SHERBROOKE - En demande-t-on trop aux jeunes joueurs de tennis qui participent aux Jeux du Canada?

Les meilleurs d'entre eux ont dû disputer jusqu'à huit matchs en l'espace de cinq jours dans les tournois par équipes et individuel. Pas surprenant que plusieurs aient subi des blessures.

Les deux têtes d'affiche chez les garçons, le Québécois Hugo Di Féo et l'Ontarien Brayden Schnur, sont tombés au combat. Idem pour Sid Donarski du Québec, qui a déclaré forfait.

Marie-Alexandre Leduc, qui a gagné la médaille de bronze à son huitième match, était très amochée. Cheville endolorie, mal de cuisse, sa participation la semaine prochaine aux championnats canadiens, à Toronto, pourrait être compromise.

Di Féo, lui, a subi une élongation musculaire à l'aine qui le tiendra à l'écart de la compétition pour quelques semaines. Le Montréalais espère être rétabli pour les Internationaux juniors de Repentigny, qui se dérouleront du 23 au 31 août.

« Le calendrier est trop condensé. C'est beaucoup trop exigeant, a argué Di Féo, qui a tout de même remporté deux médailles de bronze sans jouer un match mercredi! On doit revoir la formule. Soit qu'on ajoute une journée ou deux, ou qu'on retire le volet individuel. »

On pourrait également accorder aux provinces plus de lattitude dans l'utilisation des joueurs ou leur permettre de recourir chacune à quelques joueurs additionnels en renfort.

Trop accaparés par leur compétition, les athlètes en tennis ont vécu les Jeux en vase clos. Ils n'ont pas eu le temps d'aller voir aucune autre discipline sportive et ils trouvent ça déplorable.

« À chaque jour, on arrivait au site de compétition à 8 h et on repartait à 22 h 30 », a ajouté Di Féo, qui a gagné sa médaille en simple sur forfait de Schnur même s'il était lui-même incapable de jouer.

Présente à Sherbrooke pendant toute la compétition, Debbie Kirkwood, de Tennis Canada, a reconnu la problématique d'une surcharge de travail cette année, ajoutant que les provinces feront sans doute valoir leurs doléances, en faisant le post-mortem des Jeux.

« C'est la première fois que la situation se produit, et la formule actuelle est utilisée depuis quelques Jeux du Canada, a-t-elle relevé. La pluie au début de la compétition a été un facteur. Mais il y en a d'autres, comme le fait que les jeunes doivent composer avec un horaire estival très chargé. Il y a plus de tournois qu'avant, moins de temps de récupération entre. Et, à tous les quatre ans, les Jeux du Canada viennent s'ajouter. »