NEW DELHI - Un virus gastrointestinal qui court chez les nageurs aux Jeux du Commonwealth a incité les autorités à effectuer des tests sur l'eau des piscines utilisées pour les épreuves de natation et l'échauffement des athlètes.

Plusieurs nageurs canadiens ont contracté le virus mais aucun cas grave n'avait été observé au moment où se terminaient les courses de jeudi, a indiqué Martin Richard, porte-parole de Natation Canada.

"Ce n'est rien pour les empêcher de nager, a-t-il affirmé. C'est comme un nageur qui souffre d'un mal de tête. Il peut en faire abstraction pendant la course."

La maladie s'est déclarée mercredi dans le cas de Brent Hayden, l'une des têtes d'affiche de l'équipe canadienne. Ça ne l'a toutefois pas empêché de remporter la médaille d'or au 100 mètres style libre, jeudi.

Katerine Savard, une recrue de 17 ans de Pont-Rouge, a toutefois commencé à avoir des maux de ventre pendant la nuit et ceux-ci se sont aggravés pendant le 100 m papillon qu'elle a disputé, jeudi. Elle a terminé 8e.

Le médecin de l'équipe anglaise de natation a toutefois fait savoir que de huit à 10 des nageurs de cette formation étaient affectés. L'Australie a fait état d'au moins six cas. Certains d'entre eux ont dû renoncer à courir.

"Étant donné qu'il y avait tout ce monde de malade, à un moment donné certains se sont demandés si ça ne venait pas de l'eau", a indiqué Pierre Lafontaine, directeur général et entraîneur national de Natation Canada.

Les dirigeants de la délégation canadienne, entre autres, ont demandé à ce que les mesures d'hygiène soient améliorées dès qu'ils ont constaté la façon dont les bénévoles des Jeux évacuaient l'eau qui s'accumulait autour des piscines utilisées par les nageurs.

"La piscine d'échauffement n'a pas de rebords, ce qui fait qu'on se retrouve avec de grandes flaques d'eau sur les planchers autour. Des gens s'amenaient, en souliers, en mettant les pieds dans l'eau, pour repousser l'eau dans la piscine avec des squeegees", a expliqué Richard, de Natation Canada.

"À la piscine du village, les bénévoles épongeaient l'eau sur le plancher avec des serviettes, puis il les tordaient en laissant retomber l'eau dans la piscine", a indiqué Savard.

Le président de la Fédération des Jeux du Commonwealth, Mike Fennell, a fait savoir en conférence de presse qu'une enquête serait effectuée rapidement afin d'évaluer la qualité de l'eau des piscines de compétition et d'échauffement au Complexe aquatique Dr S.P. Makherjee.

Fennell n'a pas voulu spéculer quand on lui a demandé si les épreuves de natation, qui en étaient à leur quatrième journée, jeudi, pourraient être annulées ou déplacées si on décelait quelque chose d'anormal. Des courses doivent être encore disputées vendredi et samedi.

"Si ce n'est pas sécuritaire, tu ne peux pas nager dans cette eau-là. C'est un dossier que nous devons régler avec urgence", a dit Fennell.

Selon Lafontaine, un habitué des voyages autour du globe, la source du virus est ailleurs.

"D'après moi, ç'a plus à voir avec le fait (qu'au village des athlètes), il y a un peu de nourriture occidentale, un peu de nourriture indienne, un peu de nourriture africaine... Les athlètes goûtent un peu de ci, un peu de ça et la nourriture indienne est très bonne, mais elle est épicée. Et elle est épicée d'une façon auquelle on n'est pas habitués", a fait remarquer le d.g. de Natation Canada.

La porte-parole de la délégation anglaise, Caroline Searle, a déclaré que de sept à 10 pour cent des membres de l'équipe d'Angleterre, qui compte 541 membres, a été affectée par "une légère maladie gastrointestinale qui dure 24 heures".

"C'est moins que ce à quoi nous nous attendions, a-t-elle noté. De notre côté, nous avons demandé certaines assurances au sujet de la qualité de l'eau aux installations aquatiques. Nous ne péchons pas par inaction et nous continuons de souligner la nécessité d'être vigilants au niveau de l'hygiène."

Le porte-parole de l'équipe anglaise de natation, Dave Richards, a déclaré que la situation était beaucoup moins grave que ne le laissaient entendre les premiers reportages à ce sujet, même si autour de 10 pour cent des nageurs anglais souffraient du virus.