Par Luc Bellemare - Éric Gagné fait encore beaucoup jaser au lendemain du dépôt du rapport Mitchell. Karl Gélinas, qui a déjà été suspendu 50 matchs, comprend bien ce que vit le releveur québécois.

Alors qu'il évoluait dans les filiales des Angels d'Anaheim, Gélinas a pris des stéroïdes sur une période de deux semaines. Parce que sa masse musculaire augmentait rapidement, il a eu peur et a cessé sa consommation. Peu importe, il a échoué un test antidopage et s'est vu imposer une suspension de 50 matchs, en 2006. Sa réputation en a pris un coup, un peu comme ce qui arrive présentement à Éric Gagné.

"Quand je suis revenu au Québec, il y a eu beaucoup de jugement par rapport à moi. J'étais un tricheur, je n'étais pas si bon que ça. C'est blessant. Tant que tu ne l'as pas vécu, tant que tu n'as pas accédé aux majeures et à la compétition féroce qui y existe, tu ne peux pas comprendre", a souligné Gélinas.

Sans prendre sa défense, Karl Gélinas peut comprendre comment Gagné a été amené à toucher aux substances interdites.

"En plein milieu du processus, j'ai tout arrêté parce que je me sentais coupable et mal. Je me demandais pourquoi je faisais ça, mais en bout de ligne, c'est pour parvenir aux majeures le plus rapidement possible. À moins de vivre l'expérience et la compétition interne de l'ascension aux majeures, il n'y a pas grand monde qui peut comprendre le contexte vécu."

Rares sont les Québécois qui ont percé dans les majeures. Selon Gélinas, Gagné devrait donner sa version des faits le plus rapidement possible, au moins pour les jeunes qui en avaient fait leur idole.

"Les athlètes qui prennent des substances, qui se font prendre et qui nient après, je ne les comprends pas. Un test, ça ne ment pas. Je sais qu'Éric n'a pas échoué de test antidopage, sauf qu'ils ont d'autres preuves. En parler et avouer ses torts, c'est mieux que de faire des cachotteries", affirme Gélinas.

Karl Gélinas souhaite donc qu'Éric Gagné prenne la parole le plus rapidement possible, mais il serait surprenant que ce soit le cas en raison de l'influence et de la puissance du syndicat des joueurs du baseball majeur.