SAN FRANCISCO - L'une des sommités en matière de détection des drogues de performance chez les athlètes professionnels a rappelé jeudi au procès de Barry Bonds les circonstances qui ont mené au dépistage du stéroïde communément appelé « clear ».

Bonds a admis qu'il avait utilisé des stéroïdes, mais a soutenu que son entraîneur personnel l'avait trompé en lui présentant la substance comme étant de l'huile de lin.

Larry Bowers, le chercheur en chef de l'agence antidopage américaine, a déclaré au jury que son organisation avait reçu une seringue contenant des traces d'un liquide inconnu d'une source anonyme à l'été 2003. Les scientifiques ont utilisé des procédés spécifiques exploitant des produits chimiques afin de reconstituer la substance. Vers la fin de l'année 2003, l'agence américaine avait développé la substance et concocté une série de doses qu'elle avait injectées à des babouins, qui devaient fournir des tests d'urine servant de référence au dépistage de ce nouveau type de stéroïde, aussi appelé « THG ».

Un chimiste appelé Patrick Arnold avait développé ce stéroïde afin d'éviter le dépistage et l'avait distribué aux athlètes professionnels de la région de San Francisco via le Bay Area Laboratory Co-Operative (BALCO) et l'entraîneur personnel de Bonds, Greg Anderson.

« Le THG est une substance futée, bien conçue », a témoigné Bowers.

Bowers a aussi indiqué que des études scientifiques avaient permis de déterminer que l'hormone de croissance humaine pouvait entraîner une croissance anormale de la tête, des pieds et des mains. Les procureurs soutiennent que Bonds savait qu'il consommait de l'hormone de croissance, et des témoins vont venir confirmer que sa tête, ses mains et ses pieds avaient grandi durant son séjour avec les Giants de San Francisco.

Une fois le jury sorti de la salle de cour, la juge de district américaine Susan Illston a refusé la requête de l'avocat de Bonds Allen Ruby d'exclure cette preuve. Ruby a prétendu, sans succès, que Bowers n'avait pu présenter suffisamment de preuves scientifiques qui démontraient hors de tout doute que l'hormone de croissance entraînait une croissance anormale de la tête, des pieds et des mains.

Plus tôt jeudi, l'ancien ami d'enfance de Barry Bonds a continué d'être interrogé, alors que l'avocat du cogneur a tenté de dépeindre Steve Hoskins comme un ancien partenaire d'affaires aigri et assoiffé de vengeance.

Hoskins a témoigné avoir prêté 10 000 $ à Kimberly Bell, une ancienne maîtresse de Bonds, pour qu'elle embauche un avocat après une séparation amère avec Bonds, en 2003.

Bell, comme Hoskins, est un témoin important pour la poursuite car elle doit avancer que Bonds lui a dit qu'il prenait des stéroïdes. On s'attend à ce qu'elle confie avoir observé des changements physiques et psychologiques chez Bonds, des changements qui, selon la poursuite, étaient des effets secondaires reliés aux stéroïdes.

Hoskins a témoigné qu'il soupçonnait fortement Bonds d'avoir recours aux stéroïdes, entre 1999 et 2003. Jeudi, il a dit que le Dr Arthur Ting lui a confié qu'une blessure au coude de Bonds avait été causée par les stéroïdes.

Hoskins a témoigné qu'aux environs de 1999 et 2000, il a dit à Ting que Bonds prenait des stéroïdes. Ting lui a alors conseillé de dire à Bonds de cesser de le faire, a t-il témoigné jeudi.

Hoskins et Bonds ont grandi ensemble en banlieue de San Francisco. Hoskins a travaillé pour Bonds de 1993 jusqu'à la fin de mars 2003, quand Hoskins a dû signer un document mettant fin à ce qui était pour lui un lucratif partenariat d'affaires.

Bonds détient le record pour les circuits dans l'histoire du baseball majeur, avec 762. Il est en cour fédérale en vertu de quatre chefs d'accusation d'avoir menti à un grand jury et un d'entrave à la justice, pour avoir dit à un grand jury, en 2003, qu'il n'a jamais consciemment pris de stéroïdes.