Les Blue Jays de Toronto n’ont pas obtenu le départ canon souhaité en cette saison 2016, mais il n’y a pas lieu de paniquer tout de suite. Selon moi, il faut attendre jusqu’à la fin du mois de mai pour s’inquiéter réellement du rendement d’une équipe.

Au baseball, tu sais qu’une équipe va en gagner au moins 60 et en perdre 60. Le défi est de savoir ce que l’équipe fera avec les 42 autres! Quels sont donc les défis des Jays lors des prochaines semaines afin de se positionner correctement dans leur division, outre le fait de se trouver un vrai premier frappeur? En voici deux :

Trouver un releveur gaucher

Je ne vous apprends rien ici. Brett Cecil est un bon lanceur, sans plus. Si tu lui mets toute la pression de retirer les gros frappeurs gauchers des équipes adverses, le résultat est assez concluant jusqu’ici. De plus, j’ai énormément de respect pour Pat Venditte de lancer des deux côtés, mais il n’a tout simplement pas l’étoffe requis lors des fins de matchs.

Donc, la priorité numéro un de la direction est de trouver un lanceur de relève gaucher, capable de retirer un ou deux frappeurs en fin de match. Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire, mais c’est le rôle d’un bon directeur général de trouver des pistes de solutions.

La relève a subi sept des 12 défaites jusqu’ici et les releveurs ont laissé 50 % des coureurs dont ils ont hérité à venir marquer. D’autres releveurs doivent se regarder dans le miroir aussi, mais la priorité reste le releveur gaucher.

Gibbons doit être meilleur

Vous le savez, je n’ai jamais été le plus grand partisan de John Gibbons. Par contre, il a mené les Jays en séries l’an dernier alors il a tout mon respect. Par contre, il doit gérer mieux les situations particulières et au-delà parfois des statistiques. Je sais qu’un gérant aime bien mettre un joueur qui a des ennuis dans la gueule du loup rapidement afin qu’il trouve lui-même une solution à ses problèmes, mais il doit choisir les moments qui ne mettront pas le reste de l’équipe à dos.

Le match de lundi soir, alors que Marcus Stroman, le lanceur numéro un de l’équipe est au monticule et se retrouve quelque peu dans l’eau chaude avec deux retraits en 6e manche est un bon exemple. Stroman venait de remplir les buts sur un but sur balles alors que le frappeur précédent avait frappé une balle qui l'avait atteint sur son bras gauche. Gibbons s’était rendu au monticule et Stroman avait laissé savoir qu’il était en mesure de poursuivre. Malgré tout, Gibbons demande à Cecil de venir affronter Adam Eaton pour mettre fin à la manche et cinq points plus tard, les White Sox de Chicago avaient pris les devants.

Mon problème ici est que Stroman est ton lanceur numéro un. S’il se met dans l’eau chaude avec une avance de quatre points et moins de 100 lancers au compteur, laisse-le se sortir de la situation afin qu’il obtienne le dernier retrait de la manche. Je le répète, on parle ici de ton meilleur lanceur et non de ton 5e partant. Pis encore, Gibbons laisse Cecil, qui est complètement secoué par le coup sûr d’Eaton. Pourtant, le frappeur était Jimmy Rollins. Un frappeur ambidextre qui a, cette année, une moyenne de ,200 comme frappeur gaucher et de plus de .600 comme droitier. Rollins frappe un coup sûr et Cecil est toujours ont monticule pour affronter Jose Abreu par la suite. Le match se jouait dans cette manche. On a laissé Cecil à l’abattoir et c’est toute l’équipe qui a semblé abattue. Gibbons doit être meilleur.

Les Jays venaient de gagner deux matchs de suite contre les Athletics d'Oakland et filaient vers une troisième de suite avant d’affronter Chris Sale le lendemain. Soudainement, deux défaites de suite, deux matchs sous la barre de ,500 et tout le monde se décourage. Souhaitons pour les partisans des Jays que le match de lundi ne soit pas dans les 42 qui feront la différence cette année...