MONTREAL (PC) - C'est un beau coup du maire Gérald Tremblay: Montréal va finalement conserver la tenue des Championnats mondiaux de sports aquatiques qu'on lui avait retirés le 19 janvier parce qu'il manquait une douzaine de millions de dollars à son budget, que la ville a finalement accepté de garantir.

C'est la décision qu'a prise la Fédération internationale de natation (FINA) jeudi matin à Francfort.

Les efforts du maire Tremblay, qui a fait plusieurs représentations à la FINA ces dernières semaines, auront donc porté fruit dans cette saga où le directeur général de Montréal 2005, Yvon DesRochers, s'est enlevé la vie après avoir été l'objet de vives critiques.

Trois villes étaient en lice pour remplacer Montréal, soit Athènes, Moscou et Berlin. Les championnats se tiendront en juillet prochain.

"Je suis très heureux que le comité d'organisation de la FINA nous ait donné une deuxième chance, a déclaré le maire à Radio-Canada. On va tout faire pour que les 11e championnats du monde soient un très grands succès. Les Montréalais sont fiers et je suis confiant de compter sur leur collaboration ainsi que sur celles du gouvernement du Québec et du gouvernement fédéral."

"Il faut féliciter le maire de Montréal. Il a réussi un exploit", a déclaré Walter Sieber, vice-président du Comité olympique Canadien, qui n'avait jamais perdu espoir. Selon lui, le fait de garder les championnats est "extrêmement important" pour l'image de Montréal, qui vient déjà de perdre les Expos.

"J'ai toujours eu une lueur d'espoir, a-t-il raconté. Après avoir parlé au maire de Montréal, j'étais convaincu qu'il allait dans la bonne direction, et il a su convaincre les membres de la FINA."

"La FINA aurait laissé tomber deux ans de travail pour prendre une chance qu'une autre ville parvienne à faire le travail en seulement cinq mois", a rappelé Dick Pound, le président de l'Agence mondiale antidopage et co-président honoraire du comité d'organisation montréalais, qui a lui aussi rendu hommage au maire de Montréal.

"Le fait que le maire se soit personnellement impliqué et que la ville de Montréal ait fourni les garanties financières a été le facteur clé", a-t-il dit.

Montréal a déjà versé 11 millions $ pour la construction des piscines et l'organisation des championnats, tandis que Québec et Ottawa ont contribué un peu plus de 30 millions $. Le maire doit maintenant s'atteler à la tâche de dénicher des commanditaires du secteur privé.

"Il faut qu'il y ait une contribution et un engagement du secteur privé", a souhaité le ministre Jean-Marc Fournier, responsable des sports au Québec.

"Il faut maintenant trouver des commanditaires et aussi revoir le comité d'organisation", a déclaré de son côté la ministre fédérale du Patrimoine, Liza Frulla.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui évalue à plus de 60 millions $ les retombées économiques de ces championnats, a aussi vanté le travail du maire de Montréal.

"Sans l'énergie et les efforts soutenus qu'il a su déployer, la métropole aurait sans aucun doute perdu ce très grand rendez-vous qui s'arrêtera pour la première fois en Amérique du Nord, et de surcroît à Montréal", a affirmé dans un communiqué la présidente, Isabelle Hudon.

Les championnats, qui auront lieu aux nouvelles piscines de l'île Ste-Hélène doivent attirer quelques 2000 athlètes, entraîneurs et officiels. Il s'agira du plus grand événement sportif à Montréal depuis les Jeux olympiques de 1976.