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RÉSULTATS

Fierté : la LNH enfreint ses propres règles en interdissant les rubans arc-en-ciel

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Sujet chaud avec le retour de la LNH cette semaine : Celui de l'inclusion.

Pas que l'inclusion en tant que telle devrait être un sujet litigieux, au contraire, mais elle froisse une certaine partie de l'auditoire de la Ligue nationale de hockey comme en témoigne les nombreuses réactions négatives la saison dernière en marge des soirées thématiques tenues par les équipes.

Dans le cas des célébrations de la Fierté, par exemple, des joueurs ont refusé de porter des uniformes modifiés par croyances personnelles et le sujet est revenu souvent dans l'actualité. Quand on parle de l'actualité, en fait, on parle des secousses sur les médias sociaux et des contrecoups surement ressentis jusque dans les bureaux des dirigeants de la LNH.

Du moins, c'est ce qu'on pourrait penser avec le mémo envoyé par la Ligue avant le début de la saison.

En effet, la semaine dernière, la LNH a envoyé un mémo aux équipes pour clarifier ce que les joueurs peuvent et ne peuvent pas faire dans le cadre des célébrations thématiques de cette saison, y compris l'interdiction d'utiliser du ruban adhésif aux couleurs de l'arc-en-ciel pour les soirées de la Fierté qui sont devenues une question brûlante dans le hockey.

Ceci s'ajoute à la décision de plusieurs équipes de ne pas tenir de soirées thématiques cette saison.

Le commissaire de la Ligue, Bill Daly, a confirmé l'existence de ce mémo et son contenu.

Sauf qu'une faille majeure a été décelée par les plus fins observateurs du livre des règlements de la LNH et la Ligue fait elle-même entorse à ses règles pour éviter les controverses.

Le hockey est pour tous, mais…

Selon la règle 10.1 du livre des règlements de la LNH, les bâtons des joueurs doivent être fait de bois ou de toutes autres matières approuvées par la LNH. De plus, du ruban adhésif peut être apposé sur le bâton et la couleur est à la discrétion du joueur.

La règle 10.1

Les règles sont claires : les joueurs peuvent choisir la couleur qu'ils veulent sur leur bâton.

Alors, est-ce que les joueurs oseront défier la volonté des dirigeants de la LNH parce que, techniquement, ils peuvent arborer l'arc-en-ciel sur leur bâton puisqu'ils ne vont pas à l'encontre de la règle de la Ligue.

Ils seraient en opposition du mémo, mais le message serait fort.

Parce que le problème est là. Depuis des années, quand c'est bon pour les relations publiques, la LNH envoie le message que le hockey est pour tous et que les vestiaires sont ouverts à toutes orientations et identités de genre. Mais quand la soupe devient un peu trop chaude, les dirigeants nous montrent leur visage plus frileux et on se rétracte, quitte à même enfreindre les règlements de la Ligue pour éviter des controverses sur les médias sociaux.

On s'excuse presque d'avoir été trop invasif avec le message et on demande aux équipes de redevenir beige-beige-beige.

L'ouverture ? Ça peut attendre. L'inclusion des orientations sexuelles à l'extérieur du spectre de l'hétérosexualité ? On peut le faire, mais faut pas trop en parler non plus.

Bref, la LNH a reculé sur ses propres politiques d'inclusion.  Sauf que dans l'angle mort de cette étroitesse d'esprit, la Ligue a laissé, peut-être involontairement, une porte ouverte aux joueurs qui voudraient dénoncer le manque d'ouverture des dirigeants.

Oseront-ils ? C'est une question sans réponse pour le moment.

Bien honnêtement, j'aimerais bien voir une poignée de joueurs se dresser contre les volontés de la Ligue. Ne serait-ce que pour envoyer le message que l'ouverture n'est pas une option et les différences sont souhaitables dans notre société. C'est, après tout, les polyphonies qui offrent les meilleures harmonies.

En balayant du revers de la main ses initiatives inclusives, la LNH se referme sur elle-même et, surtout, claque la porte au nez des joueurs actifs et futurs qui n'oseront certainement pas afficher leurs véritables couleurs sur la patinoire et à l'extérieur de celle-ci.

Tout ça sans parler du message contradictoire qu'on envoie aux jeunes qui regardent la Ligue avec admiration alors qu'ils usent les glaces des arénas de leurs municipalités pour ensuite transporter le tout dans les salles de classe.

L'ouverture, si elle n'est pas sans condition, n'aide pas la cause. La LNH, alors qu'on devrait célébrer avec plaisir le retour du hockey, s'assure de nous rappeler que le progrès est encore en retard dans les différents vestiaires sportifs.

C'est malheureux.