Le CIO lancera un audit indépendant des montants versés aux fédérations
Amateurs jeudi, 10 déc. 2015. 11:43 jeudi, 12 déc. 2024. 19:51LAUSANNE, Suisse - Le Comité international olympique (CIO) lancera un audit indépendant portant sur les montants qu'il verse aux différentes organisations sportives dans l'espoir d'éviter qu'un scandale de corruption ne se reproduise comme ce fut le cas à la FIFA et à l'IAAF.
Rappelant que de nombreuses fédérations sportives sont préoccupées par la possibilité que « leur réputation soit ternie » par les scandales qui ont éclaté dans le monde du soccer et de l'athlétisme, le comité exécutif du CIO a adopté jeudi « une déclaration de saine gouvernance dans le sport et la protection de l'intégrité des athlètes ».
« Les récents incidents ont démontré que, dans le meilleur intérêt de toutes les organisations sportives, un geste immédiat doit être posé afin d'assurer la saine gouvernance », a déclaré le CIO.
Le président du CIO, Thomas Bach, a indiqué qu'une entreprise indépendante sera embauchée afin de réaliser l'audit des montants qui sont versés aux fédérations internationales, aux comités olympiques nationaux et aux comités organisateurs des Jeux olympiques. La vérification de comptes, qui sera réalisée l'an prochain, tentera de déterminer où va l'argent et comment sont dirigées les organisations, a-t-il précisé.
« Ce que nous voulons nous assurer, c'est que l'argent investi dans le sport se rende au sport, et que les décisions qui servent à déterminer qui tire des avantages de ces contributions soient prises en respectant les règles de saine gouvernance », a expliqué Bach en conférence de presse.
Le CIO aura versé environ 1,5 milliard $ en revenus télévisuels et publicitaires au comité organisateur des Jeux olympiques de Rio de Janeiro d'ici l'été prochain. Le CIO distribue également des dizaines de millions de dollars en revenus émanant des Jeux olympiques aux fédérations sportives ainsi qu'aux comités olympiques nationaux.
Bach a précisé que l'audit ne couvrira que le budget opérationnel du comité organisateur de Rio, et non les contrats de construction des infrastructures olympiques. En juin, la police a arrêté les présidents de deux des plus grandes entreprises de construction brésiliennes, dont celui d'Odebrecht, qui a contribué à la construction des stades de la Coupe du monde de soccer et des Jeux olympiques.
« Ces stades ne sont pas financés ni prévus dans le budget du comité organisateur, a tranché Bach. Ce sont des contrats entre la ville de Rio de Janeiro et des entreprises de construction privées. Nous avons totalement confiance dans le maire et sa ville. »
Le CIO a ajouté qu'il accueillait favorablement les propositions afin de limiter la durée des mandats et les autres réformes proposées à la FIFA, qui a été éclaboussée par un scandale ayant mené à l'arrestation de dizaines de dirigeants sportifs et commerciaux en plus de la suspension du président Sepp Blatter.
« Ces réformes constituent un pas dans la bonne direction, a admis Bach. Il y aura enfin une limite à la durée des mandats, et d'autres mesures suivront. Si ces réformes sont approuvées par l'assemblée générale de la FIFA, alors je crois que ce sera favorable pour l'avenir de l'organisation. »
D'autre part, le CIO a réitéré ses suggestions à l'effet que les tests antidopages soient supervisés par des organisations indépendantes des fédérations sportives, afin de rendre le processus plus crédible et transparent. Le CIO souhaite toujours que l'Agence mondiale antidopage prenne en charge les tests au niveau mondial et créé une unité de collecte des renseignements pour prendre les tricheurs la main dans le sac.
En ce sens, le CIO espère qu'un système antidopage indépendant soit instauré à temps pour les Jeux d'hiver de PyeongChang, en Corée du Sud, en 2018. Il suggère également que le Tribunal arbitral du Sport soit celui qui impose les sanctions liées au dopage sportif.