien. On s’amuse bien, mais on s’aide aussi. Des fois, il m’aide à décrocher et à ne pas être trop sérieux. Avoir du plaisir et s’amuser, c’est important aussi », raconte Vincent Riendeau, 14e à la tour de 10 m aux Jeux olympiques de Rio.
Âgé de seulement 20 ans, un titre d’Olympien en poche, Riendeau fait maintenant partie des plongeurs expérimentés de l’équipe canadienne. Il a reçu officiellement son uniforme aux couleurs de l’unifolié en 2011 et a progressé rapidement depuis. Il se considère comme un mentor pour les nouveaux venus.
« Les plus jeunes, on les connaît depuis longtemps. Ce sont des athlètes qu’on a vu grandir. C’est l’fun de les voir atteindre le niveau international. On aime ça les encourager et les voir se développer et grandir en tant que personne et athlète », avoue-t-il.
Un accueil chaleureux
François Imbeau-Dulac, membre de l’équipe olympique de Londres en 2012, est conscient qu’à 26 ans, il compte plus de millage derrière lui que devant. Il est rassuré de voir que le talent est bien présent chez les jeunes de la relève.
« En ce moment, il y a une équipe de vétérans et une équipe de développement. L’équipe de développement progresse très rapidement et de manière absolument merveilleuse. Alexandre à la plateforme, Peter Thach Mai au 3 mètres, ce sont des plongeurs qui vont être excessivement bons plus tard », évalue-t-il selon son expérience.
À l’entraînement, le vétéran est toujours présent et à l’écoute pour encadrer les nouveaux athlètes. Avec toutes les épreuves qu’il a traversées durant les dernières années, il a du vécu à transmettre.
« On est là pour leur démontrer ce qu’il faut faire et les pousser pour qu’ils apprennent de nouveaux plongeons, puis qu’ils s’améliorent. Je pense qu’on est une équipe tissée serrée. On a vraiment un bon lien, autant les plus vieux que les plus jeunes. C’est ça qui fait la différence aussi. Ils peuvent venir nous voir et nous aussi on peut aller les voir pour parler de tout et de rien. Ça fait qu’ils ont envie de venir s’entraîner avec nous tous les jours. »
Durant les prochains mois, Alexandre Corriveau aura certainement besoin du support de ses coéquipiers pour réussir le nouveau défi qu’il s’est lancé. Il travaille sur un nouveau plongeon à ajouter à sa liste.
« Je travaille sur un trois et demi renversé. Je le faisais déjà comme troisième plongeon, mais là, j’ajoute un périlleux de plus. Ça monte beaucoup le niveau de difficulté et ça va changer beaucoup ma liste. Il faut vraiment que tu l’aies bien par contre. Si tu rates, tu ne fais vraiment pas beaucoup de points avec. C’est un peu tout ou rien », précise celui qui a réussi le meilleur pointage de sa jeune carrière en préliminaires à la tour de 10 m à Gatineau.
Sa présence au Stade olympique l’aidera certainement à réaliser son objectif. « Ce qui est bien aussi là-bas, c’est l’équipement. Il y a une ceinture dans l’eau. C’est vraiment génial pour les nouveaux plongeons. Tu peux les faire dans la ceinture avec ton coach, comme ça s’il arrive quelque chose, il va être là pour t’arrêter. Mentalement, c’est vraiment bien », indique Corriveau.
L’année 2017 est synonyme de changements à Plongeon Canada. De nouveaux visages, de nouvelles techniques et de nouveaux plongeons sont au rendez-vous en ce début de cycle olympique en vue de Tokyo 2020.