ROME - "C'est une médaille particulière" : le Français Amaury Leveaux, médaille de bronze du 50 m, aux Mondiaux de natation, a perdu son père, qui est décédé en début de semaine.

"Mercredi, j'ai dit à mon entraîneur Lionel Horter que je voulais partir et rejoindre ma famille. Il était ok, mais finalement ma copine m'a demandé de rester et de nager. J'ai eu raison de l'écouter, car une médaille aux Mondiaux en saison post-olympique c'est très bien", a expliqué l'athlète de 23 ans.

Auteur de son record personnel avec un chrono de 21 secondes 25 centièmes, Leveaux a été devancé par son compatriote Fréderick Bousquet et par le vainqueur brésilien Cesar Cielo Filho (21.08).

"Je ne sais pas sur 100m, mais sur 50 m Cielo n'est pas imbattable, a ajouté l'Alsacien, vice-champion olympique de la spécialité aux Jeux de Pékin. Ce qui m'est arrivé cette semaine m'a pompé beaucoup d'énergie. Sans cela, je ne sais pas ce que j'aurais pu réaliser."

Le Marseillais Frédérick Bousquet a lui signé la meilleure performance française aux championnats du monde italiens. Avec trois médailles au compteur (argent sur 50m, bronze sur 100 et 4x100m nage libre), le compagnon de Laure Manaudou s'illustre enfin sur la scène internationale.

"Ce sont les meilleurs championnats de ma carrière, a dit Bousquet, 28 ans. Je vais m'en servir pour travailler et progresser. Je préfère que Cielo me batte maintenant que dans trois ans aux JO de Londres. Je sais que je vais petit-à-petit réussir à m'imposer."

Longtemps considéré comme incapable de résister à la pression des grands championnats, Bousquet a mûri sur le tard, profitant notamment de la qualité de son entourage à sa base d'entraînement américaine d'Auburn, en Alabama.

"À Auburn, j'ai le meilleur coach de sprint (Brett Hawke), a souligné Bousquet, qui a multiplié toute la saison les allers-retours entre Marseille et l'Alabama. Je suis aussi entouré de supers mecs comme Cielo. Ça fait plusieurs années que je le vois venir, mais il n'est pas question que je prenne l'habitude de finir derrière lui".

"Ce qui est arrivé à Amaury cette semaine a bouleversé l'équipe de France. Dans ces situations, personne ne sait comment réagir", a conclu le Marseillais en conférence de presse. Tout le groupe l'a soutenu, nous lui avons parlé. Le voir sur le podium du 50 m, c'est grand. C'est la preuve qu'il est un immense champion".