Port St. Lucie, Floride - C'est toujours impressionnant de se retrouver sur le site d'entraînement d'une équipe de baseball des ligues majeures. Samedi, l'Académie de Baseball Canada (ABC) était en visite à Port St. Lucie, chez les Mets de New York. Sur ce magnifique complexe, on parle anglais, espagnol et… français!

Texte de Sylvain Saindon, entraîneur de l'ABC et de Jacques Lanciault, secrétaire général de la LBÉQ

Eh oui, pas moins de cinq Québécois sont de l'organisation des Mets : Emmanuel Garcia, qui sera bientôt de retour de Taïwan où il jouait avec Équipe Canada, Jonathan Malo, Jean-Luc Blaquière, Maxime Bouchard et bien certainement leur « p'tit » nouveau, Guillaume Leduc. Autant les joueurs que les entraîneurs de chez nous sont, ici, en territoire connu. Ils peuvent même côtoyer une des grandes ex-vedettes de Nos Amours : Pedro Martinez!

Mais, même si tout le monde était en pays de connaissance, cela n'a pas empêché la troupe de l'ABC d'encaisser ses deux premiers revers de la tournée.

Dans le premier match du jour, une première rencontre face à une équipe professionnelle, les porte-couleurs de l'Académie ont baissé pavillon 7-3.

Ce fut une sortie difficile pour les lanceurs. La vélocité des tirs n'était pas au rendez-vous. Et les artilleurs étaient en manque de contrôle. Peut-être ont-ils essayé de trop en faire?

Mathieu Poirier, François Lafrenière et Jean-François Neveu ont offert des scénarios on ne peut plus semblables : une première manche sans étoffe où on se cherche suivi d'une deuxième manche de travail où on s'ajuste. À preuve, les neuf retraits au bâton obtenus en huit manches de travail.

Les lanceurs ont peiné à obtenir une prise au premier lancer face aux frappeurs adverses. Sur les 39 frappeurs affrontés, les lanceurs de la troupe de Joël Landry n'ont réussi à obtenir une prise à leur premier tir qu'à 15 reprises, soit dans seulement 38 % des cas. Contre un groupe de frappeurs comme ceux des Mets, c'est certain, ça ne pardonne pas!

Hugo Lalonde a été le seul lanceur à ne pas accorder de point pendant son séjour au monticule.

Il faut dire que la chaleur accablante (31 degrés Celsius) n'aidait pas. Ceux qui cherchaient la chaleur depuis le début de l'hiver ont peut-être été affectés dans leur prestation justement par celle-ci.

Mais, l'attaque, elle, a fait son boulot
Bonne performance offensive des nôtres malgré le fait qu'ils se frottaient à un lanceur pas mal coriace : Guillaume Leduc! Ce dernier d'ailleurs n'a alloué qu'un seul des six coups sûrs de la troupe québécoise, et ce, en deux manches de travail. Et ce fut son ancien coéquipier chez les Ducs de Longueuil, Léonardo Ochoa, qui a obtenu cet honneur.

Malgré les coups sûrs des nôtres, le nombre de frappeurs envoyés à la plaque a certes été réduit par les cinq doubles jeux réussis par la défensive des Mets. Une vitesse d'exécution fascinante.

Léonardo Ochoa (2-en-4) et Gabriel Thibodeau (2-en-3 et 1bb) ont été les meilleurs à la frappe… Des noms qui reviennent souvent, il me semble!

Victime du pitch count
L'équipe de l'ABC a été victime au cours de la rencontre de la règle du pitch count des Mets. De quoi s'agit-il ? Simple, les équipes professionnelles dictent un nombre maximum de lancers par manche à leur lanceur. Chez les Mets ce nombre est établi à 25. C'est donc dire que lorsqu'une manche s'étire et que le lanceur s'approche de son nombre maximum, un membre du personnel d'entraîneurs des Mets avise l'équipe adverse que le prochain frappeur sera le dernier de la manche!

Samedi, la situation s'est produite en sixième manche, alors que le pointage était de 5 à 3 pour les Mets et que l'ABC avait des coureurs au deuxième et au troisième buts… avec un seul retrait. Évidemment, certains en ont ressenti une certaine frustration!

Par cette règle les dirigeants des équipes professionnelles souhaitent s'assurer, qu'à ce stade du camp d'entraînement, aucun de ses lanceurs de relève ne se présentera avec des coureurs sur les buts alors qu'il est mal préparé, ou pire pas préparé du tout.

Cette règle est une des contraintes auxquelles la troupe de Baseball Québec doit se plier pour pouvoir bénéficier de la chance d'affronter des équipes de si haut calibre.

Défaite des jeunes de l'ABC
En soirée, les plus jeunes de la formation du gérant Joël Landry ont pris possession du terrain pour affronter une formation de collège américain, un JUCO de division 2 provenant du Minnesota, le Ridgewater College. Une bonne équipe de balle.

Le personnel d'entraîneurs de l'équipe était fort heureux d'affronter une telle formation, car pour la première fois depuis le début de la tournée, l'adversité souhaitée de la part des équipes collégiales qui séjournent ici était au rendez-vous, et ce, même lorsque ces équipes adverses utilisent les bâtons d'aluminium. Les nôtres se sont incliné 6-3.

Les jeunes loups de l'ABC ont bien fait en attaque y allant de sept coups sûrs. Michael Page, avec un double en trois présences, Alex Villeneuve, avec un double cogné directement sur la clôture du champ droit à plus de 350 pieds du marbre, et Kevin Tremblay, avec une fiche de 1-en-2 et un but sur balles, ont été les plus remarqués.

Au monticule, Étienne St-Amant a poursuivi dans la foulée de la journée quant aux difficultés des lanceurs à prendre les devants sur les frappeurs. Il n'a pris les devants dans le compte sur son premier lancer que 6 fois face aux 16 frappeurs qu'il a affrontés (38 %). Malgré tout, le jeune de Saint-Hyacinthe s'est bien bagarré. Il n'a concédé qu'un seul point en trois manches de travail.

Jimmy Catelier a connu plus de difficultés que son prédécesseur. À sa décharge, mentionnons qu'il travaille actuellement à perfectionner certains lancers de son arsenal. Ce n'est pas toujours évident de tenter de s'ajuster du jour au lendemain à la compétition. Particulièrement avec Jimmy qui n'a pas encore beaucoup d'expérience à ce chapitre. Mais, au sein des dirigeants de l'ABC, on croit beaucoup à son talent et ils ont opté pour la patience avec lui. Après tout, ce samedi, il est devenu le premier lanceur de la troupe québécoise à atteindre les 90 mph!