Le quotidien gratuit "24 heures" propose cette semaine une série d'articles faisant le protrait du baseball au Québec. Aujourd'hui... Le développement des joueurs au Québec à l'Académie de Baseball Canada… ou dans les collèges américains.

Par Mikaël Fillion, 24 heures, le 23 mai 2008

L'ABC du baseball et encore plus...

Graduer de l'Académie Baseball Canada (ABC) c'est avoir un pied dans les majeures. Phillippe Aumont, Russell Martin, Pierre-Luc Laforest, Luke Carlin et bien sûr Éric Gagné sont tous des produits de l'ABC.

Depuis sa création en 1990, ce programme d'excellence établi à Montréal est une véritable pépinière de talents québécois.

De septembre à avril, l'ABC accueille la crème des joueurs québécois évoluant dans la ligue de développement Midget AAA et dans le junior élite. En plus du programme d'entraînement physique et tactique, les athlètes affrontent dès l'automne les formations de division I des Universités du Vermont, du Maine et de l'Albany. Trois équipes qui s'échangent le championnat du Nord-Est américain d'une année à l'autre.

Un voyage en Floride à la mi-mars leur permet ensuite de se mesurer à d'autres collèges américains ainsi qu'à quelques équipes professionnelles.

« Le mandat premier de l'ABC est de prendre en charge un athlète avec un certain potentiel au point de vue baseball ou physique, et de le mener au niveau supérieur », résume Joël Landry, entraîneur-chef de l'ABC.

« Ce que l'on veut lorsque le joueur termine son passage à l'ABC, c'est qu'il court plus vite, lance plus vite, frappe plus fort et qu'il soit meilleur défensivement », ajoute ce dernier.

Contrairement aux grands collèges américains, où les entraîneurs-chefs sont davantage préoccupés par la victoire et le prestige de leur école, le concept d'équipe n'existe pas vraiment à l'ABC.

« J'ai 32 joueurs à l'ABC. C'est 32 petites équipes, 32 petites PME. Dès la première semaine d'activités en septembre, je rencontre chacun des joueurs pour établir un plan de l'année avec eux. Ce qu'ils veulent améliorer sur le plan physique, technique et tactique. On fixe des objectifs. »

« Dans les collèges américains, le coach veut gagner le titre de sa conférence et le championnat. Si un joueur éprouve de la difficulté à suivre les instructions de ce dernier, il risque de jouer le reste de l'année sur le banc. »
Cela n'empêche toutefois pas certains joueurs de tenter leur chance au sud de la frontière.

« Il y en a beaucoup au cours des dernières années qui sont partis pour finalement revenir ici. Ils n'étaient pas prêts », explique Landry.

Bien qu'il y ait toujours des exceptions, ce dernier précise qu'un joueur doit passer généralement deux à trois ans avec l'ABC avant d'atteindre la maturité physique et mentale nécessaire pour évoluer dans les niveaux de compétition supérieurs.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault, collaborateur au site Internet de Baseball Québec.