Rochette avait besoin de patiner
Amateurs vendredi, 19 mars 2010. 19:27 vendredi, 13 déc. 2024. 16:27
NEW YORK - Joannie Rochette n'a jamais eu autant besoin du patinage artistique que lors des Jeux olympiques de Vancouver.
Exercer son sport l'a placée dans sa zone de confort, elle qui a livré ses programmes quelques jours seulement après le décès de sa mère des suites d'une crise cardiaque; sa performance, l'une des plus courageuses jamais vues, lui a valu une médaille de bronze. Avec le recul, la championne canadienne sait que la difficile décision d'avoir tout de même participé aux Jeux était la bonne.
"Il y en a qui ne comprennent pas que j'aie pu patiner aux Jeux, a dit Rochette. Pour moi, ça ne faisait pas de sens de vivre le deuil à ne rien faire d'autre. Même si ça a été dur pour moi de me forcer à le faire, je savais que je devais le faire, parce que c'est ça que ma mère voudrait. Je savais que patiner en compétition, aux Jeux olympiques, ça me gardait en vie."
Thérèse Rochette est décédée à 55 ans, peu après son arrivée à Vancouver pour voir sa fille prendre part à sa deuxième Olympiade.
Joanie Rochette a livré son programme court deux jours seulement après avoir appris la nouvelle, se classant troisième; deux autres jours plus tard, son programme libre lui a valu le bronze, mais aussi l'admiration sans bornes de tous ceux et celles qui l'ont vue en action.
La jeune femme de 24 ans a dit que de se retirer des Jeux n'avait pas été une option.
"Ma mère me disait toujours que peu importe ce qu'on entreprend dans la vie, quand vous en êtes au point d'être tanné, ou de ne plus être certain de vouloir aller de l'avant, c'est à ce moment-là qu'il faut tout donner, a dit Rochette. Elle disait que la sensation d'accomplissement que ça vous donne est tellement valorisante. J'imagine qu'elle avait raison, surtout dans le cas du patin.
"J'étais dans ma bulle pendant les Jeux, a t-elle ajouté. Je n'ai pas écouté la télé, je n'ai pas fait de lecture. Je me concentrais sur la compétition. Tout ce que je faisais, c'était manger, dormir et m'entraîner, pour faire ce que je voulais faire en y allant, et pour réussir à faire ce envers quoi ma mère avait travaillé si fort pour moi."
Rochette s'est dite "stupéfaite" des réactions à sa tragédie et son triomphe. Il y a eu rapidement des indications d'à quel point son histoire avait inspiré les gens: elle a obtenu le trophée Terry Fox, remis aux athlètes incarnant la détermition, le courage et l'humilité, puis a été choisie par ses compatriotes pour porter le drapeau canadien, lors de la cérémonie de clôture.
Une fois de retour de Vancouver, l'athlète d'Ile-Dupas, dans Lanaudière, a eu tôt fait de réaliser l'impact qu'elle a eu. Des étrangers l'arrêtent pour la féliciter et lui faire part de leurs pensées, qui vont maintenant au-delà des souhaits de bonne chance. Parfois, certains vont même lui parler de comment ils ont eux-mêmes vécu la peine causée par la perte d'un proche.
Plus tôt cette semaine, elle marchait à Montréal lorsque des gens à bord de leurs véhicules ont baissé leurs fenêtres pour lui dire qu'ils "étaient tous derrière (elle). A l'aéroport, un agent des douanes l'a stoppée quelques instants. "Est-ce que j'ai fait quelque chose de pas correct", s'est-elle demandée, mais il voulait tout simplement lui parler brièvement.
"Le support a été incroyable, a dit Rochette. J'ai une énorme boîte chez moi avec des cartes et des cadeaux, en plus des courriels. Je lis ce qu'on m'a envoyée par petits coups; il y en a trop pour tout faire en ce moment. Mais les gens sont très respectueux."
Qu'en est-il de la date de son retour au patinage artistique de compétition?
"Quand je suis revenue des Jeux, j'avais l'intention d'aller aux championnats du monde (du 22 au 28 mars, à Turin), a dit Rochette. J'ai passé une semaine à la maison, nous avons fait les arrangements funéraires et j'ai passé du temps avec ma famille. J'ai raté beaucoup de temps d'entraînement, et je n'ai pas dormi beaucoup. Je ne serais pas au sommet de ma forme, et je ne veux pas participer à une compétition si je ne suis pas au niveau que je peux atteindre. Je veux respecter les partisans et aussi mon sport."
Rochette présentera vendredi soir, à 20h00, un numéro spécial en hommage à sa mère à l'émission spéciale "Thin Ice" qui sera diffusée sur les ondes de ABC. Elle patinera au son de "Vole" de Céline Dion, qui était l'une de ses chansons préférées.
Par la suite, elle fera des apparitions occasionnelles lors de la tournée américaine de "Stars on Ice", puis elle sera en tête d'affiche dans les spectacles de cette tournée au Canada et au Japon.
En matinée vendredi, alors qu'elle était de passage à "Good Morning America", la Québécoise a confié que sa mère lui avait dit peu avant sa compétition qu'elle "n'était pas certaine" qu'elle monterait sur le podium, à Vancouver.
Dans une première entrevue accordée à une chaîne américaine depuis la fin des Jeux, Rochette a raconté à l'animateur George Stephanopoulos, sur les ondes du réseau ABC, la douloureuse épreuve qu'elle avait vécue.
Rochette a dit que sa mère avait été sa plus grande partisane mais qu'elle a aussi été très critique à son égard. Elle a relaté sa dernière conversation téléphonique avec celle qu'elle considérait comme sa meilleure amie, un échange où sa mère lui aurait dit qu'elle n'était pas certaine qu'elle aurait une médaille et qu'elle le sentait ainsi.
Rochette, qui n'a pas eu une minute à elle depuis ces événements, a dit essayer de s'occuper le plus possible de son père qui vit des moments difficiles, puisqu'il est désormais seul à la maison et qu'il ne sait entre autres pas cuisiner. L'épreuve les aurait d'ailleurs rapprochés, a confié l'athlète de 24 ans.
L'animateur a demandé à Rochette si elle a voulu tout lâcher lorsqu'elle a appris la tragique nouvelle. La patineuse a répondu qu'au contraire, elle a été poussée par une force qui lui a permis de poursuivre l'entraînement et de performer comme elle l'a fait sur la glace. La jeune femme a cependant dit qu'elle n'était pas sûre si elle pourrait recommencer un tel exploit aujourd'hui.
Exercer son sport l'a placée dans sa zone de confort, elle qui a livré ses programmes quelques jours seulement après le décès de sa mère des suites d'une crise cardiaque; sa performance, l'une des plus courageuses jamais vues, lui a valu une médaille de bronze. Avec le recul, la championne canadienne sait que la difficile décision d'avoir tout de même participé aux Jeux était la bonne.
"Il y en a qui ne comprennent pas que j'aie pu patiner aux Jeux, a dit Rochette. Pour moi, ça ne faisait pas de sens de vivre le deuil à ne rien faire d'autre. Même si ça a été dur pour moi de me forcer à le faire, je savais que je devais le faire, parce que c'est ça que ma mère voudrait. Je savais que patiner en compétition, aux Jeux olympiques, ça me gardait en vie."
Thérèse Rochette est décédée à 55 ans, peu après son arrivée à Vancouver pour voir sa fille prendre part à sa deuxième Olympiade.
Joanie Rochette a livré son programme court deux jours seulement après avoir appris la nouvelle, se classant troisième; deux autres jours plus tard, son programme libre lui a valu le bronze, mais aussi l'admiration sans bornes de tous ceux et celles qui l'ont vue en action.
La jeune femme de 24 ans a dit que de se retirer des Jeux n'avait pas été une option.
"Ma mère me disait toujours que peu importe ce qu'on entreprend dans la vie, quand vous en êtes au point d'être tanné, ou de ne plus être certain de vouloir aller de l'avant, c'est à ce moment-là qu'il faut tout donner, a dit Rochette. Elle disait que la sensation d'accomplissement que ça vous donne est tellement valorisante. J'imagine qu'elle avait raison, surtout dans le cas du patin.
"J'étais dans ma bulle pendant les Jeux, a t-elle ajouté. Je n'ai pas écouté la télé, je n'ai pas fait de lecture. Je me concentrais sur la compétition. Tout ce que je faisais, c'était manger, dormir et m'entraîner, pour faire ce que je voulais faire en y allant, et pour réussir à faire ce envers quoi ma mère avait travaillé si fort pour moi."
Rochette s'est dite "stupéfaite" des réactions à sa tragédie et son triomphe. Il y a eu rapidement des indications d'à quel point son histoire avait inspiré les gens: elle a obtenu le trophée Terry Fox, remis aux athlètes incarnant la détermition, le courage et l'humilité, puis a été choisie par ses compatriotes pour porter le drapeau canadien, lors de la cérémonie de clôture.
Une fois de retour de Vancouver, l'athlète d'Ile-Dupas, dans Lanaudière, a eu tôt fait de réaliser l'impact qu'elle a eu. Des étrangers l'arrêtent pour la féliciter et lui faire part de leurs pensées, qui vont maintenant au-delà des souhaits de bonne chance. Parfois, certains vont même lui parler de comment ils ont eux-mêmes vécu la peine causée par la perte d'un proche.
Plus tôt cette semaine, elle marchait à Montréal lorsque des gens à bord de leurs véhicules ont baissé leurs fenêtres pour lui dire qu'ils "étaient tous derrière (elle). A l'aéroport, un agent des douanes l'a stoppée quelques instants. "Est-ce que j'ai fait quelque chose de pas correct", s'est-elle demandée, mais il voulait tout simplement lui parler brièvement.
"Le support a été incroyable, a dit Rochette. J'ai une énorme boîte chez moi avec des cartes et des cadeaux, en plus des courriels. Je lis ce qu'on m'a envoyée par petits coups; il y en a trop pour tout faire en ce moment. Mais les gens sont très respectueux."
Qu'en est-il de la date de son retour au patinage artistique de compétition?
"Quand je suis revenue des Jeux, j'avais l'intention d'aller aux championnats du monde (du 22 au 28 mars, à Turin), a dit Rochette. J'ai passé une semaine à la maison, nous avons fait les arrangements funéraires et j'ai passé du temps avec ma famille. J'ai raté beaucoup de temps d'entraînement, et je n'ai pas dormi beaucoup. Je ne serais pas au sommet de ma forme, et je ne veux pas participer à une compétition si je ne suis pas au niveau que je peux atteindre. Je veux respecter les partisans et aussi mon sport."
Rochette présentera vendredi soir, à 20h00, un numéro spécial en hommage à sa mère à l'émission spéciale "Thin Ice" qui sera diffusée sur les ondes de ABC. Elle patinera au son de "Vole" de Céline Dion, qui était l'une de ses chansons préférées.
Par la suite, elle fera des apparitions occasionnelles lors de la tournée américaine de "Stars on Ice", puis elle sera en tête d'affiche dans les spectacles de cette tournée au Canada et au Japon.
En matinée vendredi, alors qu'elle était de passage à "Good Morning America", la Québécoise a confié que sa mère lui avait dit peu avant sa compétition qu'elle "n'était pas certaine" qu'elle monterait sur le podium, à Vancouver.
Dans une première entrevue accordée à une chaîne américaine depuis la fin des Jeux, Rochette a raconté à l'animateur George Stephanopoulos, sur les ondes du réseau ABC, la douloureuse épreuve qu'elle avait vécue.
Rochette a dit que sa mère avait été sa plus grande partisane mais qu'elle a aussi été très critique à son égard. Elle a relaté sa dernière conversation téléphonique avec celle qu'elle considérait comme sa meilleure amie, un échange où sa mère lui aurait dit qu'elle n'était pas certaine qu'elle aurait une médaille et qu'elle le sentait ainsi.
Rochette, qui n'a pas eu une minute à elle depuis ces événements, a dit essayer de s'occuper le plus possible de son père qui vit des moments difficiles, puisqu'il est désormais seul à la maison et qu'il ne sait entre autres pas cuisiner. L'épreuve les aurait d'ailleurs rapprochés, a confié l'athlète de 24 ans.
L'animateur a demandé à Rochette si elle a voulu tout lâcher lorsqu'elle a appris la tragique nouvelle. La patineuse a répondu qu'au contraire, elle a été poussée par une force qui lui a permis de poursuivre l'entraînement et de performer comme elle l'a fait sur la glace. La jeune femme a cependant dit qu'elle n'était pas sûre si elle pourrait recommencer un tel exploit aujourd'hui.