WHISTLER, C.B. -- C'était un beau samedi de février. Le soleil inondait les pistes du Birkebeiner à Lillehammer. La température de -6 Celsius était idéale. Il y avait 120 000 spectateurs dans l



WHISTLER, C.B. -- C'était un beau samedi de février. Le soleil inondait les pistes du Birkebeiner à Lillehammer. La température de -6 Celsius était idéale. Il y avait 120 000 spectateurs dans le stade et le long des pistes. On aurait dit que tous avaient apporté leur drapeau rouge à la croix bleue et blanche pour participer à la grande fête nationale.

Même le roi Harald était dans les gradins, prêt à accueillir ses athlètes qu'on donnait vainqueurs depuis fort longtemps déjà. Les Norvégiens n'avaient-ils pas dans leurs rangs les très grands Vegard Ulvang et Bjorn Daehlie?.

Certes, aucune autre formation ne pouvait les devancer. Ce triomphe dans le relais chez les hommes allait être le point culminant des Jeux de 1994, le fait marquant pour tout un peuple. Cette médaille d'or, les Vikings la voulaient comme les Canadiens exigent qu'on leur ramène au pays la breloque d'or du hockey masculin.

Mais les Tifosi, les pugnaces Italiens allaient gâcher la fête.

Ils avaient décidé de faire partir Maurillio DeZolt en classique, lui qui est un spécialiste du style libre. Marco Albarello a lui aussi donné un sérieux coup de main en deuxième manche. Mais les Norvégiens n'étaient pas inquiets, Ils avaient Daehlie pour fermer la marche.

Mais la douche d'eau froide allait venir pour les Vikings quand Silvio Fauner s'est bagarré jusqu'à la fin, a rejoint le roi du ski de fond dans les derniers mètres, a allongé la jambe à la ligne d'arrivée et a jeté la consternation dans le stade. Soudainement, les 120 000 Vikings ne faisaient plus aucun bruit. Les Italiens avaient réalisé l'impossible.

La déception a été telle qu'on a décidé dès lors en haut lieu que Daehlie, malgré toutes ses victoires, toutes ses médailles, n'allait plus jamais, mais jamais, être le quatrième coureur du relais norvégien.

La Norvège n'allait pas pardonner qu'on ait laissé échapper la victoire dans cette grande épreuve.

À Vancouver, ce sont les Canadiens qui misent sur leur meilleure performance au relais masculin. Ils ne prétendent certes pas à la grande victoire, mais ils veulent y offrir leur meilleure prestation des Jeux.

"Pour ce qui est du prestige et de l'importance, le 4x10 kilomètres est certes la plus grosse course des Jeux olympiques, a dit Devon Kershaw. Il y a bien des pays qui ne pensent qu'à cette course, qui misent tout sur cette épreuve."

Le relais masculin sera disputé mercredi prochain et Kershaw est persuadé que les Canadiens vont bien s'y débrouiller.

"Ce que Ivan Babikov a fait au 15 km, c'est historique. Je sais qu'Alex Harvey est en grande forme et que George Grey n'a jamais skié aussi bien. Quant à moi, j'ai participé au sprint classique juste pour peaufiner ma forme. J'avais besoin de cet effort court, mais intense."

Le Canada n'est pas le seul pays qui mise gros au relais. Les Italiens avec des vétérans comme Georgio DiCenta et Pietro Piller Cottrer seront des discussions jusqu'à la fin.

Les Allemands, avec les anciens gagnants du globe de cristal Axel Teichmann, Rene Sommerfeldt et Tobias Angerer auront des choses à prouver. D'ailleurs, on dit que leur entraîneur Jochen Behle joue peut-être son poste à ces Jeux olympiques.

Et les Norvégiens tiennent tellement à reprendre le titre olympique que les Italiens leur ont à nouveau ravi à Turin, qu'ils ont fait appel à deux biathlètes pour compléter leur quatuor. Ils devront décider qui de Ronnie Hafsas, gagnant du premier 15 km style libre de la saison à Beitestolen, ou de Lars Berger, le plus élégant patineur de la planète, héritera du troisième relais. C'est évidemment le grand Petter Northug qui fermera la marche.

Rien ne serait plus excitant que de voir, par exemple, Alex Harvey lui filer le train à quelques mètres de l'arrivée. L'atmosphère serait insoutenable au Parc olympique de Whistler.