JUPITER, Floride (PC) - Il se demandait bien s'il était à la bonne place au bon moment. Pour la première fois depuis le début de l'entraînement, Fernando Tatis se retrouvait mercredi sur le terrain principal du stade Roger Dean en compagnie des joueurs réguliers et il captait des roulants au troisième but.

Ce n'est pas parce que son retour au jeu est imminent. Opéré au genou gauche en août dernier, Tatis est blessé à l'épaule droite depuis le début de l'entraînement.

Il est assuré qu'il ne commencera pas la saison avec les Expos. On devra probablement placer son nom sur la liste des blessés.

"Je progresse, a dit Tatis. C'est sans doute une question de quelques semaines avant que je sois remis à 100 pour cent. Je suis capable de bien lancer la balle du troisième au premier. Mais je ne suis pas remis suffisamment pour participer à un match.

"Dans un match, on ne pense pas à la blessure, on ne pense qu'à effectuer le jeu, à obtenir le retrait et il ne faut qu'un seul instant pour se blesser à nouveau."

Quand les Expos ont échangé Dustin Hermanson et Steve Kline aux Cards de St. Louis il y a deux ans, c'est parce qu'ils voulaient à tout prix mettre la main sur Tatis, un joueur de troisième but capable de frapper plus de 30 circuits et produire 100 points.

Le Dominicain n'a jamais été en mesure de répondre à ces attentes avec les Expos. Il a toujours été ennuyé par quelconques blessures.

"Je ne veux pas prendre le risque d'être blessé à nouveau et subir un autre recul, a dit Tatis. Les soigneurs ont mis sur pied un programme pour moi et je le suis à la lettre. Ils savent comment je me sens physiquement. Si je subissais un autre recul, je serais affecté mentalement."

Tatis sait fort bien qu'il est mal perçu. Il croit qu'on attendait à beaucoup de lui après l'échange.

"Oui, j'avoue que ce fut un dur coup d'être échangé par les Cards. Je quittais la meilleure ville de baseball au monde. Il y a 40000 spectateurs à tous les jours qui encouragent les Cards au stade Busch. C'est la meilleure place pour jouer.

"Par contre, je suis persuadé qu'il y aurait beaucoup de gens au Stade olympique si les Expos se mettaient à gagner.

"Mais je suis persuadé aussi qu'on attendait beaucoup de moi quand j'ai été échangé. Il faut produire immédiatement et moi, j'ai été blessé dès le départ."

Tatis sait fort bien qu'il a mauvaise réputation.

"Croyez-moi, je veux jouer et jouer à tous les jours. Je suis un joueur régulier. Il ne s'agit que d'une seule personne pour vous faire une mauvaise réputation. Certaines gens des médias, des coéquipiers, des instructeurs me taquinent parce que je ne joue pas.

"J'ai l'impression de ne pas vraiment faire partie de l'équipe. Ce sera comme cela tant et aussi longtemps que je ne jouerai pas à tous les jours."

Par contre, Tatis dit se préparer pour être vraiment en mesure de revenir en pleine forme.

"Présentement, je ne me sens pas très bien parce que je ne joue pas. Mais j'ai l'impression d'être capable de revenir en grande forme et d'être Fernando Tatis à nouveau. Je ne suis pas un frappeur de puissance, un gars qui frappe la balle à 500 pieds. Mais je peux frapper 30 circuits, produire 100 points et présenter une moyenne de .300 et surtout jouer à tous les jours."

Tatis croit que les Expos pourraient surprendre plusieurs équipes cette saison, s'ils gardent les vétérans qui ont été invités au camp.

"Pour gagner, une équipe doit avoir des vétérans sur le banc. Des gars capables de produire quand il est temps et d'aider les jeunes, a dit Tatis. Toutes les équipes qui ont déjà gagné avaient de tels vétérans dans les parages."

Tatis a sans doute raison. Les Expos n'ont eu personne d'aussi redoutables que les Jose Canseco, Andres Galarraga et Felix Jose sur le banc en fin de matches.