EDMONTON, AFP - La Russe Olga Yegorova, mise en cause dans une affaire de dopage à l'EPO, est devenue championne du monde du 5000 m dames sous les sifflets du public, samedi à Edmonton.

En 15 min 03 sec 39/100, Yegorova, âgée de 29 ans, a devancé l'Espagnole Marta Dominguez (15 min 06 sec 59) et l'Ethiopienne Ayelech Worku (15 min 10 sec 17), grâce à une accélération à 300 m du but, à laquelle seule Dominguez a tenté de répondre, mais en vain.

Championne du monde en salle du 3000 m en mars dernier, Yegorova a été contrôlée positive à l'EPO le 6 juillet dernier à Paris. L'IAAF a d'abord suspendu l'athlète puis a levé la suspension en raison des problèmes de procédures. Yegorova a également subi un contrôle EPO à Edmonton qui s'est cette fois révélé négatif.

L'épreuve de samedi a été marquée par des sifflets de mécontentement du public lors de la présentation de Yegorova puis à nouveau lors de sa dernière ligne droite victorieuse.

"C'était normal que je sois là, a déclaré Yegorova à la BBC après sa victoire. "Personne n'est en droit de dire quoi que ce soit, puisqu'il n'y a pas de notification officielle de dopage".

"Impossible de battre les robots"

"Toute la controverse ne m'a pas trop affectée. Quand j'ai appris le problème de Paris, j'ai pensé qu'il s'agissait d'une erreur. Ce qui s'est avéré vrai. Le plus important pour moi c'est d'être heureuse de ce que j'ai accompli", a ajouté la Russe.

Szabo, lauréate des deux dernières éditions et championne olympique à Sydney, a dû se contenter cette fois de la huitième place (15:19.55). Elle avait menacé de boycotter la course en présence de Yegorova mais était revenue sur sa décision après sa victoire sur 1500 m.

"Pour moi, elle n'est pas championne du monde, a déclaré Szabo à son arrivée. J'ai couru pour montrer que je ne craignais pas les Russes, mais je sais qu'il est impossible de battre des robots. J'aime gagner, mais je sais aussi perdre".

Jeudi, pendant la série du 5000 m à laquelle Yegorova participait, l'athlète britannique Paula Radcliffe avait publiquement protesté contre la participation de la Russe aux Championnats du monde en brandissant dans les gradins, une pancarte "les tricheurs à l'EPO dehors".

Samedi, Radcliffe avait repris l'avion pour chez elle mais des coéquipiers de l'équipe d'Angleterre ont pris le relais.

"C'est leur droit, mais je trouve le comportement de Racliffe infantile", a commenté Yegorova.

L'Espagnole Marta Dominguez, médaillée d'argent, s'est pour sa part démarquée en refusant d'entrer dans la polémique. "Je félicite Yegorova. Sa victoire est une preuve de ses capacités".