Je suis présentement dans l'autobus, prêt pour une promenade de huit heures qui nous ramène au Wisconsin après un voyage au Michigan. Nous venons de terminer un voyage de six jours qui nous a menés à Lansing et à Midland et que nous avons conclu ce matin avec une victoire de 6-0 sur les Loons de Great Lakes.

Nous avons une fiche un peu décevante de 11-17 depuis le début de la saison. Nous n'avons pas joué à la hauteur de notre talent jusqu'à maintenant, mais il est beaucoup trop tôt pour paniquer. Nous sommes meilleurs que notre fiche l'indique et nous avons l'intention de jouer pour ,500 quand s'amorcera le mois de juin.

Certains joueurs ont connu un début de saison difficile en attaque, mais on voit que ça commence à débloquer. Un de mes coéquipiers a fini le mois d'avril avec une moyenne de ,100, mais dernièrement, il a monté ça jusqu'à environ ,270 et il a cogné trois bombes en quatre matchs. C'est à l'image de ce que notre équipe risque d'accomplir dans les prochaines semaines.

De mon côté, tout continue d'aller comme je l'espérais. Si je suis pour connaître une léthargie, je ne la vois pas à l'horizon. J'ai eu des hauts et des bas au camp d'entraînement, mais je suis sur la bonne voie pour atteindre les buts que je me suis fixés. Les entraîneurs m'ont fait débuter l'année en relève, une décision que je n'avais pas vraiment appréciée, mais on m'a dit qu'après mes deux prochaines sorties, je serais prêt à intégrer la rotation de partants. Avec les statistiques que j'ai (1-1, MPM 0,00, WHIP 0,92, 15 K en 14,2 manches), j'ai prouvé que j'étais capable de bien faire dans une situation qui ne m'est pas familière. J'ai bien hâte de voir si je connaîtrai autant de succès dans le rôle que je préfère.

Au cours des derniers mois, j'ai beaucoup travaillé sur mon changement de vitesse, mon troisième lancer. Depuis que je suis arrivé ici, les conseils de mon entraîneur des lanceurs, Jamie Navarro, me sont d'une aide précieuse. J'ai toujours bien maîtrisé ce lancer, mais je n'avais peut-être pas suffisamment confiance en lui pour l'utiliser en situation de match et je ne savais pas à quel moment l'utiliser. C'est sur ces aspects que je me penche avec Jamie et les résultats sont encourageants. À mon dernier match, j'ai lancé trois changements de vitesse et ça a donné deux retraits sur des roulants, en plein ce que je recherchais.

La maîtrise d'un troisième lancer me donne un gros avantage sur les frappeurs adverses, que je peux déstabiliser après ma rapide qui varie entre 92 et 97 milles à l'heure. Quand je lance en relève et que les choses vont bien, je n'ai pas nécessairement besoin de l'utiliser, mais quand mes sorties seront prolongées, ce sera un outil dont je devrai me servir plus régulièrement. À ce moment-là, j'aurai davantage confiance en mes moyens parce que je l'aurai pratiqué adéquatement.

Une belle ville de baseball

La dernière fois que je vous ai écrit, je n'avais pas encore eu l'occasion de me familiariser énormément avec ma nouvelle ville d'adoption. On n'avait presque pas joué à domicile en raison du mauvais temps, mais il fait de plus en plus chaud et nos partisans sont maintenant sortis de leur hibernation!

Comme chaque équipe, nous avons nos fidèles partisans, ceux qui sont là beau temps, mauvais temps et qu'on ne prend pas de temps à reconnaître. Certains se font un devoir de traiter les joueurs aux petits oignons. Il y a des joueurs qui se font chouchouter, qui se font amener un lunch par des petites madames. Comme je vous dis, nos fans prennent soin de nous et sont vraiment bruyants quand vient le temps de nous encourager.

Ma prochaine sortie est prévue pour jeudi, contre les Kernels de Cedar Rapids, soirée de la promotion de la bière et des hot dogs à un dollar. Il devrait donc y avoir pas mal de monde et l'ambiance devrait être agréable. Par beau temps, on peut attirer entre 1500 et 2000 spectateurs.

Dans la ville d'Appleton, les Timber Rattlers, c'est quand même assez gros. Les joueurs se font reconnaître quand ils se promènent en ville, mais les gens ne viennent pas nous déranger. On ne nous traite pas comme des grandes vedettes. Ce n'est pas comme si je jouais pour les Mariners et que je sortais dans un bar de Seattle. Ça n'a rien à voir.

Je vous laisse là-dessus. Je mets mon iPod et je me prépare pour une journée sur la route.

Au plaisir de se reparler bientôt…

*Propos recueillis par Nicolas Landry