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RÉSULTATS

Polémique à Pékin : trois coureurs auraient laissé le Chinois gagner

Polémique à Pékin Polémique à Pékin - Getty
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Une enquête a été lancée après le triomphe controversé de l'athlète chinois He Jie dimanche au demi-marathon de Pékin.

Il y a matière à se poser des questions, puisque tout porte à croire que le favori local a profité du soutien des Kenyans Robert Keter et Willy Mnangat et de l'Éthiopien Dejene Hailu Bikila.

Les trois Africains sont suspectés d'avoir ralenti la cadence délibérément dans le dernier droit, alors que les quatre coureurs se trouvaient nez à nez.

C'est ce qui est allégué, à vous d'en juger.

Il ne faut pas être expert en course à pied pour constater que trois des quatre participants n'ont pas l'air d'avoir envie de se surpasser.

He Jie a franchi le fil d'arrivée en une heure, trois minutes et 44 secondes.

Ses adversaires ne lui ont pas mis de pression. On les aperçoit s'échanger des regards, comme si tout était scénarisé. Pas la moindre trace de sprint dans leur cas. Il n'y a que le futur vainqueur qui semble s'époumoner.

Le comportement des Africains remet en doute leur intégrité, mais il y a un autre côté à la médaille.

Interrogé sur cette polémique, le Kenyan Willy Mnangat a déclaré à la chaîne BBC que lui et ses deux confrères jouaient le rôle de « pacemakers », c'est-à-dire qu'ils auraient été engagés pour assurer une cadence de course élevée et non pour gagner. Robert Keter, Willy Mnangat et Dejene Hailu Bikila auraient donc aidé He Jie, détenteur de plusieurs records nationaux, à repousser ses limites, tout en le laissant filer délibérément à la toute fin.

Pourtant, les Kenyans et l'Éthiopien arboraient un numéro de dossard et ils étaient inscrits comme concurrents officiels (non en tant que « meneurs »).

Ça porte à confusion.

De plus, on leur a remis un badge attestant de leur classement final, donc en théorie, deux des trois sont montés sur le podium. Pour brouiller davantage la situation, d'autres sources rapportent que Mnangat a admis avoir laissé le Chinois de 25 ans l'emporter parce qu'il est son ami.

La ligne entre une victoire arrangée, une démonstration d'esprit sportif et une directive justifiée n'a jamais été aussi mince. Ou floue.

L'enquête confirmée par un haut fonctionnaire chargé des sports à Pékin devrait permettre de faire la lumière sur cette affaire louche.