QUÉBEC - Tessa Virtue et Scott Moir ont fort mal digéré la défaite subie face à leurs grands rivaux américains, dimanche, dans l'épreuve en danse de la finale des Grands Prix de patinage artistique de l'UIP.

« Je suis en beau fusil!, a lancé Moir. La défaite est dure à avaler quand vous avez le sentiment d'être la meilleure équipe artistique (au monde) au cours des cinq dernières années. »

Dimanche, ce sont Cheryl Davis et Charlie White qui ont été les meilleurs. Les champions du monde en titre, qui détenaient une avance de 5,16 points après le programme court, ont complété la compétition avec 188,55 points. Virtue et Moir ont suivi à 183,34. Les Français Nathalie Pechalat et Fabian Bourzat ont touché le bronze (169,69).

Moir n'avait pas le sentiment que sa perte d'équilibre dans le programme court, vendredi, était la principale explication à cette deuxième place. Sa partenaire et lui étaient plutôt perplexes face au score que leur ont donné les juges au terme de leur danse libre.

« Psychologiquement, nous n'avons pas abordé la danse libre en se disant que nous devions absolument nous ressaisir, a expliqué Moir. On ne veut pas trébucher de la sorte en compétition mais, comme je l'ai mentionné, ce n'était que deux secondes sur un programme de trois minutes. J'estimais que nous avions mieux fait même qu'à Paris (Trophée Eric-Bompard.) »

Quand bien même Moir n'aurait pas trébuché, vendredi, les Canadiens n'ont pas remporté la danse libre, dimanche. Davis et White les ont coiffé par l'infime écart de cinq centièmes de point (112,38 points comparativement à 112,33). Il s'agit, pour les deux duos, de leur meilleur score cette saison.

« Nous sommes amers, comme vous pouvez le constater, maugréait Moir. Inutile de vous dire que la motivation ne sera pas difficile à trouver en vue de la deuxième moitié de saison », a-t-il ajouté, le couteau déjà entre les dents.

« Nous allons visionner notre performance sur vidéo et relever les éléments qui ont été moins forts, a renchéri Virtue, plus posée. La beauté de ce système de notation, c'est que nous pouvons facilement voir où nous avons perdu des points. Nous procéderons à des améliorations, s'il y en a à apporter. Mais, actuellement, nous sommes exactement là où nous voulons être. »

Les Ontariens Virtue et Moir, âgés de 22 et de 24 ans respectivement, vont participer aux Championnats canadiens à Moncton, au Nouveau-Brunswick, vers la fin de janvier. Par après, place aux Championnats des Quatre-Continents, à Colorado Springs, aux États-Unis, en février, et aux Mondiaux à Nice, en France, en mars.

Weaver et Poje, les conquérants

L'autre duo de Canadiens, formé de Kaitlyn Weaver et d'Andrew Poje, a pointé en quatrième place (166,07).

S'exécutant sous la pièce musicale de Serge Lama « Je suis malade », interprétée par Lara Fabian, Weaver et Poje ont fait vibrer les quelques milliers de spectateurs au Pavillon de la jeunesse d'ExpoCité. Ils ont été récompensés des juges par leur meilleur score de la saison (99,83).

« C'était la première fois que nous exécutions la routine devant un public francophone et d'avoir ressenti le courant émotif passer de la sorte, ç'a été formidable, a commenté Weaver. J'étais moi-même très émue à la fin. Cette performance va être pour nous un tremplin en vue de la deuxième moitié de saison. »

Bon bilan

Les gradins du Pavillon de la jeunesse n'ont pas toujours été remplis à capacité au cours des quatre journées de l'événement, mais Patinage Canada a dressé un bilan positif.

L'objectif était principalement de laisser une belle carte de visite aux dirigeants de l'Union internationale de patinage ainsi qu'aux athlètes. À ce chapitre, les organisateurs de Québec peuvent dire mission accomplie, estime le président de Patinage Canada, Benoît Lavoie. Le président de l'UIP, Ottavio Cinquanta, est reparti ravi.

Lavoie a avancé que Québec sera bien positionnée, à compter de 2018, quand le Canada aura de bonnes chances de réobtenir l'organisation des Championnats du monde, après ceux de 2013 à London, en Ontario.

« À la condition essentielle, a résumé Lavoie, que la ville soit dotée d'un amphithéâtre moderne. Dans le Colisée actuel, ce serait impossible. N'y pensez-y même pas. »

D'ici là, rien n'empêche Québec de soumettre sa candidature afin de tenir des compétitions importantes, au Pavillon de la jeunesse, comme un Grand Prix ISU ou les Championnats des Quatre-Continents.