Ca y est, l’hiver est arrivé. Il fait froid. La neige s’est définitivement installée dans toutes les régions du Québec au cours des derniers jours. Si pour les skieurs c’est une nouvelle réjouissante, cette neige est synonyme d’une autre réalité pour les amateurs de course à pied. Permettez-moi d’y aller d’un petit éditorial. Après tout, c’est ma chronique!

Un grand nombre de coureurs remiseront leurs chaussures jusqu’à l’arrivée du printemps suivant pour s’adonner à un sport hivernal ou, tout simplement, pour prendre une pause. Courir l’hiver dans le froid, la pénombre, la neige, la slush et sur la glace leur semble impensable. Pourtant, à mes yeux, il n’y a pas un plus beau moment que l’hiver pour courir dehors.

J’ai écrit moult chroniques pour expliquer comment s’habiller, se chausser et se préparer pour prendre goût à la course hivernale. Car il est vrai que d’avoir froid vient ruiner le plaisir. Je ne vais pas revenir là-dessus. Il existe maintenant tellement de conseillers dans les boutiques spécialisées pouvant aider les coureurs. De plus, tous les médecins vous diront qu’il n’existe aucun danger à courir dans le froid si vous êtes en bonne santé. Non, vos poumons ne gèleront pas!

Je cours dehors (même l’hiver) depuis plus de 15 ans. Aucune tempête, aucun froid ou aucun vent ne m’a jamais empêché de sortir. J’ai déjà eu un tapis roulant au sous-sol chez moi. Je l’avais acheté pour l’utiliser le jour où les conditions climatiques seraient trop périlleuses. Mais je m’y suis royalement ennuyé. Une course d’une trentaine de minutes sur le tapis me semblait durer des heures alors que la même durée dans le froid et la blancheur de l’hiver était trop courte. Rapidement, le tapis s’est mis à accumuler la poussière et je m’en suis finalement départi. Et qu’est-ce que des conditions trop périlleuses après tout? Aller courir en pleine tempête est amusant et grisant.

Rien de plus stimulant que de sortir pour un petit jogging sur de la belle neige fraîche. Même en ville. Le bruit feutré de chacun de nos pas se fait doucement entendre et le tapis blanc adouci l’impact avec le sol. En réduisant légèrement ses foulées, on diminue le risque de chutes. L’air froid et cristallin semble plus pur que jamais.

Du haut de mon clavier, j’entends déjà vos nombreuses récriminations. La principale est certes la cohabitation entre les automobilistes et les joggeurs. Effectivement, c’est un éternel problème que mes amis cyclistes vivent également en été. Combien de fois me suis-je fait surprendre par le bruit d’un klaxon émanant d’une voiture pilotée par un conducteur impatient et agressif. Que voulez-vous, si l’été j’aime courir sur le bas-côté des chemins ou les trottoirs de ma ville, la neige de l’hiver me pousse d’avantage à empiéter sur la voie carrossable. Et ça, ce n’est pas tout le monde qui aime.

Frédéric PlantePourtant, je cours sur de belles petites rues où la limite de vitesse de 30 km /h est rarement respectée et en prenant bien soin de faire face aux voitures. Je porte des vêtements de couleurs qui détonnent avec la blancheur de la neige et, au besoin, les bracelets lumineux d'identifications de l’entreprise québécoise Who Am I (whoami-intl.com) lorsque la noirceur s’installe. C’est un must! Un des aspects les plus importants de la course en hiver est la visibilité. Les journées d’ensoleillement sont courtes, alors assurez-vous d’être visibles.

À l’approche d’une voiture, je me pousse à ma gauche pour laisser clairement le passage. Je salue et remercie de la main tous ces gentils automobilistes qui, eux aussi, se tassent lorsque c’est possible pour ne pas m’éclabousser.

Malheureusement, il existe des ces hurluberlus, à cheval sur leurs principes, qui refusent de collaborer et de partager la route. Ils me voient, mais font comme si je n’existais pas. Pour eux, les piétons et coureurs sont une nuisance. Dans leur obstination à m’ignorer, ils rendent la situation tellement plus dangereuse. Les belles petites routes de quartiers peuvent facilement se partager. Il s’agit d’une question de savoir-vivre et de respect.
Frédéric Plante

La prudence et la planification sont essentielles pour avoir du plaisir à jogger en hiver. Ce n’est certainement pas le temps d’essayer de nouveaux parcours. Si possible, assurez-vous de partir face au vent. Bien sûr, le retour sera plus facile avec le vent de dos, mais c’est surtout pour éviter de revenir sur vos pas complètement transi par le vent qui souffle sur vos vêtements humides de sueurs. Et s’il fait très froid, je vous conseille de faire de courtes boucles pas trop loin de votre point de départ. Il vous sera ainsi beaucoup plus facile de vous arrêter en cas de besoin.

Dans le fond, courir dehors en hiver me fait encore plus apprécier la douce chaleur et le confort de mon domicile. Lorsque je reviens chez moi, je goûte encore d’avantage le plaisir d’être au chaud. Jumelé au sentiment d’avoir bravé les éléments, cela fait de moi un homme plutôt heureux.

Bon allez, je vous laisse. J'ai un rendez-vous avec l'hiver. J'enfile mes chaussures de course pour vivre un moment précieux. Je vous encourage à faire de même. Sur la neige ou dans la slush, prenez goût à la course à pied hivernale.