Après notre séquence de six défaites, l'équipe s'est remise à bien jouer et nous avons remporté huit de nos dix derniers matchs.

Je dirais toutefois qu'on ne connaît pas nécessairement nos meilleures parties, mais on joue quand même nettement mieux en comparaison avec la séquence noire que nous avons vécue. Notre qualité de jeu sur la route est nettement supérieure à ce que nous avions offert lors de notre premier séjour à l'étranger.

Depuis qu'on a quitté Québec, les lanceurs ont très bien fait ainsi que notre défensive. En attaque, on frappe bien, mais on ne se cachera pas qu'on a manqué d'opportunisme par moment. Il faut dire que nous avions aussi quelques blessés importants comme Sébastien Boucher et Jean-Luc Blaquière qui reviennent au jeu. Ce soir (vendredi 14 juin), on devrait enfin pouvoir compter sur une formation complète pour la première fois de la saison.

Royce Consigli, qui a remporté deux fois de suite le titre de joueur de la semaine, est un élément important dans notre attaque. Il totalise sept circuits et 21 points produits jusqu'ici. Royce est encore très jeune à 21 ans et il a un peu d'expérience des ligues mineures. Il est rare qu'un joueur de cet âge produise comme il le fait dans notre ligue. Il ne faut pas passer sous silence l'excellent travail en offensive de Josué Peley, qui a 13 points produits. Il a très rarement eu de mauvais matchs depuis le début de la saison.

Au monticule, les gars font du bon travail. Dustin Crenshaw montre un dossier de 4-0 avec une mpm de 5,21, ce qui peut paraître élevé, mais il est important de nuancer les choses avec cette moyenne car en regardant uniquement les statistiques, ça peut être trompeur. Il faut savoir que Dustin avait connu une mauvaise manche en relève à Rockland alors qu'il avait donné cinq points et à son départ suivant à Newark, il en avait arraché. Outre les deux mauvaises présences, on ne peut rien lui reprocher.

Karl Gélinas aussi va très bien avec trois victoires en trois départs. Il est fidèle à lui-même en lançant des prises avec régularité, mais contrairement à l'an dernier, il est appuyé par l'attaque. C'est sans doute pour cette raison qu'il ne court aucun risque et qu'il ne donne pas de point puisqu'il affiche une mpm de ,000. Il prend l'avance sur les frappeurs dans le compte et il est avare avec les buts sur balles.

Avec Jeff Duda, Karl fait partie de notre one two punch depuis le début de la saison. Dans l'ensemble, notre rotation fait du bon travail. Le vétéran Bryan Rembisz a toutefois un peu plus de difficulté, mais il a très bien fait à sa dernière sortie en lançant 8,1 manches contre les RailCats de Gary.

De mon côté, je montre une moyenne au bâton de ,268 avec trois circuits et dix points produits. J'ai aussi huit buts volés. J'essaie de ne pas me préoccuper de mes statistiques tant que l'équipe gagne. Ma force a toujours été ma défensive et de ce côté, je suis amplement satisfait. En attaque, j'ai manqué d'opportunisme à quelques occasions, ce qui m'aurait donné un peu plus de points produits. Il me reste encore beaucoup de baseball pour me reprendre.

On dispute actuellement des rencontres interligues avec l'Association américaine. Je dirais que les deux circuits se valent pas mal et les règles sont les mêmes à quelques nuances près. Par exemple, je pense que la masse salariale est plus élevée dans l'autre ligue et que les clubs ont le droit à plus de vétérans dans la formation, ce qui donne aux équipes, une plus grande profondeur.

La vie d'un joueur de la ligue Can Am

Comme vous pouvez l'imaginer, la vie d'un joueur de baseball dans notre ligue est à des lieux de ce qui se vit dans le baseball majeur, mais ça ressemble pas mal à ce que les joueurs des ligues affiliés vivent.

Les Capitales sont actuellement sur la route pour un voyage de neuf jours. Nous sommes partis le 7 juin à six heures le matin pour prendre un avion en direction de Kansas City où l'on jouait en soirée. Après la série à Kansas City où notre dernier match était en soirée, on a fait huit heures en autobus pour atteindre Gary en Indiana où on jouait le soir même , après quoi, on s'est claqué 17 heures de route pour se rendre à Winnipeg où nous sommes actuellement.

On vit la même routine que les équipes du baseball mineur. Les longs voyages en autobus font partie de la vie du joueur. Parfois au niveau AAA, les conditions sont meilleures. Faire plusieurs heures sur la route n'est jamais facile pour le corps sans compter que le sommeil est court. J'ajouterais que nos blessures ressortent parfois pendant le voyagement

Le trajet en avion pour aller à Kansas City sera notre seul voyage dans les airs. On est donc loin de la vie des gens riches et célèbres.

On profite des longs voyages pour se taper plusieurs films et même quelques séries. Nous avons aussi le temps pour jouer aux cartes! L'autobus des Capitales est vraiment très bien et très confortable avec 32 lits, mais quand nous sommes loin de la maison, nous utilisons les autobus commerciaux qui n'ont pas le même confort que notre véhicule qu'on aime beaucoup.

Comme joueur, que tu sois dans le baseball majeur ou dans une ligue indépendante, la routine est la même. Le rythme et la fréquence des parties sont les mêmes avec un congé aux deux semaines.

Au niveau de l'hébergement, les hôtels ne sont pas des cinq étoiles, mais c'est correct. C'est le même confort que dans les ligues mineures, à part le niveau AAA.

Et côté conditions salariales, il n'y a pas un joueur dans notre équipe qui est ici pour devenir riche. Tout le monde est ici pour l'amour de notre sport et pour des Québécois, jouer pour les Capitales nous permet d'être près de la maison et de jouer devant nos familles. On ne peut pas gagner notre vie en jouant simplement au baseball. Je peux vous assurer que durant l'hiver, on a besoin d'un autre emploi. Dans mon cas, je donne des cliniques de baseball et l'hiver prochain, il est possible que je le fasse à temps plein.

*propos recueillis par Robert Latendresse