(Baseball Québec - Collaboration spéciale - André Lachance) André Lachance est le Gérant Opérations Baseball à Baseball Canada et a été à l'emploi de Baseball Québec comme directeur technique pendant 5 ans. Ex-entraîneur au niveau junior élite, maître-formateur d'entraîneurs et ex-dépisteur pour les Yankees de New York, il vous fera découvrir différents aspects du baseball afin d'aiguiser l'oeil de l'amateur. Des conseils, anecdotes et observations seront au menu de cette chronique.

La grande majorité des bâtons est fournie aux frappeurs des ligues majeures par les compagnies Rawlings, Louisville Slugger, Hoosier et Sam Bat (une compagnie canadienne qui fabrique des bâtons en érable et qui fournit Barry Bonds) et pour le cas de Mark McGwire, par le laboratoire de propulsion de la NASA. Tous les bâtons ne sont pas pareils. Les frappeurs recherchent un bâton à grains larges et mieux encore, avec un noeud à la partie du point de contact de la balle. Les bâtons à grains étroits sèchent trop rapidement et s'égrainent en peu de temps. Ces bâtons sont expédiés aux joueurs marginaux qui réchauffent le banc. Meilleur est le frappeur, meilleurs sont les bâtons qu'il reçoit.

La longueur et la pesanteur du bâton va aussi varier. Un frappeur ne peut avoir un élan court et sec s'il utilise un bâton trop lourd. Si le fait d'attendre la balle et d'avoir des mains rapides constituent les éléments les plus importants de l'élan au bâton alors pourquoi utiliser un bâton trop lourd ? Si le frappeur a un bâton lourd, son élan devra s'amorcer plus tôt. Un bâton plus léger procurera un élan plus rapide ce qui permettra au frappeur d'attendre la balle plus longtemps. Et en attendant la balle plus longtemps, le frappeur pourra alors détecter plus facilement le type de lancer et par le fait même utiliser ses mains rapides. Il y a trop d'arguments contre le bâton trop lourd, spécialement de nos jours avec les lanceurs de puissance. Voilà pourquoi Barry Bonds, peut-être le meilleur frappeur de balle rapide du baseball utilisait jusqu'à cette saison un bâton de 31 onces. Un jouet diront certains.

La compagnie Hillerich & Bradsby fabriquant du Louisville Slugger ne met que 8 secondes à fabriquer un bâton pour la masse. Cependant, les employés qui comptent plus de 17 ans d'ancienneté à la compagnie prennent plus de temps pour fabriquer un bâton pour un joueur des ligues majeures. Le fabriquant de bâton se doit d'être aux petits soins. Ted Williams a un jour retourné une série de bâtons car le manche ne semblait pas à point. Après vérifications, les bâtons étaient cinq millièmes de pouces trop gros. Hillerich & Bradsby charge 12$ par bâton pour un joueur des grandes ligues et perd ainsi 13$ par bâton. La compagnie le fait uniquement pour le prestige.

Orlando Cepeda avait l'habitude de retirer un bâton après chaque coup sûr. Son raisonnement était que chaque bâton avait son nombre limité de coups sûrs. Il ne voulait pas risquer de prendre un bâton qui n'avait plus de coups sûrs dedans. Ouf !