Retraité à 28 ans. Voilà la réalité d’Alexandre Despatie. Vingt-huit ans c’est jeune mais après 22 ans de plongeon, le corps a encaissé suffisamment pour que soit hissé le drapeau blanc.

Alors, que doit-on retenir de cette carrière extraordinaire d’Alexandre Despatie. Chose certaine, tous les grands défis, il les a relevés. Dans l’adversité, c’est là qu’il s’est révélé à son meilleur.

Premier plongeur canadien à monter sur un podium olympique en 2004 (argent au 3 m), Alexandre se retire avec un palmarès extraordinaire. Trois titres de champion du monde à 3 épreuves différentes (10 m, 3 m, et 1 m) et deux de ces titres ont été acquis devant ses partisans à Montréal en 2005. C’est lui qui a permis de faire un succès avec ses championnats qui ont dû être sauvé à la dernière minute.

Je me souviens encore de Pékin en 2008. J’étais aux abords de la piscine olympique. En sol chinois, terre des meilleurs plongeurs au monde, Despatie a scindé un potentiel doublé local en terminant 2e. Tout cela après avoir combattu une fracture au pied droit 4 mois avant les Jeux. Sans oublier les persistants maux de dos.

Les blessures ont continué d’ennuyer Alexandre mais la question revenait sans cesse. « Tu dois certainement vouloir enfin ta médaille d’or à Londres? » En 2010, son retour sur les tremplins s’est bien déroulé avec des victoires aux Jeux du Commonwealth et à Coupe Canada.

La route semblait belle vers Londres. Puis autre coup dur survient alors qu’il doit composer avec une tendinite et une bursite au genou gauche. Alexandre doit faire une croix sur les mondiaux 2011.

En 2012, le temps presse mais Alexandre retrouve la santé et ses repères. Lors d’une coupe du monde en sol britannique, il monte sur la 3e marche du podium. À Coupe Canada, il termine également 2e. La progression va bien même si le temps de préparation n’est pas idéal en vue des Jeux.

Puis, survient cette blessure à la tête 6 semaines avant les Jeux olympiques. Combien d’athlètes auraient simplement jeté la serviette en pareilles circonstances? Pas Alexandre. Tout le monde était un peu incrédule devant sa volonté d’être au départ des préliminaires aux Jeux de Londres. Il y était et il a tout donné pour finalement terminer au 6e rang. Une 6e place plus qu’honorable face à des adversaires fins prêts et avec une liste de plongeons beaucoup plus difficiles compte tenu des circonstances.

Sans se tromper, on peut affirmer qu’Alexandre figure parmi les grands athlètes de l’histoire du sport canadien et québécois. D’un bout à l’autre du Canada, il a réussi à nous faire apprécier le plongeon. Bien qu’il hésite à le reconnaître, Alexandre laissera tout un héritage à son sport. Le nombre de plongeurs ne cesse d’augmenter dans les différents clubs. Regardez également la composition de l’équipe canadienne et vous constaterez l’effet Despatie. Neuf des quinze membres de l’équipe nationale proviennent du Québec.

Dans ses remerciements, c’est avec beaucoup d’émotion qu’Alexandre a remercié tous ceux et celles qui l’ont accompagné au cours de sa carrière. Il n’a pas oublié les Québécois et les Canadiens qui lui ont témoigné tout son amour toutes ces années. Malgré tout la gloire et le succès, Alexandre est demeuré le même Alexandre Despatie qui, un certain soir de septembre en 1998, entrait dans nos vies en remportant l’or aux Jeux du Commonwealth.

Merci Alex!