MONTRÉAL - La deuxième vague de la pandémie de COVID-19 a entraîné une deuxième vague d'interruptions d'activités sportives et de loisirs dans les régions en zone rouge.

C'est ce qu'a annoncé lundi la ministre déléguée à l'Éducation, Isabelle Charest.

Cette deuxième vague d'interruptions s'étendra du 8 au 28 octobre, au moins. La situation sera par la suite réévaluée.

Cela signifie que toutes les activités de groupe seront suspendues, que ce soit les matchs, les entraînements ou les cours d'activités physiques qui ne sont pas des sports ou activités individuels.

Quant aux programmes sports-études, les rencontres sont suspendues. Les entraînements pourront se poursuivre, à condition que les participants proviennent tous de la même classe-bulle.

Ces nouvelles mesures impliquent également la fermeture temporaire des centres de conditionnement physique. Mme Charest a précisé que les propriétaires de ces centres auront accès à une aide financière.

La pratique libre sera autorisée. La ministre déléguée encourage les activités sportives et de loisir individuelles, à deux (en respectant les consignes sanitaires) ou en compagnie de la bulle familiale.

La LHJMQ durement touchée

Du côté de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, cette décision a un important impact sur deux de ses concessions, l'Armada de Blainville-Boisbriand et les Remparts de Québec.

COVID-19 : un joueur de l'Armada positif

Les mesures annoncées lundi par le gouvernement signifient que ces deux clubs ne pourront pas disputer de rencontres dans leur amphithéâtre avant au moins la fin octobre, et ne pourront que s'entraîner.

« La Ligue de hockey junior majeur du Québec tient à exprimer sa déception face à cette décision », a réagi le circuit québécois par communiqué.

Cela signifie que d'autres équipes pourraient éventuellement subir le même sort, si leur région vire au rouge.

« Dans les prochains jours, nous allons partager à la Direction de santé publique du Québec des éléments additionnels qui vont rendre la bulle de l'Armada de Blainville-Boisbriand et des Remparts de Québec encore plus étanche », a mentionné la ligue.

« Nous espérons que ces nouvelles directives seront reçues favorablement par l'organisme étatique. La LHJMQ est convaincue que ces nouvelles mesures viendront encore une fois augmenter la protection de nos joueurs, du personnel et des officiels de notre circuit et permettre à l'ensemble de nos équipes de continuer la saison en cours », a-t-elle ajouté, sans préciser la nature de ces mesures.

Les Remparts et l'Armada ont indiqué qu'ils ne comptaient pas réagir lundi à l'annonce du gouvernement Legault.

La ligue a précisé que des plages horaires ont déjà été prévues au cas où des matchs devraient être reportés pour un motif ou un autre.

Des fédérations déçues

Du côté de Sports Québec, son directeur général, Alain Deschamps, est déçu, même s'il comprend la situation.

« On est évidemment déçus après tous les efforts déployés au cours de l'été, où nous avons eu une note parfaite, et de la rentrée scolaire, où ça allait relativement bien, a-t-il indiqué. Par contre, on comprend l'alerte rouge compte tenu de l'accroissement du nombre de cas au quotidien. Donc, on ne peut pas être surpris. On comprend le raisonnement derrière cette décision, que nous allons communiquer à nos membres. »

Paul Ménard, directeur général de Hockey Québec, aurait quant à lui aimé que le hockey puisse faire un retour en arrière.

« Nous sommes très déçus. Nous avions un plan de retour au jeu en six phases et la troisième était basée sur le développement des habiletés individuelles. Nous aurions souhaité faire un retour en arrière vers cette troisième phase, mais même cela, ce n'est pas permis. »

Autant M. Deschamps que M. Ménard espèrent maintenant que cet arrêt sera de courte durée.

« Je vais me permettre d'y croire. Nous comptons 900 000 membres dans le sport organisé, des parents, des enfants des amis. Ces gens-là ont un devoir de citoyen pour s'assurer que dans leur entourage, le message se passe, qu'on se tienne à carreau une vingtaine de jours pour atténuer la courbe et nous permettre de retrouver nos sports favoris le 28 octobre. Appelons cela la Grande Corvée sportive », a imagé Alain Deschamps.

Santé financière

La pandémie aura laissé plusieurs fédérations dans une santé financière chancelante. Heureusement a noté M. Deschamps, le gouvernement a prévu de leur venir en aide.

« Tous nos membres sont des sociétés à but non lucratif, a-t-il expliqué. En mai dernier, nous avons eu une rencontre avec plusieurs ministères et le Conseil du Trésor pour faire valoir que le sport était un vecteur économique. Parallèlement, on a fait état des manques à gagner que nos membres allaient devoir affronter. On nous a promis très récemment qu'il y aurait un fonds d'urgence qui serait mis sur pied dans un proche avenir. »

M. Deschamps ne pouvait divulguer la somme qui sera octroyée aux sports et loisirs, mais il a assuré qu'elle « répond en tous points aux besoins du milieu » et que toutes les fédérations pourront passer au travers cette crise, tout en précisant que tous les emplois au sein de ces fédérations ne pourraient toutefois pas être sauvés.