Un vecteur de paix en Afghanistan
Amateurs jeudi, 17 mai 2012. 13:11 vendredi, 13 déc. 2024. 16:14
KABOUL - "En tant qu'athlète, je peux servir mon pays, je veux que l'Afghanistan soit vu positivement": Rohullah Nikpa, qui a remporté à Pékin la première médaille olympique de l'histoire afghane, compte récidiver au tournoi de taekwondo des JO de Londres, pour les siens, pour la paix.
L'histoire de cet combattant de 25 ans relève du conte de fée dans un pays au quotidien souvent dramatique. A dix ans, ce "fan de films d'arts martiaux" et de Bruce Lee suit son frère dans un club de taekwondo, un sport d'origine coréenne. En pleine guerre civile.
"Dès le départ, j'étais fou de ce sport. Je me suis immédiatement bien débrouillé. J'avais le mental pour arriver au sommet", explique-t-il avant de remercier son entourage "pour lui avoir permis d'être là où il est aujourd'hui".
Rohullah a 14 ans quand le régime taliban tombe, fin 2001. Il s'entraîne ensuite dans un Kaboul en reconstruction. Autour de lui, l'Afghanistan continue de s'embraser. L'insurrection talibane mène depuis fin 2001 la vie rude aux autorités du pays et à leurs alliés de l'Otan.
Malgré "beaucoup de problèmes", notamment "financiers", il se qualifie pour les JO de Pékin, où sa vie change du tout au tout.
Quatre ans après, le combat qui lui a permis de décrocher le bronze en -58 kg reste gravé dans sa mémoire.
"Quand j'ai gagné, j'étais si heureux. Dans toute l'histoire de l'Afghanistan, personne n'avait remporté de médaille olympique avant moi. Je me suis mis à pleurer", se souvient-il.
"C'est quelque chose qui n'a pas de prix pour notre pays. Avec cette médaille, je peux aider à apporter la paix en Afghanistan. Cela montre que notre peuple doit s'éloigner du conflit, se pencher sur ses générations futures et utiliser le sport pour se relever."
Son partenaire d'entraînement et ami Nesar Ahmad Bahawi, autre grand espoir de la délégation afghane, qui l'accompagnera à Londres, partage cette valeur du sport comme levier sociétal.
"Pour mon peuple"
"J'ai toujours pratiqué le taekwondo pour mon pays et mon peuple, pas pour devenir célèbre, mais pour que le monde entende parler en bien de l'Afghanistan, pour rendre les gens heureux", affirme Nesar, 27 ans, vice-champion du monde 2007 (-68 kg) mais revenu bredouille de Pékin.
"Il y a toujours eu des combats ici. Je veux montrer que nous n'aimons pas la guerre, mais que nous voulons la paix", poursuit-il.
Bashir Taraki, l'entraîneur de la sélection afghane de taekwondo, reprend la maxime à son compte. "Le logo olympique avec ses cinq anneaux signifie que le monde est unifié. Nous voulons vivre et nous sentir intégrés", souligne-t-il, "fier" de ses deux vedettes.
Grâce à Rohullah et Nesar, le taekwondo est devenu l'un des principaux sports du pays. Quelque 25.000 athlètes, 38.000 selon Nesar, le pratiquent dans des centaines de clubs, même si les infrastructures ne suivent pas toujours.
L'élite afghane, rétribuée 11 euros par mois, peut s'entraîner dans un dojo correct du stade olympique de Ghazi de Kaboul, où les talibans pratiquaient autrefois la lapidation. Un progrès notable par rapport au quatrième étage d'un immeuble en chantier où les combattants avaient préparé Pékin.
Les deux champions n'en ont cure, eux qui briguent l'or olympique. Et ensuite ? "Je continuerai le taekwondo aussi longtemps que je le pourrai. Et quand je n'en aurai plus la force, j'utiliserai mon expérience pour enseigner ce sport aux jeunes", assure Rohullah.
Le "maître" coréen assistant l'équipe olympique est sous le charme. "Parlez d'eux !", exhorte cet homme, qui ne veut pas être cité, aux journalistes de passage. "Ils le méritent vraiment."
L'histoire de cet combattant de 25 ans relève du conte de fée dans un pays au quotidien souvent dramatique. A dix ans, ce "fan de films d'arts martiaux" et de Bruce Lee suit son frère dans un club de taekwondo, un sport d'origine coréenne. En pleine guerre civile.
"Dès le départ, j'étais fou de ce sport. Je me suis immédiatement bien débrouillé. J'avais le mental pour arriver au sommet", explique-t-il avant de remercier son entourage "pour lui avoir permis d'être là où il est aujourd'hui".
Rohullah a 14 ans quand le régime taliban tombe, fin 2001. Il s'entraîne ensuite dans un Kaboul en reconstruction. Autour de lui, l'Afghanistan continue de s'embraser. L'insurrection talibane mène depuis fin 2001 la vie rude aux autorités du pays et à leurs alliés de l'Otan.
Malgré "beaucoup de problèmes", notamment "financiers", il se qualifie pour les JO de Pékin, où sa vie change du tout au tout.
Quatre ans après, le combat qui lui a permis de décrocher le bronze en -58 kg reste gravé dans sa mémoire.
"Quand j'ai gagné, j'étais si heureux. Dans toute l'histoire de l'Afghanistan, personne n'avait remporté de médaille olympique avant moi. Je me suis mis à pleurer", se souvient-il.
"C'est quelque chose qui n'a pas de prix pour notre pays. Avec cette médaille, je peux aider à apporter la paix en Afghanistan. Cela montre que notre peuple doit s'éloigner du conflit, se pencher sur ses générations futures et utiliser le sport pour se relever."
Son partenaire d'entraînement et ami Nesar Ahmad Bahawi, autre grand espoir de la délégation afghane, qui l'accompagnera à Londres, partage cette valeur du sport comme levier sociétal.
"Pour mon peuple"
"J'ai toujours pratiqué le taekwondo pour mon pays et mon peuple, pas pour devenir célèbre, mais pour que le monde entende parler en bien de l'Afghanistan, pour rendre les gens heureux", affirme Nesar, 27 ans, vice-champion du monde 2007 (-68 kg) mais revenu bredouille de Pékin.
"Il y a toujours eu des combats ici. Je veux montrer que nous n'aimons pas la guerre, mais que nous voulons la paix", poursuit-il.
Bashir Taraki, l'entraîneur de la sélection afghane de taekwondo, reprend la maxime à son compte. "Le logo olympique avec ses cinq anneaux signifie que le monde est unifié. Nous voulons vivre et nous sentir intégrés", souligne-t-il, "fier" de ses deux vedettes.
Grâce à Rohullah et Nesar, le taekwondo est devenu l'un des principaux sports du pays. Quelque 25.000 athlètes, 38.000 selon Nesar, le pratiquent dans des centaines de clubs, même si les infrastructures ne suivent pas toujours.
L'élite afghane, rétribuée 11 euros par mois, peut s'entraîner dans un dojo correct du stade olympique de Ghazi de Kaboul, où les talibans pratiquaient autrefois la lapidation. Un progrès notable par rapport au quatrième étage d'un immeuble en chantier où les combattants avaient préparé Pékin.
Les deux champions n'en ont cure, eux qui briguent l'or olympique. Et ensuite ? "Je continuerai le taekwondo aussi longtemps que je le pourrai. Et quand je n'en aurai plus la force, j'utiliserai mon expérience pour enseigner ce sport aux jeunes", assure Rohullah.
Le "maître" coréen assistant l'équipe olympique est sous le charme. "Parlez d'eux !", exhorte cet homme, qui ne veut pas être cité, aux journalistes de passage. "Ils le méritent vraiment."