(ESPN.com) - Le baseball était finalement de retour à Washington jeudi, 34 ans après son départ. Après seulement un match, il est clair que personne dans la capitale américaine ne va confondre ce sport avec le baseball à Kansas City.

Le baseball à Washington veut dire que le président pourra assister à des matchs après une journée de travail en compagnie de quelques centaines de ses amis les plus proches, des membres du cabinet, des forces de sécurité, d'un cortège en moto et des détecteurs de métal.

Le baseball à Washington veut dire que des tireurs d'élite seront positionnés sur le toit au champ centre.

Le baseball à Washington veut dire la présence de membres des services secrets dans l'abri des joueurs (en uniforme bien sûr).

Le baseball à Washington veut dire que lors des matchs locaux, la chambre des représentants ne siégera pas. Même chose pour le sénat, la cour suprême, la cour supérieure ou la cour d'appel américaine. Et qui sait, ce sera même congé pour les autres agences fédérales comme la FCC, FDA, DOE, FAA, FTC ou GAO.

Le baseball à Washington veut dire que lors des matchs à 19:05, toutes les affaires gouvernementales seront maintenant discutées devant un hot-dog, des arachides ou des boissons froides.

Le baseball à Washington veut surtout dire que les billets les plus en demande ne seront plus ceux du Kennedy Center ou du Théâtre national. Les billets les plus recherchés seront désormais ceux de l'équipe de baseball.

Maintenant, les gens dans la capitale considèrent qu'il est de leur responsabilité civique de traîner des ambassadeurs au stade. Mais en jetant un coup d'oeil rapide sur la formation des Nationals de Washington, on constate que l'équipe est composée de plus de joueurs nés à l'extérieur des États-Unis (16) que n'importe quelle autre formation du baseball majeur.

Vinny Castilla est venu à un simple près de frapper un carrousel lors du premier match à la maison des Nationals. Dans les faits, s'il y a d'autres soirées comme celle de jeudi, les Nationals devraient devenir rapidement beaucoup plus populaires que la réforme de la sécurité sociale.

Puis, les amateurs ont eu droit à une victoire et à une solide performance du lanceur Livan Hernandez, qui n'avait pas donné de point et un seul coup sûr avant la neuvième manche. Castilla, le sixième frappeur du rôle offensif, a frappé un double, un triple, un circuit et il a obtenu quatre points produits.

C'était tellement euphorique, que personne n'a fait de cas du président Georges W. Bush, qui s'est rendu au monticule pour effectuer le lancer protocolaire, qui a eu plus de difficulté à garder sa balle basse que son déficit.

"Je savais qu'il avait tout un lancer, a déclaré Brian Schneider, le receveur qui a reçu la balle du président. Il a lancé une prise parfaite, je pense."

"Ce sera la prise la plus haute de toute la saison, a ajouté Schneider. C'était définitivement une prise."

OK, s'il le dit, mais il y a sans doute des gens qui seraient disposés à débattre de la question devant la chambre des représentants ou encore devant le sénat. "Il y a beaucoup de papillons, a avoué Schneider. Je veux dire, c'est le genre de lancer que vous voulez vraiment saisir."

Ceci, bien sûr, est le baseball à Washington. Il n'y a rien comme cela. Il n'y avait plus cette ambiance de baseball à Montréal de toute manière. "Ici, nous pouvions sentir l'intensité, le besoin et le désir d'avoir une équipe," a déclaré le joueur de deuxième but Jose Vidro, un gars qui a passé plus de sept saisons à Montréal, où il était adoré par des douzaines d'amateurs, sans même compter Youppi.

"En me promenant dans les rues, a ajouté Vidro, les gens nous disaient qu'ils étaient heureux de nous voir ici. À Montréal, on ne voyait pas cela. À Montréal, personne ne nous reconnaissait."

En fait, ce n'est pas tout à fait vrai. Il y avait quelques joueurs qui étaient reconnus dans les rues à Montréal. Il y a une chose qu'ils avaient en commun, jusqu'à un certain point, c'est qu'ils ont tous été mis en échec au moins une fois par Mario Lemieux.

Le baseball à Washington est une affaire différente. Par exemple, les soigneurs ont reçu une ovation debout lors des cérémonies d'avant match. Et ce n'était que la première d'une séries de plusieurs ovations, qui ont culminé pour la grande finale à 21:40 lorsque Ryan Church a capté un ballon frappé au champ centre pour le dernier retrait du match.

"C'était excitant de vivre cette situation, a déclaré Brad Wilkeron. De voir les amateurs vivre et mourir à chacun des lancers. Huer ou applaudir à tous les tirs. Nous n'avions pas ça. Vous voyez qu'ils connaissent le baseball."

Après avoir passé toute sa carrière à jouer devant des gens qui savaient reconnaître un dégagement sur glace lorsqu'ils en voyaient un, Wilkerson a apprécié voir les connaissances des gens.

Il a particulièrement apprécié que les premières huées de la soirée soient dirigées vers les Diamondbacks, si on fait abstraction de celles dévolues à la conseillère municipale Linda Cropp.

Le releveur Lance Cormier a été la cible bien des huées en huitième manche lorsqu'un de ses tirs a atteint Castilla à une épaule, lui qui tentait de réaliser le carrousel.

Exaspérés de ne pouvoir voir un joueur obtenir l'opportunité de réussir ce rare exploit, les 45 596 témoins ont crié tellement fort qu'ils auraient pu être entendus par Peter Angelos. Puis, les spectateurs ont hué le reste de la manche. Incroyable.

"Vous savez, où le match était rendu, il y a bien des gens qui portent moins attention, a dit Wilkerson. Mais eux, ils savaient ce qui se passait. Ils savaient que Vinny avait la chance de réussir un carrousel. C'est vraiment impressionnant."

Cette équipe a eu droit à une belle soirée, une belle réception, elle qui a partagé son calendrier local à deux endroits au cours des deux dernières saisons.

"'C'est une grande sensation, a ajouté Wilkerson. d'avoir finalement un domicile."

Et les joueurs ont découvert que Washington serait un vrai domicile -avec des partisans qui se préoccupent actuellement des victoires et des défaites. Les joueurs ont aussi trouvé à Washington, un domicile très différent.

Le baseball à Washington veut aussi dire pour les joueurs d'évoluer sur un gros terrain de soccer avec un immense trou au champ centre droit, avec quatre panneaux de la MLS sur les murs extérieurs où il n'y a pas de radar pour la vitesse des tirs et avec des poteaux, qui devront être réparés éventuellement.

"Le terrain aura besoin d'un peu de travaux, a dit Joey Eischen. Mais vous savez quoi? J'ai dit que la sécurité du président et des hauts dirigeants ce soir (jeudi) était plus importante que la météo ou encore la qualité de l'enclos de relève."