Montréal - La qualification olympique de Catherine Roberge (-70 kg), de Beauport, et Aminata Sall (-56 kg), de Varennes, allait se décider dimanche, au tournoi continental de zone présenté à Miami. Malheureusement pour les deux judokas québécoises, leur rêve d'une participation aux Jeux olympiques de Pékin s'est éteint.

En août prochain, le Canada sera donc représenté dans la capitale chinoise par Marylise Lévesque (-78 kg), Frazer Will (-60 kg), Sasha Mehmedovic (-66 kg) et Nicholas Tritton (-73 kg) et Keith Morgan (-100 kg). Judo Canada est toujours en attente d'une décision quant à savoir si Marie-Hélène Chisholm obtiendra un laissez-passer de la fédération internationale. Chisholm, cinquième chez les -63 kg aux Jeux d'Athènes en 2004, a été blessée au cours des derniers mois, ce qui l'a empêchée de participer à des tournois importants dans le processus de qualification.

À son premier combat, Roberge a été défaite par la Cubaine Yagnelis Castillo à l'issue d'un affrontement très serré. Au combat suivant, la judoka de Beauport a baissé pavillon devant l'Américaine Ronda Rousey. Par la suite, la représentante cubaine a déclaré forfait avant son affrontement qui devait l'opposer à l'Américaine.

En entrevue, l'entraîneur national Nicolas Gill a expliqué qu'une probable collusion faite entre les équipes cubaine et colombienne a nui à la qualification de Catherine Roberge.

« Catherine devait terminer au moins deuxième. La Cubaine était déjà sélectionnée pour les Jeux et je la soupçonne d'avoir quand même participé au tournoi pour sortir Catherine de la sélection et ainsi aider la Colombienne. Et c'est ce qui est arrivé », a commenté l'ex-athlète et double médaillé olympique.

« La Colombienne était en compétition contre Catherine pour la dernière place disponible. Les Cubains et Colombiens s'entraînent et s'entendent bien ensemble, alors tout a été mis en oeuvre pour rendre la tâche encore plus difficile pour Catherine. Et c'est la Colombienne qui a obtenu la dernière place. Il faut quand même ajouter que les adversaires de Catherine étaient fortes : l'Américaine a terminé deuxième aux récents Championnats du monde et la Cubaine gagne régulièrement des médailles en Coupe du monde. »

Aminata Sall a quant à elle joué de malchance, alors qu'une des participantes dans sa catégorie a déclaré forfait à cause d'une blessure, ce qui a automatiquement fait disparaître son espoir d'obtenir un laissez-passer pour les J.O.

« L'Américaine Anna Palmer n'a pas combattu et étant donné qu'il n'y avait que trois inscriptions dans ce tournoi de zone, cela a assuré la deuxième place à la Dominicaine Maria Garcia. Il n'y a même pas eu de combat entre Aminata et Garcia, car celle-ci était déjà qualifiée », a indiqué Gill.

Sall devait terminer première dimanche et Garcia au mieux troisième pour obtenir sa qualification olympique.

En faisant le compte rendu du processus de sélection qui est maintenant terminé, sauf pour le cas de Marie-Hélène Chisholm, Nicolas Gill a des sentiments partagés sur la prestation de ses protégés.

« Nous espérions plus d'athlètes qualifiés. Je m'attendais à ce que nous puissions qualifier six places. Ce qui nous a compliqué la vie au cours de la dernière olympiade, c'est l'émergence des Brésiliennes. Elles ont une équipe très forte grâce aux deux millions de licenciés et étant donné qu'il n'y a que trois places aux Jeux dans tout le continent, cela a changé les données. Et on l'a bien vu, car trois Canadiennes ont terminé en quatrième place. »