C'est une question de temps avant de me retrouver au milieu des Roy Halladay, Cliff Lee et Jonathan Papelbon. Maintenant sur la liste des 40 joueurs des Phillies de Philadelphie, je compte bien saisir ma chance, et ce, dès la saison prochaine.

J'ai appris cette excellente nouvelle une journée avant le dévoilement de cette liste. Le coordonnateur des ligues mineures m'avait contacté pour m'informer que mon nom devrait figurer parmi l'alignement des Phillies en vue de la saison 2012.

Le lendemain, j'en ai eu la confirmation. Quand tu te retrouves sur cette liste, la prochaine étape, tu sais que ce sont les majeures.

Si j'arrive prêt au camp d'entraînement, tout est possible. Je dois cependant admettre que je croyais vivre l'expérience un peu plus tôt.

L'an dernier, j'étais déçu de ne pas être rappelé au mois de septembre. J'ai connu une très bonne saison dans les mineures (avec Reading au niveau AA et Lehigh Valley au niveau AAA). Je pensais que je figurais déjà dans les plans des Phillies. Évidemment, ce sont des décisions que je ne peux contrôler, mais je suis passé par-dessus.

Je veux maintenant qu'on me donne ma chance à 100 %. Si oui, c'est réaliste de penser que j'endosserai l'uniforme des Phillies en 2012. Pour ce faire, je dois être capable de lancer des prises de façon constante. Au niveau professionnel, de nombreux lanceurs doivent travailler ce même point. C'est banal, mais c'est l'une des choses les plus dures à accomplir. Au niveau professionnel, je ne peux pas dire que c'est inacceptable, mais il faut minimiser les erreurs. Il faut également être en mesure de lancer des balles à effet de façon régulière dans la zone des prises.

Personnellement, j'aurai à travailler sur cet aspect pour une bonne partie de ma carrière. J'ai toujours été connu comme le grand qui lance fort. Un peu comme Wild Thing. Au moins, lors de la saison 2011, mon ratio de retraits au bâton (78) contre buts sur balles (25) s'est grandement amélioré. J'ai passé d'une saison à oublier vers ma meilleure campagne dans les rangs mineurs. Au lieu de descendre d'un niveau (AA à A-fort), j'ai monté d'un cran (AA à AAA).

Si ça ne fonctionne pas dès le printemps avec les Phillies, je retournerai dans les rangs mineurs pour quelques semaines (ou mois). Mais dans ce cas, ce sera pour mieux revenir et être fin prêt à affronter la musique.

La route vers le poste de releveur numéro un

J'ignore le rôle que me réserve l'organisation des Phillies. Je n'en ai pas la moindre idée pour être franc. Disons qu'étant une recrue, je n'ai pas un mot à dire sur l'utilisation qu'ils feront de moi. Je peux toutefois affirmer que je me vois devenir un releveur de huitième ou neuvième manche.

Je vais prendre pour exemple Jonathan Papelbon, mon nouveau coéquipier. Je vous rappelle qu'il n'a pas amorcé sa carrière comme releveur numéro un. Il était d'abord un lanceur partant, avant qu'on l'envoie dans l'enclos des releveurs. Il a ensuite lancé la septième, puis la huitième manche. Aujourd'hui, il est reconnu pour fermer les livres.

Il faut donc partir quelque part. Je pense faire un cheminement semblable. Et tranquillement, je vais me diriger où je désire évoluer.

Évidemment, il y a plusieurs gros noms chez les Phillies. Mais ces gros noms, on les retrouve en majorité du côté des lanceurs partants. Ça m'affecte moins, car je suis en relève. Oui, il y a maintenant Papelbon. Et peut-être vont-ils signer Ryan Madson ou encore engager des joueurs autonomes, mais peu importe. Je serai prêt à batailler et je suis sûr que ma chance viendra.

D'autant plus que j'ai la mentalité d'un bœuf. J'ai faim et j'ai hâte de prouver que les Québécois ont leur place dans le baseball majeur.

Propos recueillis par Thierry Bourdeau